Sur le papier, il pourrait être considéré comme un film indépendant plutôt réussi - mais The Innocents cache un sadisme absurde, qui n'inspire finalement que tristesse, incompréhension et un certain dégout de sois.
Son aspect malsain - pourtant - ne transparait pas forcément à la lecture du synopsis ou des critiques élogieuses.
Peut-être que la vision de l'auteur était justement de "déranger", en montrant
que les enfants ne sont pas si innocents que ça
.
Mais, le problème avec The Innocents, à mes yeux, est qu'il en fait
du sadisme enfantin
son sujet principal - sans que l'on nous délivre les clés pour comprendre, nuancer ce propos.
L'expérience de visionnage se dégrade au fur et à mesure, et ne débouche quasiment que sur de la frustration, dégoût et incompréhension de la volonté de l'auteur.
Le déroulé du film nous amène progressivement à des moments "clés" où se dévoile
cette cruauté enfantine
- il ne semble pas que l'on ai cherche à nous faire voir vraiment autre chose que ceci.
C'est une ambiance assez molle, lourde, latente qui s’établit - où l'on attend avec une sorte de scepticisme croissant la prochaine scène brutale. Finalement, il en ressort un malaise assez prononcé, comme si on avait assisté à de multiples scènes de tortures - et qu'on était complice.
Alors oui, l'histoire se conclue sur une sorte de rédemption
où l'enfant le plus sadique, s'étant érigé comme vraie figure diabolique, se fait finalement tuer par deux soeurs, dont une qui avait - initialement - participé à ses méfaits
- mais il n'en résulte quasiment aucune réjouissance, de la tristesse à la limite.
A quoi bon tout ce film, pour en arriver là ?
Alors peut-être, oui, que les enfants sont cruels, parfois. Que l'apprentissage de la vie, que la nature humaine, comporte une part de destruction, de sadisme. Peut être que les conditions sociales amènent à l’émergence de personnalités dérangées. Peut-être aussi, qu'il aurait été possible de réaliser un "beau" film sur ce sujet, s'il avait été plus complexe, plus nuancé. Mais ici, c'est comme si on se faisait constamment rabâcher que nous - l'être humain - on est un mauvais élève, méchant, vicieux - et que la seule porte de sortie envisageable à cette nature dérangée serait la mort.
Bref, un film qui - à mes yeux - il vaut mieux éviter si on ne veut s'infliger trop de mal pour rien.