Tatoue-moi sur tes murs... Dans un centre de rééducation et réinsertion de jeunes délinquants, deux garçons se télescopent, tombent violemment sous le charme l'un de l'autre... Mais comment s'aimer en secret, dans un milieu où le jugement des autres peut vous enfoncer (alors même que vous n'avez déjà plus grande estime pour votre personne), comment s'épanouir dans une relation qu'on sait menacée par une sortie prochaine ? Le Paradis, s'il a des faux-airs de Great Freedom (un magnifique drame sur l'amour impossible de deux détenus, présenté à Cannes il y a deux ans, et qu'on n'arrive toujours pas à oublier pour sa beauté et sa puissance infinies), en est le parent pauvre : peu de tension, des acteurs qu'on regrette amèrement (on n'a rien contre Khalil Ben Gharbia, mais force est de constater qu'il ne nous transmet rien, et ce, depuis Peter Von Kant, on n'est toujours pas convaincu), et une intrigue amoureuse qu'on espérait plus intéressante (le fait que cela se passe en centre d'incarcération n'est finalement pas exploité, les jeunes ne savent pas leur secret, il n'y a pas de confrontation à ce sujet... Tout est très linéaire, sans autre accroc que la peur d'être séparés). On s'est ennuyé, et on a souvent pensé au grand frère cannois très émouvant, Le Paradis nous présentant une réalité assez propre (les surveillants sont compréhensifs, les jeunes sont loin d'être ultra-violents, on nous présente un quotidien assez pépère...). La BO en revanche compile tous les titres qu'on n'apprécie pas (de façon totalement subjective, on ne va pas blâmer Le Paradis pour ses goûts, chacun ayant les siens), l'ambiance manque de lumière, l'ensemble manque de rythme et d'émotions. Sans nous envoyer en Enfer (il ne faut pas exagérer), ce drame ne nous fait jamais goûter à son Paradis.