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    Athena
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Athena" et de son tournage !

    Tragédie grecque

    Par son éducation et ses origines, Romain Gavras été bercé depuis l’enfance par la tragédie grecque. Sa portée symbolique, son unité de temps, sa manière de transcender le réel l’ont toujours fasciné. Avec Athena, il a voulu se rapprocher de cette grammaire, la traduire en images :

    "Dans cette histoire familiale qui raconte la grande histoire, la forme était essentielle. Athena est un film qui veut parler aux sens. Créer l’impression de temps réel par des plans-séquences et donner une expérience de cinéma immersive. Être avec nos personnages qui n’ont pas le temps de réfléchir."

    "Embrasser l’épique et l’intime. Que l’intensité des visages, des émotions de nos héros nous parle autant que le bruit sourd du hors-champ qui gronde. Ne pas avoir peur de la démesure, du spectacle, de la force des images", explique le metteur en scène.

    Ni méchants ni gentils

    Si Athena se déroule sur un territoire propice à la tragédie, le film n'est pas « un constat » sur la banlieue et sur la police. Il n'est pas non plus une étude sociologique, mais plutôt une proposition opératique et chorégraphiée, dans un grand mouvement vers le chaos :

    "Ni méchants ni gentils, mais un chœur de personnages avançant inexorablement vers la tragédie, poussés par leur destin et le piège qui leur est tendu. En écrivant ce film avec Ladj et Elias, nous voulions un postulat de départ simple : être à l’intérieur de l’étincelle qui va embraser la nation."

    "Partir de l’intime d’une fratrie dont la douleur et la violence vont déborder sur la cité, et en hors-champ sur le pays", confie Romain Gavras.

    Une volonté

    Romain Gavras ne voulait pas traiter le sujet du film comme un documentaire ou un fait de société, mais a cherché, au contraire, à provoquer un sentiment intemporel et symbolique par des images : "Ce film aurait pu se passer au Moyen-Âge, dans l’Antiquité grecque, ou dans cent ans sur Mars."

    "Derrière chaque guerre se cache une manipulation, un mensonge originel. L’histoire se répète de la guerre de Troie aux guerres contemporaines."

    "Il y a toujours des forces dans l’ombre qui nourrissent le conflit et qui ont bien compris que lorsque la douleur intime est trop grande, la violence aveugle la pensée, et que lorsque la nation est fragile, il est facile de la pousser dans le précipice."

    Plans séquences

    L’idée des plans séquences est arrivée dès l’écriture, pour créer une impression de temps réel. Romain Gavras explique : "On est en immersion en plan séquence à chaque fois avec nos personnages principaux. Quand ils se parlent entre eux, on rentre dans une grammaire classique de champ contre champ, très simple mais sans ellipse, qui respecte cette idée de temps réel."

    Tragédie dans la France de 2022

    Romain Gavras et Ladj Ly ont voulu écrire et mettre en image un genre de film symbolique inédit dans la France de 2022 : "Avec Athena, on est dans une histoire de l’ordre de la tragédie, une démonstration inexorable de quelque chose qui finit mal. Le point de départ ? Une vidéo amateur d’un drame, dont l’authenticité reste compliquée à déterminer."

    "Ce qu’on y voit ? La mort d’un jeune. La tragédie ? L’envie de vengeance d’un de ses frères, accompagné dans sa quête passionnelle par les plus jeunes de la cité... Quand on voit le film, on voit un attentat sous faux drapeau : les guerres partent souvent d’un mensonge", note Ladj Ly.

    3 frères pour Dali Benssalah

    C'est la troisième fois que Dali Benssalah joue un frère après Les Sauvages de Rebecca Zlotowski et Mes frères et moi de Yohan Manca : "J’ai moi-même un frère aîné dont je me suis parfois inspiré. Incarner un militaire n’est pas anodin, il y a d’abord tout un vocabulaire, une façon de parler, de se mouvoir et de se comporter."

    "Romain m’a beaucoup documenté. Et enfin, physiquement, je me suis pas mal entraîné pour coller au plus près à l’endurance d’Abdel, concrètement j’ai fait du sport tous les matins avant et pendant le tournage. Ça m’a permis de construire mon personnage, mais aussi de décompresser", raconte le comédien.

    Films de banlieue

    A la manière d'Athena, plusieurs films français ont représenté la banlieue comme des zones délaissées où la violence est inéluctable. C'est par exemple le cas de La Haine (1995), Ma 6-T va crack-er (1997), Chouf (2016), De bruit et de fureur (1988), Banlieusards (2020), Divines (2016), La Squale (2000), La Cité rose (2013), Dheepan (2015), Raï (1995) et bien sûr le film choc Les Misérables (2019).

    Caméo de Ladj Ly

    Le co-scénariste d'Athena, Ladj Ly, fait un caméo vers la fin du film (à 1h17), lorsque Abdel (Dali Benssalah) change de camp et se laisse envahir par la violence.

    Décor hors norme

    Athena a été tourné au cœur d’Évry-Courcouronnes, dans la banlieue sud de Paris. Romain Gavras et son équipe ont dû composer avec les avantages et les contraintes d’un décor hors norme : "On était très préparés. On a fait un mois et demi de répétitions avec les comédiens, car je ne peux rien changer au montage : il n’y a pas de gilet de sauvetage sur les timings. Il fallait qu’ils soient parfaits du début du plan à la fin du plan, en passant par des émotions, la synchro... C’est extrêmement dur, d’être sans filet."

    Alexis Manenti de la partie

    A noter la présence de Alexis Manenti, déjà à l'affiche des Misérables, un film de banlieue qui traitait de la même thématique qu'Athena (et réalisé par Ladj Ly, co-scénariste d'Athena).

    Filmer la cité avec rondeur

    Romain Gavras voulait filmer la cité avec rondeur, comme l'explique le directeur de la photographie Matias Boucard : "L’IMAX, c’est pour les grands espaces, et l’utiliser nous permettait de sortir du côté film de cité, hip-hop, urbain. La caméra est lourde, certes, mais elle donne de l’espace et du souffle à l’image."

    "Cela permet de rester dans le cinéma classique. La caméra nous a beaucoup aidés à faire des mouvements simples et spectaculaires à la fois. On l’a tourné comme un film qui aurait pu se faire il y a trente ans et qui pourra se faire dans cinquante ans."

    "La scène de l’assaut des CRS l’illustre à merveille : on a fait venir la plus grande grue d’Europe de République tchèque, elle fait plus de 35 mètres. Ensuite, on l’a mise sur un camion qui conduit normalement des moissonneuses batteuses géantes."

    "Celui-ci roulait en marche arrière, au milieu de 250 figurants ! Si l’on s’est donné tout ce mal, c’est pour créer une forme d’intemporalité. Pour l’anecdote, on a récupéré la dernière IMAX disponible à ce moment-là dans le monde – il n’y en a que 50 –, il ne fallait pas qu’elle casse !"

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