Andrew Carter Thornton II, un mercenaire à la tête d’un trafic de cocaïne surnommé "Le Cow-Boy Cocaïne", importe sa marchandise en avion au sud de la frontière américaine et la largue en pleine nature un peu plus à l’Est (pour mieux récupérer sa cargaison avec l’aide de complices sur place).
Mais, le 11 septembre 1985, les choses ne se passent pas comme prévues. Le trafiquant est en effet persuadé que des fédéraux le repèrent lorsqu'il entre dans l'espace américain. Il décide donc de se débarrasser de 3 sacs à dos de 30 kilos de cocaïne chacun en les jetant de son avion.
Puis, il passe en pilote automatique avant de sauter en parachute. Mais Andrew commet l'erreur de se charger de divers sacs (contenant des armes, de la drogue, etc.), ce qui l'empêche d'ouvrir son parachute. Il s'écrase dans une banlieue résidentielle de Knoxville, au Tennessee.
Thornton Carter Thornton n'est pas la seule victime de ce vol catastrophique. Quatre mois plus tard, on trouve le cadavre d’un ours brun de près de 100 kilos.... Après que l'animal ait ingurgité le contenu (dans sa quasi-totalité) de l'un des sacs à dos que Thornton avait lancé par-dessus bord.
L’autopsie de la pauvre bête révèle qu’il succombe d'une hémorragie cérébrale, d'une hyperthermie, d'un arrêt respiratoire et d'une crise cardiaque, tandis que ses reins ont arrêté de fonctionner. Son estomac est entièrement rempli de cocaïne, soit plus de 15 kilos...
Après avoir découvert cette histoire en surfant sur Internet, le scénariste Jimmy Warden s'est rendu compte qu'il était bien plus intrigué par ce qui avait pu arriver à cet ours shooté à la coke, qu’aux sordides activités du tristement célèbre Thornton. Il a trouvé un commentaire malheureusement laconique qui expliquait que l’animal avait dû mourir en moins de 5 minutes, mais que ces 5 minutes avaient fait de lui le prédateur le plus enragé et dangereux que la planète ait jamais porté...
Crazy Bear reprend ces éléments de l'histoire de Thornton et se déroule après ces faits globalement méconnus en France. Jimmy Warden (accompagné d'Elizabeth Banks et des producteurs Phil Lord et Chris Miller), a transformé le tout en une comédie d'horreur complètement barrée dans laquelle l'animal tue les gens qu'ils croisent, entre policiers, criminels et adolescents. Tous inventés pour les besoins du film (à l'exception de Andrew Thornton, joué par Matthew Rhys).
Crazy Bear a principalement été tourné dans la campagne irlandaise qui ressemble à la nature sauvage des montagnes de Géorgie. Le pays offrait la possibilité de trouver chaque décor requis pour le tournage à proximité les uns des autres. Beaucoup de plans ont également été tournés en Géorgie, dont le comté d’Helen et les studios d’enregistrement d’Atlanta.
Le plus gros défi a été de concevoir le fameux ours cocaïné. Il était hors de question d’employer un animal sur le tournage, il allait donc falloir le fabriquer. Elizabeth Banks a décidé de confié cette mission à WETA, la célèbre compagnie d’effets spéciaux créée par Peter Jackson. La cinéaste confie :
"Ils ont tout de suite saisi la tonalité du film, et le fait que l’ours soit sous coke pouvait leur laisser beaucoup de latitude dans la manière de le faire bouger et se déplacer. En fait c’est comme si la Coke lui donnait un superpouvoir, une poudre magique qu’il suffisait de saupoudrer sur notre prédateur !"
La réalisatrice Elizabeth Banks a opté pour un ours réaliste. Après avoir passé en revue des douzaines d’espèces différentes de la famille des ursidés, la réalisatrice et son équipe ont arrêté leur choix sur une femelle de la famille des ours Malais.
L’ours Malais est par nature omnivore, adore les arbres, est un excellent grimpeur, avec une stature massive et un pelage auburn éclairci par le soleil, tout en muscles, des pattes incurvées avec de larges griffes aiguisées et un museau court.
Ce museau est paraît-il un atout de taille pour combattre et chasser, mais limite l’odorat de la bête, ce qui peut par conséquent gêner son aptitude à discerner ce qui est naturel ou pas, comestible ou non, comme… Un sachet de cocaïne, par exemple.
Aaron Haye, le créateur des décors, a eu du mal à trouver en Irlande les voitures américaines typiques des années 80. La plupart des voitures ou camions que l’on voit à l’écran ont été importés de pays voisins et assemblés avec des pièces de rechange afin de rappeler les véhicules de l’époque. L’ambulance par exemple a été la plus dure à trouver et vient d’Allemagne.
Afin d’imiter la salive de l’ours, l’équipe a préparé un sirop végan de sa propre composition.
Pour que l'ours soit unique, les techniciens l’ont affublée d’une cicatrice sur le nez et d’une oreille abîmée. Il était important de lui donner des attributs spécifiques pour que le public comprenne qu’il n’y a qu’un seul ours ayant ingurgité de la cocaïne dans la forêt !
Elizabeth Banks commente : "Ce qui a drastiquement ajouté à sa personnalité en plus d’être par définition la dernière droguée en date la plus fascinante du monde entier. On ne peut pas la prendre à la légère, c’est une battante: abîmée, mais jamais battue".
Le Four Pines Mall, où SYD installe son QG au fast-food où il essaye d’occuper son petit-fils est un clin d’œil au centre commercial du même nom dans Retour vers le futur. Il a été recréé sur un ancien champ de courses en Irlande et du coup le nom du fast-food est un hommage à la localité irlandaise.
Ayant grandi avec les films de la fin des années 1970 et ceux des années 1980, Elizabeth Banks a tout de suite saisi le potentiel de Crazy Bear et l’hommage à cette époque que le film allait pouvoir constituer. Mais avant toute chose, elle se régalait à l’idée de faire un film gore divertissant. La réalisatrice confie : "En tant que spectatrice, aussi bien qu’en tant que quelqu’un qui a toujours rêvé de devenir réalisatrice, j’ai toujours adoré les films qui mélangeaient horreur et comédie. Selon moi ce sont les deux faces d’une même pièce."
"Embarquer les spectateurs pour mieux les secouer comme sur des montagnes russes, les faire sursauter, rire et hurler à la fois, c’est ce qu’il peut vous arriver de mieux en tant que réalisateur. J’y ai réellement vu l’opportunité de réaliser une bonne comédie, avec des moments de purs fous rires, le tout sous-tendu par un vrai suspense, et saupoudré d’une tonne de gore. L’occasion de passer un vrai bon moment en savourant cette histoire énormissime d’ours géant qui sous l’emprise de la drogue, est prêt à dévorer des gens."
Ray Liotta, décédé en mai 2022, interprète Syd, un petit caïd de la drogue basé à St. Louis qui organise ses rendez-vous au fast-food du coin. L'acteur est habitué à jouer divers types de gangsters comme ses prestations dans (entre autres) Les Affranchis, Revolver, Cogan ou encore Many Saints of Newark en témoignent.
La scène de l’ambulance, qui est attaquée par une ourse complètement "déchaînée", a été inspirée par les franchises Fast & Furious et Deadpool. Elizabeth Banks les a structurées comme une course de voitures, sauf qu’un des véhicules est en fait une ourse "enragée". Le point culminant de la scène est le corps à corps entre l’ourse et l’ambulancier à bord du véhicule lancé à pleine vitesse, comme dans Deadpool.
Le Four Pines Mall, où Syd (Ray Liotta) installe son QG au fast-food où il essaye d’occuper son petit-fils, est un clin d’œil au centre commercial du même nom dans Retour vers le futur. Il a été recréé sur un ancien champ de courses en Irlande et du coup le nom du fast-food est un hommage à la localité irlandaise.
Aux Oscars 2023, Elizabeth Banks et un ours (ou plutôt un acteur portant un costume d'ours peu réaliste) sont venus remettre le prix des effets visuels. La réalisatrice avait dit avec humour : "Sans les effets spéciaux, voici à quoi l’ours ressemblerait !".