Deux ans après son premier long, le viscéral «La Nuée», le réalisateur Just Philippot nous revient avec cette adaptation ciné du court-métrage qu'il avait tourné en 2018.
Quelque part entre le drame familial et le film catastrophe, une œuvre un peu en deçà de mes attentes, et ce sur les deux tableaux.
Certes, au niveau formel, le film a pas mal de choses à offrir : une mise en scène soignée et immersive (malgré une caméra à l'épaule parfois un peu trop présente), des visuels de fin du monde qui n'ont rien à envier à certaines productions américaines et quelques séquences toutes en tension (mention spéciale à la scène du pont).
C'est au niveau de ce qu'il veut nous raconter que le film a plus de mal à réellement nous passionner.
Film de genre au sous-texte écologique (les effets désastreux du réchauffement climatique et les migrations que ceux-ci pourraient engendrer), celui-ci peut rappeler la série française «L’Effondrement», qui traitait déjà de ces conséquences-là, avec sa caméra embarquée et ses visuels post-apo.
Mais plutôt que de filmer les foules en panique et les effets directs de ces pluies acides et dévorantes sur l'être humain (un peu trop rares à mes yeux), Philippot fait le choix de mettre cet aspect-là du film au second plan et de se concentrer plutôt sur le destin d'une famille disloquée au sein de ces événements.
Un choix que je peux comprendre, et qui me rappelle notamment le très bon «La Guerre des Mondes» de Spielberg, dans lequel Tom Cruise incarne un père irresponsable qui va devoir veiller coûte-que-coûte sur ses enfants lors d'une invasion extra-terrestre.
Mais là où le personnage de Cruise avait droit à une véritable évolution, réalisant petit-à-petit jusqu'où il doit aller pour protéger ses enfants (quitte à dépasser la ligne rouge) et faisant passer leurs vies avant la sienne, celui incarné ici par Guillaume Canet (dans un rôle assez antipathique) stagne une très grande partie du film, si bien qu'on a du mal à s'identifier à ce que lui et ses proches sont en train de traverser.
Un second long, à la fois intime mais qui manque d'un peu de profondeur, et spectaculaire mais qui manque d'un peu de rythme (en particulier dans son dernier tiers, où le récit fait du surplace).
Un film dans lequel on sent clairement une envie de cinéma, mais qui peine à nous embarquer totalement dans ce qu'il nous propose.
Bref, une légère déception à mes yeux, mais un film de genre français que j'ai malgré tout pris plaisir à découvrir au cinéma. Et j'espère en voir d'autres comme ça dans les mois et les années à venir.
Et une chose est sûre : vous ne verrez plus tout à fait les nuages gris au-dessus de vos têtes de la même manière après avoir vu ce film. 6,5/10.