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    Les Secrets de mon père
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Secrets de mon père" et de son tournage !

    D’après une BD

    Les Secrets de mon père est tiré du roman graphique Deuxième génération - ce que je n'ai pas dit à mon père de Michel Kichka. Fils d’un survivant de l’Holocauste, il revient sur sa jeunesse passée dans l’ombre de la Shoah : « La raconter en bande dessinée m’est apparu comme le meilleur moyen de toucher le cœur des lecteurs de tous âges, par le biais de l’humour, la poésie, la distanciation et l’imagination afin de créer un rapport intime et personnel avec le lecteur. »

    Comment représenter la Shoah ?

    Véra Belmont désirait depuis longtemps consacrer un film à la Shoah tout en considérant qu’une telle entreprise était impossible. Ses précédents films, Milena et Survivre avec les loups, se déroulaient déjà pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Des membres de sa famille ont eux-mêmes été déportés. « J’ai toujours pensé qu’on ne pouvait pas tourner dans un camp de concentration. Comment montrer le camp d’Auschwitz ? Comment montrer ce qui est immontrable ? » Adapter la bande dessinée de Michel Kichka lui a permis d’aborder le sujet sans montrer les camps et de poser la question suivante : comment vivre après avoir réchappé des camps ? Le choix de l’animation n’est pas neutre : « En effet, par son élégance et sa précision, le dessin permet de représenter « l’irreprésentable » et d’aborder les questions les plus graves avec légèreté et humour à l’instar de Maus d’Art Spiegelman. »

    Perpétuer la mémoire et la parole des déportés

    Le choix de l’animation permet de toucher les jeunes générations et de les sensibiliser aux événements de la Shoah, comme le rappelle Véra Belmont : « À l’heure où la France réédite Mein Kampf ; où les théories raciales enflent dans le discours politique ; où l’antisémitisme, l’islamophobie, la xénophobie travaillent en profondeur le corps social ; où la stigmatisation de l’autre, de l’étranger, du jeune des banlieues, devient une ritournelle dans les médias, il paraît urgent et nécessaire de revenir une fois encore, de revenir toujours, sur la pire histoire humaine du XXe siècle pour mettre en lumière combien est monstrueuse, inacceptable, l’idéologie qui sous-tend ces positions et combien les nouvelles générations doivent mesurer l’immense danger qu’elle représente. »

    Travail d’adaptation

    Michel Kichka n’est jamais intervenu dans l’écriture. Véra Belmont raconte : « Il nous a fait entièrement confiance et je l’en remercie. Valérie Zenatti, ma coscénariste qui est également un très bon écrivain, et moi avons « enfourché » l’adaptation ensemble avec un très grand plaisir et beaucoup d’amour. » Souhaitant se concentrer sur les enfants, elles se sont autorisées à prendre quelques libertés avec l’ouvrage d’origine.

    La découverte de l’animation

    C’est la première fois que Véra Belmont s’essaie à l’animation. Elle a collaboré avec le studio d’animation Je suis bien content de Marc Jousset, qui a produit Persepolis et Avril et le monde truqué. « Il est vrai que la fiction et l’animation sont deux domaines assez différents, j’ai parfois trouvé le temps long – dix ans se sont écoulés entre l’achat des droits et aujourd’hui (sourire) - mais, au final, il s’agit toujours de mise en scène. »

    Un ton tragi-comique

    Il était capital pour la réalisatrice d’adopter un ton tragi-comique, en combinant l’insouciance de l’enfance face à la tragédie de l’Histoire, et à ne pas raconter le récit au premier degré : « Si la vie de la famille Kichka est marquée par la Shoah elle est aussi traversée par les petites ironies de la vie, les drôleries quotidiennes, les disputes, les histoires d’amitié et d’amour. Le film ne veut négliger aucun moment de la vie quotidienne, ne rien perdre de la grande Histoire ni de celle des hommes et des femmes qui la font. »

    Le doublage

    « Comme toutes les mères juives, Michèle Bernier a une truculence et une chaleur qui me plaisent beaucoup. Jacques Gamblin, lui, incarne parfaitement le côté renfermé du personnage d’Henri, et en même temps, il est si chaleureux », révèle la réalisatrice. En version anglaise, la voix d’Henri est doublée par le comédien Elliott Gould.

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