Si " Mascarade " est effectivement un mauvais film ce n'est pas tellement , à mon sens , pour les raisons mises en avant dans les médias. Sa "méchanceté" et sa "vulgarité", maintes fois montrées du doigt, ne m'ont pas franchement sautées aux yeux. Et , après tout , être méchant et vulgaire celà peut constituer un style cinématographique comme un autre.
Non : le problème du film, c'est surtout qu'il est trés long et trés...ennuyeux. J' ai cessé de le visionner au bout de 1 heures 45, c'est dire à quel point je me moquait de ce qui pouvait arriver aux protagonistes !
Mais soyons plus précis et plus explicite...
A une époque ou un nombre sans cesse plus important de films -notamment Français- se donnent pour objectif de refléter une certaine réalité sociale, nous naviguons ici totalement à contre-courant de la tendance ; au contraire , il reste l'impression d'être complètement en dehors du réel. Ou , du moins, du réel tel que que 99% d'entre nous le connaissent .
Dépourvu de cet ancrage dans le quotidien des gens, " Mascarade " est donc en vérité un film de pur cinéma, une sorte d' "hommage au film noir", comme on en a déjà vu des dizaines d'autres. Mais bon , pourquoi pas après tout ?
Le souci c'est que , dans son hommage, Nicolas Bedos ne semble vraiment pas s'être foulé, malgré les moyens importants (et pas seulement humains) qu'il avait à sa disposition. Ce que nous voyons à l'écran , pendant 2h15 , [ je me arrêté avant ] ce sont les mêmes mondanités sur la Côte d'Azur, les mêmes histoires de vamps, d'escroqueries, d'adultère et de chantage qu'on a déjà vus , revus , re-re-vus, ailleurs et en mieux.
Nicolas Bedos ne privilégie aucun angle, aucun ton particulier dans son récit , et semble au contraire prendre plaisir à patauger dans les longueurs et les clichés tout en faisant durer le film le plus longtemps possible. Au final, on a l'impression d'être quelque-part entre Hitchcock et Santa Barbara. C'est décousu, (volontairement) désordonné, désinvolte et , surtout, interminable, le tout semblant être étiré à l’extrême.
Mascarade souffre aussi, fait assez rare pour un film français, d'un léger problème d'interprétation. Si François Cluzet , Adjani et Marine Vacth s'en sortent bien, le vrai problème c'est le personnage masculin principal et son interprète Pierre Niney. Autant ce dernier avait été excellent en lobbyiste sans scrupules dans le film Goliath, autant il n'est pas crédible en aventurier arnaqueur. Il a quelque-chose de trop raffiné, de trop éduqué : ça sent l'erreur de casting...
Bref, " Mascarade " n'a rien du cinéma outrancier, ou scandaleux, que certains médias dénoncent; C'est juste un petit film assez mal fichu et peu inspiré, comme il en sort toutes les semaines. Seuls les noms prestigieux sur son affiche font qu'on s’intéresse à lui alors que , porté par des inconnus , il serait déjà parti par la trappe aux oubliettes.