Nicolas Bedos, cet homme qui agace, qui provoque, qui surprend, que l’on sait pourtant être hypersensible, le cœur fragile, l’ego surdimensionné.
Ce personnage de télévision dont on ne connaît pourtant rien finalement.
Avec son avant dernier dernier film, qui reprenait la franchise OSS 117, il s’était planté.
C’en était presque malaisant.
Avec avec ses vannes « me too », il s’accaparait un mouvement dont il ne savait visiblement que faire. On le sentait vieillir, ne pas savoir rester moderne en acceptant que les mentalités évoluent avec le temps. Alors que c’est pourtant essentiel pour un artiste.
Rien n’était drôle, parce que rien n’avait de véritable point de vue. Ce n’était ni absurde, ni burlesque, c’était creux.
Et puis voilà qu’il est revenu avec « Mascarade ».
Les critiques ont été dures.
« Bedos espère moquer superficialité de la bourgeoise Côte d’Azur. Dommage que son film le soit tout autant », ai-je pu lire.
Rien qui ne fasse donc seulement confirmer l’idée que Bedos s’était de nouveau cantonné à n’écrire et réaliser « Mascarade » qu’à travers sa persona du garçon agaçant qu’il a souvent été sur les plateaux télé.
2,5/5 en presse et à peine 3,5/5 en spectateur sur allociné.
ça ne pouvait être qu’un mauvais film.
Point du tout. Mais alors point du tout du tout !
Hier soir, quelle heureuse et émouvante surprise que fût ce « Mascarade » !
L’amour, ce n’est peut-être pas assez intellectuel pour être adoubé ?
Et pourtant, les intellectuels adorent Shakespeare, ou Molière, qui en ont parlé d’un ton dramatique ou satirique.
Mais ces intellectuels vieillissants et aigris n’ont pas envie de considérer que leurs contemporains peuvent parfois se révéler géniaux lorsqu’il s’agit d’aborder encore un sujet aussi universel que l’Amour.
À croire qu’il faut être mort pour être respecté.
Et très loin de parler de la bourgeoisie, c’est bien d’amour dont Nicolas Bedos nous parle. Et dont il parle peut-être mieux que personne dans le cinéma français d’ailleurs.
On sourit souvent, on rit aussi, on se demande comment tout ceci va bien pouvoir se finir, on est ému, on est trompé. On se régale !
Avec ce film, ce romantique passionné qui semble pourtant parfois mépriser les femmes, leur fait le plus grand honneur qui leur ait été fait depuis très longtemps au cinéma. Ou ailleurs.
Bedos nous fait même à toutes une poignante déclaration d’amour.
On ne badine pas avec l’amour, ou alors on regarde « Mascarade »