Doo wop : les secrets du tournage

Soutenu par l'ACID (Agence du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), Doo wop a été présenté dans ce cadre au Festival de Cannes (côté "off") en 2004. Ce long métrage a reçu d'autre part, au Festival international du film de Mannheim, le Prix spécial du jury, le Prix de la critique internationale, ainsi que le Prix des exploitants.

La bande originale de Doo wop, un film dans lequel la musique joue un rôle essentiel (on y entend des artistes aussi différents que Prince, Public Enemy ou Daniel Balavoine), a été composée par le groupe funk Les Chaussettes sales. Le réalisateur, David Lanzmann, fait lui-même partie de ce groupe, aux claviers. Ajoutons que Les Chaussettes Sales est aussi le titre d'un de ses courts métrages.

Doo wop est le premier long métrage de David Lanzmann, fils de l'écrivain voyageur (et parolier de Jacques Dutronc) Jacques Lanzmann, et auteur de 4 courts métrages : Bancal (1996), Touchez pas à ma poule ! (1999), Les Chaussettes sales (2001) et Bonne nouvelle (2002). Apparaissaient déjà, dans l'un ou l'autre de ces films, plusieurs des comédiens de Doo wop : Mikaël Fitoussi, Caroline Ducey, Jean-Claude Lecas et Diego Montes. Lanzmann est également cadreur et monteur.

"Balzac a dit : "Quand on rêve, on fait sa vie.". C'est notre histoire, c'est mon histoire, c'est l'histoire de mon personnage, Ziggy, rêveur insouciant, comme nous l'avons tous été pour faire ce film. Nous avons tourné à Paris, pendant l'été 2003, l'été de la canicule (...) Ziggy est un loser moderne, dans la veine de John Fante. Un loser positif, libre. Un loser qui peut être un jour, ne le sera plus. Doo wop est simplement l'histoire de Ziggy, un homme qui croit que la vie est belle, alors que la vie, elle-même, lui dit l'inverse. Ziggy, qui, une fois sorti de sa chambre où il vit, arbore son sourire face à la vie, comme on porte un costume, une protection, une armure (...) Doo wop est un film de sensations dont le décor central est Paris, le Paris des bistrots, des flâneurs, des romantiques."

David Lanzmann évoque les deux caractéristiques essentielles de son film, la douceur et la liberté : "Doo wop aurait pu être un film plus dur, plus social, plus réaliste. Je voulais du rêve, un décalage, une insouciance, un espoir. Un autre regard sur la lose, le manque. Une légèreté, en apparence. Quelque chose de "cool". A l'encontre de mon époque. Sans pathos (...) Ziggy asume sa fragile liberté que nous aussi avons choisi d'assumer en réalisant un film indépendant à 100% ayant pour seules contraintes nos envies, nos choix, nos désirs de cinéma. Un film libre, toujours au bord de la rupture, sans sécurité, sans filet, sans aucun avenir tracé. Sans rien, mais avec l'énergie et le talent de tous. Le Doo wop reflète cette époque où, certes, il y avait un besoin mais il y avait l'espoir. Ce même espoir qui me fait vivre et qui fait vivre mon personnage, Ziggy."