Un bon film dramatique français qui visibilise le quotidien au sein des centres maternels pour les (futures) jeunes mères adolescentes à travers l'histoire et le quotidien de Camille, jeune fille enceinte de 16 ans qui ne souhaite pas garder son bébé. Le film reste dans la nuance autant dans le regard qu'il porte sur le personnel éducatif que sur les mères. La réalisation est bonne, certains plans sont d'ailleurs très beaux. Dans certaines scène le jeu d'acteur.ice.s pêchent un peu, mais cela reste léger. Je le répète, Petites est un bon film.
Le récit d’émancipation douloureux et bouillonnant d’une ado enceinte d’un enfant non désiré et arrachée à une mère toxique, porté un casting féminin énergique.
Le premier long-métrage de Julie Lerat-Gersant, livré en 2022, s’inscrit pleinement dans la veine des productions des frères Dardenne, à savoir un drame social traité sous un angle proche du documentaire sans apporter le moindre jugement. La plongée dans un centre maternel d’aide pour femmes enceintes permet de suivre le parcours d’une adolescente confrontée à sa grossesse. Entre une assistance sociale le plus souvent dépassée par la situation, des jeunes filles insouciantes et irresponsables, des contextes familiaux toxiques et immatures, le tableau est vraiment sombre. Seule la lueur qui apparaît avec la naissance de ce bébé offre un peu d’espoir. Bref, une œuvre immersive et poignante.
De « Petites », je retiendrai deux points : la direction d’acteurs de Julie Lerat-Gersant. Toutes ses actrices qui interprètent de jeunes mamans paumées dans un centre maternel pour accoucher et (ou) élever leur enfant dans de bonnes conditions mentales, sont saisissantes de réalisme, à commencer par Pili Groyne dans la peau de Camille ; et saluer, à travers le personnage de Nadine sous les traits de Romane Bohringer, toutes ces éducatrices (éducateurs aussi) qui mènent leur mission comme un sacerdoce pour aider ces jeunes mères tourmentées, parfois agressives parce qu’écartées de leur famille suite à une décision de justice, parce que rejetées et par leur famille et par leur conjoint ou fuyant ces derniers. « Petites » comme « Je verrai toujours vos visages » ou encore « Polisse » ou encore « Pupille » sont des films d’utilité publique.
J'ai aimé : Le choix de Camille sans la juger. Les décors, ça fait du bien de voir nos côtes du Calvados et Caen avec des plans qui changent de la ville, de la banlieue de métropole ou de petits villages. Belles images. J'ai aimé les comédiennes du centre qui dégagent du vrai, que j'ai l'impression de connaître et d'avoir déjà rencontré.
L’histoire avait l’air plutôt intéressante, mais je n’ai pas supporté la manière dont c’est filmé presque toujours en gros plan. Du coup j’ai arrêté assez vite… Ma note n’est donc pas super représentative mais je le signale au cas ou d’autres pourraient aussi être gêné par cette manière assez particulière de filmer…
Superbe film social venu tout droit de Belgique... ici on suit un foyer de jeunes filles enceintes et franchement c'est pas triste... engueulades, coups de blues, clashs avec les travailleurs sociaux, brouilles avec les familles & les petits amis... on a droit à tout et c'est super bon car c'est super cash... triste mais tellement vrai ! Bravo...
Touchant et fin. Une mère qui n'arrive pas à tenir son rôle peut soit bouleverser la vie d'un enfant, soit le rendre sur combattant. J'ai apprécié l'espoir résidant en l'avenir et la décision courageuse de cette jeune femme.
Un film à la mode (cf Placés,...). C'est incroyable cette convergence d'esprit pour ces mêmes sujets quasi en même temps (3-4 ans). Au final une étroitesse d'esprit, un manque cruel de culture et d'esprit créatif. Ici on met le paquet (les jeunes actrices) sur la rébellion, l'injustice flagrante avec en guise de crème chantilly une belle couche de pathos. Peu convainquant.
Ce petit film, premier long-métrage de Julie Lerat-Gersant, entre dans la tradition assez française des œuvres sociales se situant dans des centres d’accueil, quels qu’ils soient. On a eu des films sur ceux avec des sans-papiers, ceux avec des jeunes en difficulté, ceux avec des femmes battues et ici pour « Petites » c’est une structure pour les jeunes filles-mères. On y suit donc la grossesse de l’une d’entre elles de son placement dans un de ces centres à Caen jusque son accouchement. Le film dure un peu moins d’une heure et trente minutes et c’est juste bien mais il manque de lignes narratives et d’enjeux plus développées. En effet, plusieurs fois, on se dit qu’un documentaire eut été plus adapté au sujet vu le traitement employé par la jeune cinéaste malgré quelques belles idées de mise en scène. Car cette chronique sociale a un peu la bobine coincée entre deux projecteurs et se heurte parfois à cet entre-deux allant de la fiction au documentaire.
La justesse de jeu de ses jeunes interprètes est pour beaucoup dans le réalisme de « Petites ». La jeune Pily Groyne tient le rôle principal avec beaucoup d’aplomb, c’est une belle révélation. Lucie Charles-Alfred, déjà vue dans le même type de films l’an passé mais en mode plus comique (« Placés » qui se déroulait dans un foyer d’accueil pour jeunes puis « La Traversée » qui voyait le même genre de jeunes en sortie maritime) l’est tout autant. Cette dernière est certes douée pour ce type de rôle et sa dernière scène est bouleversante mais elle risque de se faire enfermer dans une case à enchaîner les compositions similaires... Au-delà de ça, il y a une belle énergie qui ressort de ce groupe de filles et le film montre bien les embûches d’être mère si jeune quand on veut encore s’amuser et qu’on n’a pas la maturité. On présente aussi le dilemme entre garder l’enfant et accoucher sous X mais sans rentrer plus en amont dans cette réflexion et c’est dommage.
« Petites » ne marquera cependant pas forcément nos mémoires pour ses qualités cinématographiques, loin d’être évidentes, mais il fait entendre sa petite musique. On a parfois un peu l’impression d’un téléfilm destiné à illustrer un sujet de société avec débat à la clé ensuite. Il y a aussi quelques petites longueurs malgré la courte durée du film tout comme quelques scènes fortes (celles de la dispute entre la jeune fille et sa mère, celle avec la crise d’asthme, ...). Bref, ce long-métrage est prometteur mais n’invente rien en ce qui concerne le film social à tendance féministe. On a déjà vu plus beau et plus fort, mais il n’en demeure pas moins un joli petit film sur ces jeunes filles trop jeunes pour être mères.
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Camille une adolescente de 16 ans reproduit le shéma maternelle : elle est enceinte. Placée dans un foyer loin de la relation toxique qu'elle entretient avec sa mère elle va devoir faire un choix. Et rentrer aux forceps dans l'âge adulte. Joli (premier) film initiatique sur ces jeunes filles-mères joué avec grâce par une actrice belge, Pili Groyne, qui malgré son âge n'est plus une débutante. De jolis moments élégiaques également dans la mise en scène subtilement illustrés par l'électronicien caennais, Superpoze.
J'avoue avoir craint le pire pendant le premier quart-d'heure du film. J'ai en effet trouvé l'installation des personnages et de la situation un peu trop caricaturale. Puis, petit à petit, les personnages prennent de l'épaisseur, se densifient ; les rapports entre eux s'approfondissent et se complexifient ; les réactions deviennent plus nuancées et le propos plus subtil. Je me suis donc laissé emporter et, comme cela m'arrive souvent dès que le cinéma touche au social, j'ai fini par être touché en plein coeur.
La question du déterminisme social est centrale. En effet, le film n'offre guère de perspectives ni de portes de sortie à ces héroïnes (bravo à @pili.groyne et @victoire_du_bois). Le poids qu'elles portent sur leurs épaules ne cessent de les tirer vers le bas et les empêche de saisir les mains qui leur sont tendues. J'ai aimé ce regard très réaliste posé sur une classe sociale qui, malgré les difficultés qu'elle rencontre, semble pour autant s'en accommoder et ne pas nécéssairement aspirer à autre chose.
Je trouve dommage que @romanebohringerofficiel ne soit pas davantage exploitée, tant le potentiel émotionnel du film repose en grande partie sur son personnage, qui se jette à corps et âme dans ces batailles qui semblent perdues d'avance. Elle est remarquable de justesse et d'intensité dans la scène de coordination entre les éducateurs.
Mention spéciale une nouvelle fois à @superpoze_ , décidément le Dieu actuel des bandes originales ! Celle-ci contribue à rendre certains passages du film bouleversants.
La jeune actrice principale, @pili.groyne , est très convaincante dans ce rôle d'adolescente et déjà si adulte à la fois. Devant parfois assumer le rôle de mère auprès de la sienne, comment porter cette responsabilité supplémentaire à cette âge-là ? Le choix que fait cette jeune maman peut sembler être le plus lâche et le plus cruel au monde mais ne prend-elle finalement pas la décision la plus courageuse et responsable qui soit ?
Pour son premier long-métrage, Julie Lerat-Gersant dresse le portrait de plusieurs mères ou futures mères adolescentes. Des jeunes femmes placées dans un centre maternel le temps qu'elles prennent leurs marques dans la vie ou qu'elles accouchent comme Camille, qui est placée après avoir tenté d'avorter à quatre mois. Camille sait ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas c'est l'enfant qu'elle porte. On la suit pendant ses derniers mois de grossesse entre sa relation avec le père de son enfant, sa relation fusionnelle avec sa mère qui n'est pas plus mature qu'elle ou son adaptation avec les filles du centre. Sur fond de drame social avec certains sujets lourds évoqués, "Petites" est un film dynamique et un peu désinvolte, mais pas franchement marquant. Il y a beaucoup de personnages et finalement peu de choses développées que ce soit les différentes relations ou encore le travail des éducateurs. De plus, les personnages ne sont pas très attachants... Bref, ça ne m'a pas emballé plus que ça.