C’est dans sa propre famille que Roschdy Zem a trouvé le sujet de ce qui est son 6ème long métrage en tant que réalisateur : un jeune frère a en effet connu la mésaventure rencontrée par Moussa et le réalisateur n’a pas pu s’empêcher, en vivant les conséquences de ce traumatisme, de voir le potentiel comique caché dans ce drame, lui permettant d’envisager un film dans la lignée de ceux d’un Ettore Scola. Pour l’écriture du scénario, il a fait appel à Maïwenn pour le seconder, grande spécialiste des rapports familiaux au cinéma. Ce n’est peut-être pas un hasard si les scènes les plus fortes du film sont celles entre Ryad, interprété par Roschdy Zem, et Emma, sa compagne, interprétée par Maïwenn. Il parait évident que Roschdy Zem a mis beaucoup de lui-même dans le personnage de Ryad et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas tendre avec lui-même, faisant, comme il le dit lui-même, « une sorte de mise en abyme de ses dysfonctionnements » : autocentré, consacré entièrement à lui, ayant des difficultés à se confier. Mais peut-être sont-ce ces défauts qu’il reconnait lui-même qui lui ont permis de devenir un des meilleurs comédiens du cinéma français contemporain, voire le meilleur. A côté de lui, un autre très grand comédien, Sami Bouajila dans le rôle de Moussa. Parmi les autres interprètes qui, toutes et tous, donnent une interprétation de très bonne qualité, on remarque particulièrement Meriem Serbah, absolument remarquable dans le rôle de Samia, la sœur de Ryad et de Moussa. Ce film, qui mélange drame et comédie, parfois drôle, parfois émouvant, toujours très juste, était en compétition lors de la dernière Mostra de Venise, il y a 2 mois 1/2. critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-les-miens/