Le film a été présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2022.
Plus que jamais marque la dernière apparition à l'écran de Gaspard Ulliel, décédé des suites d'un accident de ski le 19 janvier 2022. La réalisatrice se souvient : "C’était terrible. Quand c’est arrivé, on était avec Sandie à Berlin, en train de finir le montage. On était tellement proche de lui, on était avec son image tout le temps. Le jour de sa disparition, j’avais eu un dernier échange avec lui par messages interposés."
La mère d'Emily Atef a souffert d'une sclérose en plaques durant vingt-deux ans puis a eu un cancer. Elle était souffrante durant l'écriture du film et est décédée en 2015. "On était très proches. On a beaucoup parlé de son état, elle-même réfléchissait à la manière dont il faudrait accompagner les malades, les aider à « lâcher »", raconte la réalisatrice. Travailler sur Plus que jamais lui a permis de trouver la bonne attitude face à la fin de vie de sa mère : "Comment partir en étant bien ? Comment ne pas suivre l’injonction sociale ou le désir de nos proches, mais trouver sa manière à soi d’accueillir la maladie et, le cas échéant, la mort ? L’histoire d’Hélène parle de ça."
Malgré son sujet, Plus que jamais suit une trajectoire lumineuse. "Pour moi, la mort n’est pas quelque chose de funeste et de macabre. Bien sûr, je ne conteste pas que pour nous, les vivants, perdre un être cher c’est très triste, c’est déchirant. Mais pour la personne qui part, ça ne devrait pas l’être. Malheureusement, dans notre société, la mort a mauvaise réputation. C’est dommage", raconte la réalisatrice.
Le personnage d'Hélène décide de partir en Norvège. La réalisatrice a choisi ce pays pour sa lumière, plus particulièrement en été où il ne fait pas nuit. "Cela me semblait dialoguer de manière intéressante avec un livre que j’ai lu, The Near-Death Experience, qui rassemble des témoignages de gens qui ont vécu une mort médicale. Tous parlent de cette lumière au moment de quitter ce monde, et de formes blanches." Elle a tenté durant le tournage de restituer cette lumière.
Emily Atef et Vicky Krieps vivent à deux minutes à pied l’une de chez l’autre à Berlin. Elles se connaissent depuis presque dix ans et leurs filles, qui ont le même âge, sont très proches. L'actrice avait déjà un petit rôle dans Trois jours à Quiberon. Pour Plus que jamais, la réalisatrice lui a pitché le film et l'actrice a accepté le rôle sans lire le scénario, très émue parce qu'elle venait d'entendre. Atef qualifie la comédienne d'"extraordinaire. Elle a quelque chose de tellement étrange et atemporel. Elle est ici, et déjà ailleurs. Physiquement, dans sa façon d’être... Elle est à la fois sensible et très forte. Elle m’a tellement inspirée."