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    All Eyes Off Me
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "All Eyes Off Me" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Hadas Ben Aroya a commencé par écrire l'histoire d'une jeune fille sauvage qui tombe amoureuse d'un homme plus âgé, anciennement religieux. Son intention était de faire une Lolita inversée : au lieu d'un homme âgé attiré par une jeune fille vierge, c'est une jeune fille active sexuellement attirée par un homme vierge. La réalisatrice explique :

    "Il est sa nymphette. Et comme l'habitat de la nymphette est dans la nature, dans les forêts ou dans les lacs, il vit dans une maison rurale en banlieue, en élevant des abeilles. Mais j'ai senti que pour expliquer ce sentiment, pourquoi elle est si attirée par lui, je devais montrer le monde de l'héroïne, Avishag, qui est très audacieux et libéré, mais cela a un prix."

    "Le prix est qu'avec toute cette liberté et cette stimulation, il devient plus difficile de ressentir quoi que ce soit. C'est pourquoi je suis revenue en arrière, chronologiquement, pour permettre de voir d'où vient l'héroïne, à quoi ressemble son monde, et c'est ainsi que le film est né."

    Un film en 3 épisodes

    Le film se déroule en trois épisodes. Hadas Ben Aroya confie : "Cette génération est vraiment libre, mais cette liberté crée une sorte de dissociation. Avishag veut ressentir la douleur pendant le sexe, mais ce n'est pas le but en soi. Le but est d'avoir mal, pas pour la douleur en elle-même, mais pour ressentir quelque chose."

    "Je ne porte pas de jugement, j'aime cette liberté, j'aime la possibilité de vivre des expériences sans peur ni tabou. J'aime dire "oui" à toutes les aventures. Mais j'ai aussi de l'envie pour ces gens, comme Dror, qui ont réussi à conserver leur innocence face au monde."

    "Qui peuvent s'enthousiasmer pour les choses les plus simples. Je pense qu'il est beaucoup plus difficile pour nous de tomber amoureux. Que nous sommes cyniques sur la plupart des choses de la vie. Et que tout nous échappe, ce qui est non seulement triste et va à l'encontre de ce qu'est la liberté, mais c'est aussi dangereux."

    Pas de casting !

    Pour trouver ses interprètes, Hadas Ben Aroya n'a pas fait d'auditions. Par exemple, Elisheva Weil, qui joue Avishag, est une actrice amie avec la cinéaste. Lorsque cette dernière a commencé à écrire le film, elle lui a dit qu'elle prévoyait elle-même de se glisser dans la peau d'Avishag :

    "Elle m'a répondu : "Non, tu es une réalisatrice. Dirige. Je suis une actrice, laisse-moi jouer." Il n'y a pas eu de discussion, et je lui ai dit : "Ok, tu as le rôle". En fait, elle a fait son propre casting. Plus tard, je l'ai consultée au sujet du personnage de Max."

    "Elle a évoqué le nom de Leib, un jeune acteur dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, mais il me semblait qu'il correspondait bien. Elle ne le connaissait pas, et moi non plus, mais le destin a voulu que nous nous rencontrions tous les trois par hasard quelques jours plus tard, et nous lui avons parlé brièvement du film."

    "Quelques jours plus tard, Leib et Elisheva sont tombés amoureux, et sont devenus un couple, dans la vraie vie."

    L'iPhone comme personnage

    L'iPhone d'Avishag est un personnage du film. Hadas Ben Aroya précise : "Il est très présent et remplit de nombreuses fonctions. Dans une scène, par exemple, Avishag regarde une audition de "X Factor" et est excitée, vraiment, aux larmes. C'est absurde car c'est un personnage aux barrières émotionnelles importantes, mais l'émission de télé-réalité qu'elle regarde à travers l'écran fissuré de son iPhone parvient à remuer son âme."

    "Il était important pour moi d'attacher cet appareil à elle, qui est son échappatoire et son divertissement, mais en fin de compte, lorsque Max l'appelle sans cesse après sa fuite, il est utilisé comme un rappel du chagrin d'amour qu'elle avait essayé d'oublier. J'ai trouvé intéressant que cet appareil soit le réceptacle de tant de sentiments et de fonctions, qu'elle en devienne dépendante. Ne le sommes-nous pas tous ?"

    La question de l'intimité aujourd'hui

    Via son troisième film, Hadas Ben Aroya a cherché à susciter la discussion et mettre un miroir en face de sa génération (la réalisatrice est née en 1988). Ce qui l'intéresse est de savoir ce qu'est l'intimité à notre époque : "La grande exhibition par opposition à notre incapacité à être vulnérable m'alarme et me fascine, car c'est une chasse futile à l'intimité, qui est en fait le désir de ressentir n'importe quoi dans ce monde qui n'a plus de limites."

    "Ce n'est pas une critique, et il n'y a aucun message didactique, c'est un reflet de ma vie et de celle de mes amis. Mon film suivant se déroule entièrement à Berlin, il s'agit des mémoires de sexe et de pharmacologie d'une jeune femme qui a soif de vivre, qui tombe amoureuse d'un poète et s'engage avec lui dans un voyage radical qui glorifie le présent et l'expérience."

    "Dans son essence, mon troisième film traite de l'identité israélienne, et du détachement que mes amis et moi ressentons dans une période aussi volatile sur le plan politique."

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