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pirotte o
52 critiques
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4,5
Publiée le 31 octobre 2024
Vu à sa sortie à l'époque, j'avais bien aimé. Revu hier, le film a bien vieilli, en particulier sa vision du milieu du consulting, Mac Gregor dans le film renvoie à McKinsey... Renier est parfait dans son rôle de "junior" en consulting, ingénu, bon garçon, et légèrement enivré par son nouveau statut professionnel. Laurent Lucas est parfait aussi dans son rôle de tueur de têtes, cynique, manipulateur et clinique. Après que le personnage joué par Rénier flanche un peu au moment de l'audit en intégrant le fait qu'il y aura des licenciements, son boss le met au pied du mur :"qu'est ce que tu en as à foutre de ces tocards" , "c'est la première fois que je me trompe sur un junior"...et quand, le personnage joué par Renier choisit sa carrière en laissant de côté son empathie et ses convictions intimes, le personnage joué par Lucas déblatère :"Tu es dépucelé", "tu en redemandes". En cela le film montre bien le côté tribal de ce corps de métier, le consulting, visible aussi lors de la soirée organisée par Mac Gregor. Le film montre bien les ravages du capitalisme financier et son côté anti-humain, flagrant lors des entretiens que Renier fait passer aux ouvrier de l'usine. Les chiffres se moquent de la vie; Le fait aussi que Renier délaisse son premier amour, rencontré à la défense dans le métro et choisisse sa carrière plutôt qu'un bonheur simple en opposition avec son nouveau statut social illustre cela aussi.
Je l'ai vu à sa sortie. Un choc ! C'était moi ! Il y a apparemment eu une sérieuse recherche documentaire. Depuis j'ai bossé dans une grosse asso aidant les demandeurs d'emploi à monter leur boites. Ensuite près de 20 ans instit' dans les quartiers les plus difficiles de ma ville (quelques anciens élèves tués par balles...) . Maintenant je suis marin et toujours cinéphile.
Cadre débutant, Philippe découvre l'univers (impitoyable) de l'entreprise en réalisant un audit dans une société de fabrication de métaux. Le jeune homme un peu tendre se voit charger de collaborer à un plan de licenciement tenu secret. Conjointement à quelques portraits succints de personnels de l'entreprise, cadres et ouvriers, le réalisateur Jean-Marc Montout brosse celui de Philippe, privé et professionnel, dont la sensibilité s'accommode mal, pour l'instant, de la redoutable logique indistrielle et capitaliste. Le personnage est l'enjeu du film et porte un certain "suspense": sa fonction révèlera peut-être une erreur d'orientation professionnelle du jeune cadre; à moins qu'elle ne l'aguerrisse au point d'en faire un type sans scrupule.
Montout investit l'entreprise, en décrit le fonctionnement, les nécessités, l'ambiance tendue qu'imposent une constante remise en question et la pression des résultats. Le regard du cinéaste n'est pas neutre et stigmatise des rapports sociaux toujours plus durs et conflictuels. Il ne fait pas bon vivre dans l'entreprise d'aujourd'hui. Sa fiction est simple mais probante, et passe par des personnages et une étude réalistes.
Portrait au vitriol du monde du management, un film avec ses qualités et ses faiblesses, mais qui n'en reste pas moins un document intéressant pour tous ceux qui s'intéressent à ce qui constitue la vie en entreprise. 20 ans sont passés depuis la sortie du film, mais certaines méthodes décrites sont toujours d'actualité.
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4,0
Publiée le 9 février 2021
Le protagoniste de ce film est le jeune Philip. Il a choisi (ou reçu) une carrière dans une grande société de conseil à Paris spécialisée dans la restructuration d'entreprises. Il rencontre une fille dans le métro parisien qu'il affectionne. Au fil de l'histoire Philip passe du bonheur à la frustration. Ce film ne parle pas des managers maniaques, de mères célibataires à la recherche d'un partenaire ou des gens ordinaires qui craignent d'être licenciés. Philip est le sujet principal de ce film. Bien que nous ayons parfois un aperçu des secrets des personnes avec lesquelles Philip travaille l'histoire parle vraiment de lui et des relations qu'il entretient avec elles. Ce garçon est jeune et ne comprend pas les personnes qui lui sont proches. Il ne comprend pas son patron parce que son patron ne sait pas comment laisser Philippe traverser ce qu'il a vécu quand il était jeune. Son patron pense que c'est la seule façon d'arriver au sommet et c'est là qu'il veut que Philippe s'arrête. En fin de compte son patron obtient ce qu'il veut non pas parce qu'il est bon mais parce qu'il est la seule personne que Philippe connaît qui a des projets pour lui. Sa petite amie, sa fille, sa mère et les ouvriers perdent tous quelque chose parce que Philippe ne sait pas comment se comporter. C'est vraiment une histoire triste mais aussi un très bon film...
Très bon film où le doute sur la mission et sur son travail même se ressent dans sa vie privée. Savoir ce qui est moral et ce qui cimente un couple. Les priorités et le questionnement toujours sur la façon de mener sa vie. C'est vraiment passionnant et intéressant
Réaliste et original. C'est vraiment un film qui apporte quelque chose au Cinéma. Quelle observation du milieu du travail ! Il est rare, dans le cinéma, d'avoir une observation si fine du monde du travail car, en général, les cinéastes ne savent pas ce que font les "vrais" gens, ceux qui ont des horaires réguliers et un lieu de travail unique. Mais cette observation si fine ne se borne pas au travail, elle va bien au-delà en nous faisant observer aussi la façon de vivre des individus de la ville; il y a tout dans ce film : l'usage excessif des téléphones portables, les désagréments du métro aux heures de pointes, la vision condescendante des parisiens sur la province, les blagues de consultants, etc. Pour ce qui est du travail en lui-même, l'observation du Cadre en déplacement, dans son hôtel ou lors de ses soirées dans une ville qui lui est étrangère, est on ne peut plus réaliste (je sais de quoi je parle !). La rationalisation des Ressources Humaines qui basent le travail humain sur des statistiques, des temps moyens par tâche et qui oublient toute l'Histoire de la société constituée d'hommes et de femmes est vraiment saisissante. Ce film, comme il y a deux ans "Féroce" - qui traitait du combat d'un militant contre l'extrême-droite, n'est pas un film consensuel mais il fait réfléchir ... et c'est ça aussi le pouvoir du Cinéma (N.B. lire, à ce propos, mes critiques sur ce site de "Féroce" ou de "Ressources Humaines" - pour plus de détails sur ce que je pense de ce type de films engagés). Attention : ne pas lire ce qui suit si vous comptez voir "Violence des Echanges en Milieu Tempéré" ... spoiler: La fin de ce film est merveilleuse car originale et réaliste : elle n'a, en effet, rien d'une fin hollywoodienne; ce n'est pas la fin que l'on attend en tant que spectateur mais une fin réjouissante pour un cinéphile car plus réaliste sur la nature humaine et donc assez originale dans un film. On ne peut d'ailleurs pas s'empêcher de faire un parallèle avec le film de Laurent Cantet, "Ressources Humaines", sorti en 1999. Tous les deux traitent d'un Cadre qui participe à la mise en place d'un plan de restructuration dans une entreprise. Mais, là, où "Ressources Humaines" nous enthousiasmait, en tant que spectateur, par la prise de conscience du Cadre devant ce qu'on lui demande de faire et par sa rébellion face à la hiérarchie, "Violence des Echanges en Milieu Tempéré" va plus loin : effectivement, le Cadre prend conscience de cela mais, confronté à son avenir, devant les pressions qu'il subit de sa direction, il se rend compte que sa marge de manœuvre est très limitée et qu'il n'est pas prêt à "mourir" pour ses idées. Il préfère abandonner son idéal et sa compagne et choisir la solution de facilité : rentrer dans le "moule" des autres consultants Je pense que ce choix serait celui du plus grand nombre même si tout le monde sait que ce n'est pas le meilleur.
Magnifique film sur le monde impitoyable des affaires, du consulting et des 'coupeurs de têtes'. C'est réaliste et terriblement fascinant. Voir ce jeune cadre naif et gentillet devenir le bourreau de centaines de gens dans une entreprise en plein plan social est intéressant et émouvant ! Un très bon film social comme les français savent si bien les faire ! Jérémie Rénier est encore une fois impeccable, comme toujours je dirais !! Un très grand acteur que j'aime beaucoup !
Parfaite illustration de la transformation des jeunes diplômés brillants en agents cyniques de l'idéologie d'entreprise et sa logique mercantile socialement destructrice.
Je viens de relire ma critique de son dernier film en date "De bon matin". Elle s'applique encore parfaitement à Violence des échanges en milieu tempéré : "Le plus déprimant dans cette histoire, c'est que le film s'est terminé sur une conviction absolue de ma part que le réalisateur a déjà travaillé en entreprise pour avoir su autant saisir cette ambiance détestable de perversion, abandon de soi, dégoût des autres et désespoir. La réalisation est juste, d'un réalisme brut et brutal. Triste monde."
Un film très intéressant sur le monde du travail et la façon de l'appréhender. Nous sommes en effet très souvent questionnés et, quoiqu'on en dise: jugés. Mais est ce que celui-ci définit vraiment notre personnalité?!? Ne nous transforme til pas au bout de plusieurs Années??? Comment vivre lorsqu' on a un job mal vu comme Truc dans le film qui débute ds ce job d' auditeur et cherche a etre compétent et reconnu. Mais c'était sans compter sur ses principes et sa conscience en total désaccord avec son métier d'autant plus que sa nouvelle petite amie le lui rappelle volontiers.... Il va falloir faire un choix: Fermer les yeux et S'assoir sur ses principes pour continuer le métier pour lequel il s'est tant investi ou changer de voie ... Le film nous rappelle brillamment que nous ne sommes pas forcément notre métier (ça me rappelle mr Durden tiens😉!!!) mais c'est malheureusement par celui-ci que nous sommes jugés ... "tu fais quoi ds la vie?" "des plans sociaux, je licencie!" Ca fait moyen .... Le film manque peut être d' un peu de mordant et de profondeur, on reste un peu sur sa faim ... Sans oublier la comparaison inévitable avec "Ressources Humaines" de Laurent Cantet . C'est malgré tout un film assez prenant avec un tout jeune Renier moins convaincant qu'aujourd'hui mais tout de même très bien dans ce rôle de débutant...
Un bijou ce film qui nous montrent la triste réalité d'aujourd'hui ,dans les entreprises et bien mené par des acteurs en or surtout l'acteur principal,Jeremie Renier,un poupon qui se transforme en chef qui vire les moins compétent de l'entreprise.
A travers ses films bien maîtrisés, J-Marc Moutout nous livre intelligemment des constats froids et cinglants de nos modes de vie basés sur le monde du travail et de ses inévitables répercussions sur notre comportement affectif sans pour autant proposer de solutions... Mais en existe-t-il ? Curieusement, ce film fait penser inévitablement de par son titre et son traitement à "Extension du domaine de la lutte" de Philippe Harel tiré du roman de Michel Houellebecq. Il est probable aussi que "Violence des...." a servi de "brouillon" au suivant en 2010, l'excellentissime "De bon matin" (avec Darroussin) qui me fait encore froid dans le dos 2 ans après l'avoir vu. Ici aussi, les acteurs sont parfaits avec mention spéciale à Laurent Lucas (son meilleur rôle). Le seul bémol de ce film est de nous laisser au final sur le bord de la route mais c'est un moindre mal.
"On ne mélange pas les torchons et les serviettes", voilà une morale possible pour ce drame social. Un chasseur de tête débutant tente de concilier son métier et sa vie privée alors qu'il sait bien que l'un aura une influence désastreuse sur l'autre. Les illusions du héros (Jérémie Rénier) se fracasseront contre une réalité dure et sans pitié. "Violence des échanges en milieu tempéré" est un bon film social français ce qui n'est pas si fréquent.