Film choral… aphone
De Cécile Telerman, je n’avais vu en 2014, que Les crocodiles ont les yeux jaunes que je n’avais pas aimé – d’ailleurs, c’était l’adaptation du 1er volet d’une trilogie de la romancière Catherine Pancol… dont on n’a jamais vu arriver la suite. CQFD -. Je ne pense pas que la bande d’« amis » qui s’agitent en vain durant les 103 minutes de cette comédie poussive se retrouveront pour un nouveau week-end de rêve. A l’aube de la cinquantaine, Laure ne supporte plus rien : ni son travail, ni son mari Daniel…ni sa vie. Le seul être qui trouve grâce à ses yeux et constitue son seul allié est Max, son chat. Lorsque ses amis de toujours débarquent à la campagne pour fêter l’anniversaire de Daniel et que Max le chat disparaît, Laure disjoncte…et se met à enquêter. Qui a fait disparaître Max ? Qui est le coupable ? Laure n’est pas au bout de ses surprises… C’est tellement cousu de fil blanc qu’on voit toutes les coutures et que ça craque de partout. Même en faisant un effort d’indulgence, je n’arrive pas à dire du bien de gentil nanar.
Parce que, même si les intentions sont bonnes, ça ne fonctionne pas. Personnellement, je commence à en avoir ras la casquette des films basés sur un week-end entre amis qui tourne systématiquement à la catastrophe et au règlement de comptes. Celui-ci n’est pas pire – bien au contraire – que Champagne, Barbecue, Plancha, Les petits mouchoirs, Un petit jeu sans conséquences, … mais ces situations sont vues et revues jusqu’à épuisement, même si, cette fois, la ménopause, - et l’andropause -, est un des sujets centraux du scénario – c’est assez rare pour être souligner -. Et en plus, on ne nous épargne rien des maux des quinquas, la stérilité, l’infidélité, ou encore le cancer sont au menu… Indigeste.
Pour le reste RAS, on s’ennuie, on rit peu, et on n’arrive pas à se passionner pour les péripéties à la fois prévisibles et répétitives de cette énième déclinaison sur le thème : je t’aime, moi non plus. Le casting, par contre s’en sort avec les honneurs, et il a bien du mérite. Zabou Breitman, Pascal Elbé, Mélanie Bernier, Pascal Demolon, Marie-Josée Croze, Samuel Le Bihan, Camille Lellouche, jouent le jeu et ont l’air presque convaincus – à défaut d’être toujours convaincants. La réalisatrice s’est fait plaisir. D’ailleurs elle confie : Pour moi, la vie n’aurait aucun sens si je la passais seule ou seulement à deux. Il faut qu’autour de moi, ça vibre, ça échange, ça s’engueule, ça aime, etc. Je crois que je serais bien incapable de concevoir mes films autrement que j’appréhende la vie… Ce serait peut-être bien envisager de faire des films pour le public.