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    Ernest et Célestine : le voyage en Charabie
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Ernest et Célestine : le voyage en Charabie" et de son tournage !

    Dix ans plus tard

    Ernest et Célestine : le voyage en Charabie est la suite d'Ernest et Célestine, sorti en 2012. Entretemps est sortie une série (Ernest et Célestine, la collection) et une compilation de courts-métrages (Ernest et Célestine en hiver). Les réalisateurs de cette suite, Julien Chheng et Jean-Christophe Roger, connaissent bien l'univers de l'ours et de la souris puisqu'ils ont travaillé sur la série : "La série nous a permis de connaître en profondeur et de nous approprier les personnages et l’univers de Gabrielle Vincent, au travers de l’écriture et de la réalisation des épisodes. Comme nous avons appris à bien travailler ensemble, c’était aussi une préparation idéale pour le film."

    La Charabie

    Pour concevoir le pays d'origine d'Ernest, la Charabie, Jean-Christophe Roger s'est inspiré de ses souvenirs d’un voyage dans le Nord du Pakistan et de la Chine, sur la route de la soie, notamment des vallées Kalash du Nord du Pakistan, et de la rivière Gilgit à l’extrême Nord, où l’on voit des maisons accrochées sur les flancs des hautes montagnes.

    Bien que la Charabie soit un pays imaginaire, il fallait toutefois ancrer le récit dans un certain réalisme : "Les illustrations de Gabrielle Vincent présentent des descriptions réalistes de la vie quotidienne de cet ours et de cette souris qui habitent dans un petit village français ou belge. Nous ne voulions pas donner au voyage en Charabie un traitement fantastique car le public aurait eu l’impression déroutante d’aboutir dans un autre monde. D’où l’idée de conserver une certaine crédibilité dans les paysages." 

    Les étapes de création

    Une fois le script validé, Julien Chheng et Jean-Christophe Roger se sont occupés du pré-découpage, c'est-à-dire transposer chaque scène en images grâce à des esquisses rapides. Ensuite, ils sont passés à la mise au propre de ces dessins, pendant laquelle ils ont confié certaines scènes à des storyboardeurs pour qu’ils puissent les pousser plus loin. "À ce moment-là, on détaille ce qui a été ébauché avant, et on soigne l’aspect des personnages. Après, on peut commencer à créer les premiers décors au trait puis en couleurs, et on prépare aussi les modèles des personnages représentés sous tous les axes", développe Chheng. Il poursuit : "C’est là que débute vraiment la fabrication du film, avec la préparation des layouts : les personnages sont dessinés « au modèle », avec leur aspect final, dans les poses-clés correspondant à l’action de chaque scène, et dans les décors correspondants dessinés au trait. Ces layouts permettent ensuite aux animateurs d’intervenir et de passer douze mois à animer chaque scène en étant guidés par ces images-clés. Ils dessinent avec des stylets sur des écrans, en apportant toute la sensibilité et le jeu des personnages. Leur travail est mis en couleur par l’équipe luxembourgeoise, qui ajoute aussi les ombres." Tous ces éléments sont enfin assemblés à Paris par l’équipe du compositing du studio Fost : les animations des personnages sont placées dans les décors, les mouvements de caméra et les effets visuels sont ajoutés.

    L'animation "à la main"

    Ernest et Celestine : le voyage en Charabie est dessiné "à la main", une technique de plus en plus rare pour les films d'animation. Pour Julien Chheng, cette technique vieillit extrêmement bien, là où l’on perçoit des limitations technologiques dans les films animés en 3D qui datent d’il y a cinq ou dix ans : "L’aspect d’un film dessiné à la main garde son identité artistique, et reste beau quinze ou vingt ans plus tard. Le geste de l’artiste a vraiment un pouvoir magique !" 

    La musique de Charabie

    Pour imaginer la musique de Charabie, le compositeur Vincent Courtois s'est inspiré des pays de l’Est et de la musique des Balkans, "sans tomber dans la caricature ni l’imitation des fanfares populaires yougoslaves des films d’Emir Kusturica. J’ai écouté des musiques festives de Roumanie, notamment des danses de mariages qui fonctionnent comme des sortes de transes, sur des mesures impaires que je trouvais très intéressantes." Il a aussi puisé dans le Ska balkanique : "À l’origine le Ska vient de la Jamaïque, et on l’a connu revisité par des groupes anglo-saxons, mais il a été transposé aussi dans les orchestres populaires des Balkans. J’adore cette couleur musicale ! Son énergie correspondait vraiment bien à la démarche libertaire de l’orchestre clandestin. Elle crée aussi un contraste fort et dynamique avec les ambiances paisibles de la vie quotidienne d’Ernest et Célestine."

    Une chanson de Pomme

    L'auteure, compositrice et interprète Pomme a créé la chanson du film, Qu'est-ce qu'on fait de l'amour ?, pendant l'été 2021, après avoir regardé le premier film Ernest et Célestine, et lu le scénario de cette suite. "J’étais en vacances et j’ai commencé à composer la mélodie avec un petit piano de voyage. J’ai rapidement trouvé les paroles et la mélodie. Ensuite, il y a eu des allers-retours sur le texte avec l’équipe de production du film, pendant quelques semaines, pour tenter de décrire au mieux cette amitié particulière qui unit Ernest et Célestine."

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