Ce film semble avoir un mérite, celui de ne pas laisser indifférent. Soit on adore, soit on déteste, perso, je penche pour la seconde impression !
Session 9 est un gros gachis. Je veux bien qu’on encense le fait qu’un film d’horreur refuse l’horreur graphique, mais faut que ce soit compensé par autre chose. Or, Session 9 est un film d’une totale mollesse. Pas de rythme, pas d’action, il ne se passe rien d’autre qu’une succession de dialogues mous, de situations molles, jusqu’au final qui, par son rebondissement (qu’on voit venir quand même !) tente de nous faire gober 1 heure 20 de remplissage. Le début est relativement intriguant, mais ensuite c’est vide, et je me suis royalement ennuyé.
L’ennui touche d’autant plus qu’il n’y a quasiment aucune horreur graphique et le lieu est clairement sous-utilisé. Lorsqu’on voit les plans extérieurs, un bâtiment grandiose, victorien, on se dit que les scènes intérieurs sont bien fades, bien faibles, et l’ambiance fort quelconque. Ok, il y a un côté onirique parfois très prenant grâce à une bande son honnête et quelques plans bien vus de la part du réalisateur (la séquence des lumières qui s’éteignent par exemple), mais cela ne suffit clairement pas pour créer une ambiance angoissante et faire de Session 9 un film réussi.
Reste le casting. Finalement meilleur atout de ce film, les acteurs ne sont pas tous vraiment dans leur élément. Je suis resté dubitatif devant la prestation de Gérard Butler par exemple, et David Caruso n’est pas autant à son avantage qu’on aurait pu l’espérer. Quant au toujours excellent Paul Guilfoyle, il apparaît bien trop peu. Maintenant, Stephen Gevedon s’en tire fort bien, et Peter Mullan est inquiétant par moment. Le souci c’est que les acteurs semblent investis et faire ce qu’ils peuvent, mais les personnages prévisibles et pas très consistants ne suscitent que rarement l’empathie ou l’attention.
Session 9 est pour ainsi dire un film qui ne vit que sur sa révélation finale (moyennement originale). Absorbé par sa fin, le réalisateur brode 1 heure 20 avant pour faire un long métrage, mais on s’ennuie ferme pendant cette période, en profitant de quelques artifices visuels et de quelques prestations corrects avec des acteurs dans une situation inconfortable. Bref, 1.5, mais pas plus.