Calquer les angoisses de Tristan (Niels Schneider) sur l’avenir sombre de notre planète Terre ne m’a pas du tout convaincu.
Si on va par là, toute mauvaise nouvelle qui remet en cause un mode de vie comme un chantage, un décès d’un proche ou d’un membre d’une famille, le chômage, une maladie incurable, une faillite financière, une fausse couche, une arrestation etc, est un effondrement personnel, lequel peut impacter un entourage.
Mais à l’échelle de notre planète, cet effondrement personnel n’est-il pas insignifiant ?
L’entame du film m’a scotché avec cet ours polaire qui voit ses pas se dérober sur la glace pour plonger soudainement dans l’eau. Le voir s’employer à revenir sur la glace m’a indigné et soulagé.
A travers cette scène, l’urgence climatique se concrétise froidement sous mes yeux.
C’est comme sur une autoroute, je ralentis à la vue d’un accident en pensant que cela aurait pu me concerner, puis, peu à peu, je ne me sens plus concerné car persuadé que je ne suis pas l’autre.
Ce que je veux dire, de l’urgence j’en suis complètement conscient en agissant modestement dans ma sphère privée mais j’ai tendance à ne pas tout voir, à ne pas penser 24h/24h à cette souffrance animale qui ne se réduit pas à de la maltraitance physique, mais au rétrécissement de son espace qui conduit certaines espèces à leur disparition totale sans penser que cela finira par impacter l’homme.
Exemple de la biodiversité : tous ces insectes que l’on balaie d’un revers de main, qui pour certains nous répugnent ou nous effraient, nous ne pensons pas aux conséquences de nos gestes. Pas de pollinisation, pas de fruits, pas de légumes, donc mort des espèces dont l’homme.
La sixième extinction va bien finir par voir le jour.
Bref, du film signé par Alice Zeniter et Benoît Volnais, voilà ce que j’ai retenu, et voilà ce que cela m’inspire ; ce n’est déjà pas mal. Je ne pensais pas m’exprimer autant sur ce film au titre trompeur. Je suis déçu de la trajectoire prise pas les réalisateurs.
La chasse au trésor des conquêtes féminines de Tristan m’a plongé dans l’ennui. Son effondrement personnel m’a laissé froid.
La joute verbale entre Pablo (Souheila Yacoub) et Fanny (Ariane Labed) est le second moment (après l’ours polaire !) où je suis sorti de ma léthargie.
Je suis désolé pour Fanny et pour les réalisateurs qui me paraissent orientés, mais repenser l’agriculture est aussi un acte politique.