Les Thrillers qui tournent autour d’un animateur radio demeurent peu nombreux mais il s’agit à chaque fois d’un pur véhicule pour leur acteur principal, qui assure nécessairement la quasi intégralité du spectacle et des dialogues. Toujours coincé dans son purgatoire médiatique, au point de jouer dans d’improbables coproductions franco-belgo-américaines, c’est Mel Gibson, dans le rôle d’un animateur poujadiste et provocateur, qui tient le crachoir dans ce lointain descendant du “Phone booth’ de Joel Schumacher, et qui tente de se montrer plus futé que l’auditeur revanchard qui a décidé de ruiner sa vie et sa réputation en direct. C’est dommage, on attendait le fameux “regard” de Gibson , celui de l’Arme fatale, de Braveheart ou du Patriote, celui qui indique que Mel a basculé et que tout se terminera nécessairement dans le sang. Ici, l’acteur reste sous contrôle, ‘On the line’ aussi d’ailleurs puisqu’il fait partie de ces films qui, une fois leurs cartes abattues, vous laissent avec l’impression d’avoir été floué sur toute la ligne. Le risque, c’est qu’un spectateur peu joueur pourrait même aller jusqu’à désavouer le résultat dans son intégralité pour cette raison.. Pour ma part, un autre film, en 1997, m’avait fait la même impression : c’était d’ailleurs la première fois que j’étais confronté à un tel escamotage du concept et en plus, c’était un très bon film. Bien qu’il soit nettement plus modeste dans ses ambitions et ne parvienne pas nécessairement à maintenir une tension élevée d’un bout à l’autre, ‘On the line’ réserve en tout cas ses révélations pour les toutes dernières minutes, ce qui n’est franchement pas si mal pour un si “petit” film.