Elizabeth, Regard(s) Singulier(s) : les secrets du tournage

Elizabeth, regard(s) singulier(s) est le dernier film réalisé par Roger Michell, décédé en septembre 2021. Le réalisateur de Coup de foudre à Notting Hill avait déjà par le passé mis en scène un long métrage documentaire : Nothing Like a Dame, où Judi Dench, Eileen Atkins, Joan Plowright et Maggie Smith se réunissent autour d'une tasse de thé pour discuter de leur carrière.

Roger Michell a eu l’idée de ce projet qui ne nécessitait pas de tournage pendant l'un des confinements de 2020.

"Cette monarque britannique est la seule cheffe d’État ayant vécu et régné aussi longtemps dans le monde. Elle est tellement plus que cela. Elle est ancrée dans notre inconscient et notre imaginaire collectif. Elle est de loin le visage féminin le plus connu de l’histoire mondiale."

"Beaucoup de gens rêvent de la Reine plus que de toute autre personne vivante. Comme Mona Lisa, elle est instantanément reconnaissable et pourtant insaisissable et mystérieuse. Personne sur cette planète n’a pu éviter l’omniprésence de son visage, de sa présence, de son image..."

"Elle est partout : sur les pièces de monnaie, les timbres, les billets, les torchons, les mugs, les pochettes de disques des Sex-Pistols, les cabas... Des images que l’on a tous et toutes croisées, consciemment ou inconsciemment ; de nombreuses fois par jour, tous les jours, chaque année, décennie après décennie."

"Elle est mythique : comme Mao, Staline, ou Marilyn Monroe. Elle est encore plus célèbre que les Beatles. Elle est devenue un personnage de fiction... Elle alimente notre imagination... Et pourtant, elle est bien vivante."

"Son apparente banalité, son humilité et son refus d’évoluer avec son temps à travers son style vestimentaire ou son mode de vie figent son image dans un firmament chaotique. Nous avons tous en nous différentes représentations d’elle. Et qu’on le veuille ou non, c’est une femme très importante pour nous."

"Elle est notre Mère à tous. Chaque Mère ressemble à la Reine. Elle est ce lieu spécial où nous pouvons projeter nos croyances secrètes : un vide parfait où tout est possible. Elle est la Reine d’un château dans un conte de fées. Ou la Reine au casque de chantier inaugurant une usine de recyclage."

"Et il n’est pas nécessaire d’être monarchiste pour avoir la Reine en tête. En utilisant les archives, nous avons dressé différents portraits de la femme et de l’icône qu’elle est devenue : nous traversons les décennies, accompagnant cela de musiques et d’un peu d’histoire sociale. Et quelle histoire sociale !"

"Il est presque incroyable qu’une seule femme puisse avoir vécu autant de changements en une seule vie... Ce sont NOS vies, notre vécu, notre histoire sociale, mais ici cristallisées, concentrées et distillées à travers le prisme de Sa Majesté la Reine."

"Chaque archive, avec son grain et sa couleur, des années 1930 aux années 2020, est comme une minuscule capsule temporelle. La Reine grandissant, recevant une centaine de bouquets... Serrant un millier de mains... Alors qu’autour d’elle, le monde change... Sauf elle."

"Elizabeth. Une célébration, sans jugement, ni voix off, ni débat, ni expert, ou commentaire. Un véritable voyage à travers les décennies ; ludique, poétique, drôle, rebelle, incontrôlable, affectueux, inapproprié, malicieux... Et rempli d’admiration... »"