Kiro Russo définit Le Grand Mouvement comme « une recherche ». Le réalisateur poursuit : « Le cinéma est pour moi une recherche constante, esthétique et politique. Le Grand Mouvement, c’est quelque chose d’organique, mais qui implique le cinéma en tant que langage. » Quatre moments composent ce grand mouvement : une réflexion sur les manières de filmer l’obscurité ; un moment purement cinématographique (« la capacité d’une machine de capter un « ici et maintenant ») ; la maladie ; et la ville.
Le film est né en partie de la rencontre entre le réalisateur et Max Bautista Uchasara, qui sont amis depuis 2004. Kiro Russo se souvient : « Quand je l’ai rencontré, il était dans l’indigence, et montrait un certain degré de folie. Il pensait, et pense encore, qu’il a des pouvoirs. » Le réalisateur n’a pas procédé à un casting car il était sûr de vouloir travailler avec son ami mais les choses se sont compliquées sur le tournage. « Il a découvert que c’était du travail, un travail ! » Le réalisateur a dû réécrire le scénario car tout tournait autour de lui : « C’est ainsi que la réalité du tournage a transformé et donné sa forme au film ».
Kiro Russo tenait à filmer l’extrême pauvreté, mais sans tomber dans une forme de voyeurisme et d’esthétisation. Il s’est inspiré de Dans la chambre de Vanda de Pedro Costa, de L’Homme sans nom de Wang Bing et de Two Years at Sea de Ben Rivers.