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Mounir Ben Moussa
86 critiques
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3,5
Publiée le 1 novembre 2024
Film sombre et glaçant autour des purges staliniennes. Théâtre de la terreur et de la déshumanisation montré de façon crue. Réalisation tendue sous la forme d’un thriller. La deuxième partie virant un peu vers le symbolique est un peu moins passionnante
Durant la dictature stalinienne, un soldat décide de faire son mea culpa en avertissant les familles qu'on a fabriqué de faux motifs pour mettre à mort un de leurs proches. Ainsi on assiste à une course-poursuite à la fois saine et glauque, où le meilleur de l'humain affronte le pire. L'ambiance est assez séduisante, avec des Russes qui préfèrent tantôt le croire, tantôt le dénoncer, dans des décors toujours assez sombres et morbides. Les exécutions sommaires ajoutent un certain sentiment de malaise. Pour l'athmosphère et le message, ce film est intéressant. Néanmoins il manque parfois de réalisme, en particulier je n'ai pas compris pourquoi l'homme en question est parfois éventré et retrouve juste après un ventre normal sans la moindre plaie (entre autres). Ces bizarreries assez récurrentes ajoutent de la confusion et discréditent quelque peu la véracité historique.
Il existe des films comme celui-ci (« Le fils de Saul » par exemple) qui abordent des sujets historiques extrêmement pénibles à travers une intrigue mystique inattendue. Sorti en 2021, ce long-métrage des réalisateurs russes Natalya Merkulova et Aleksey Chupov revient sur la période sombre des Grandes Purges menées par Staline dès la fin des années 1930. Cette trame de fond sert de support à la quête de rédemption d’un soldat soviétique devenu déserteur. Certaines scènes sont particulièrement éprouvantes avec des interrogatoires ou des exécutions qui glacent le sang. Seul l’aspect fantasmagorique de ce rachat moral vient contrebalancer la violence du propos. Bref, contraints à l’exil, les deux cinéastes font preuve d’un engagement politique audacieux en proposant une vive critique du totalitarisme ayant (eu) cours dans leur pays.
Je n’ai pas du tout aimé. D’abord, sortir ce film réquisitoire sur les horreurs de Staline en 1938 , au moment de la guerre en Ukraine est tout de même déplacé. D’ailleurs ce film est interdit en Russie et les réalisateurs ont dû quitter leur pays. Ensuite, beaucoup feront un rapprochement avec le régime actuel. D’autre part, ce film anxiogène devient vite insupportable avec ses scènes de violence pour faire avouer des innocents qui sont ensuite exécutés. Certes la rédemption du capitaine est une petite lueur dans cette noirceur, mais pas de quoi emporter l’adhésion. Très évitable.
Il s’agit peut-être d’un des derniers films russes (et tournés en Russie) qu’on aura vu dans les cinémas occidentaux avant de nombreuses années. Le couple de réalisateurs, s’il n’a pas été inquiété outre mesure depuis le début du conflit en Ukraine, a compris que l’époque où il y avait du financement pour des oeuvres avec un point de vue critique sur la Russie, même la Russie du passé, était révolue, et se sont donc prudemment exilés en Azerbaïdjan. Le film raconte la fuite d’un officier du NKVD, tortionnaire et bourreau de ses concitoyens durant les grandes purges des années 30 (“car il faut les condamner, et pour les condamner, il faut bien qu’ils aient avoué quelque chose”, comme l’explique cyniquement un officier supérieur) qui comprend que son tour est venu. Hanté par ses actes, recherché par ses anciens collègues (pour qui la fuite vaut aveu de culpabilité), il erre en ville à la recherche des proches de ses victimes, convaincu que si l’un d’entre eux seulement lui pardonne, il ne sera pas voué à la damnation. Ce n’est pas vraiment la traque qui est passionnante (encore qu’elle soit empreinte de temps à autre d’une triste absurdité) mais plutôt le portrait de cette société soviétique somnambulique dans laquelle le simple instinct d’auto-préservation incite les citoyens à rester sourds, aveugles et muets à leurs semblables, et les fonctionnaires à appliquer n’importe quel ordre sans poser de questions, quitte à en être eux-mêmes les prochaines victimes. Un rappel symbolique de la monstruosité ubuesque de la société soviétique des origines, qui résonne désormais dans le vide dans la Russie post-2022, engluée dans une l’union sacrée destinée à maquiller sa nouvelle crise de somnambulisme.
Hallucinant ! On sait que ces horreurs ont existé et continue à exister pour certains. La mise en scène est telle que, par moments, on vit ça comme un documentaire... Et dire qu'il y en a qui essaient encore de nous vendre le "globalement positif" de ce cauchemar...
Pas besoin de faire de longs discours j ai adoré cette plongée épique dans les purges Staliniennes. C est un film somme mélangeant, le drame, une pointe d humour désabusé, un film de traque, une quête de survie et la recherche d une forme de rédemption. J ai beaucoup aimé la manière de présenter une reconstitution historique tout en cherchant à actualiser l environnement dans lequel l histoire se déroule. Les acteurs sont convainquant et convaincus et le film ne laisse jamais de répits à ses protagonistes ou au spectateur. C est un sans faute.
Regard acerbe sur les purges staliniennes. Violent, sarcastique et graphique (magnifiques éclats de ce rouge rose des tenues de cette milice. Proche de la colorimétrie de la casa de Apple, mais au service d'une œuvre plus forte).Allez voir cette échappée dans une Russie (déjà) malade
Lisant les critiques de spectateurs de ce film que l'algorithme d'une célèbre plateforme de commerce en ligne me recommandait, j'avais été fortement intrigué par l'évocation d'un drame historique mise en scène au travers d'une esthétique relativement contemporaine: tout cela me laissait dubitatif mais curieux. il s'avère que le visionnage de ce film - très dur mais à mon avis jamais "gratuit" - m'a complètement bluffé : visuellement ou plastiquement, il ressort une splendeur de ces décors et paysages surréalistes, quasi-fantastiques et imprégnés d'une sorte de piétisme russe d'allure mystique (mais attention, au rythme haletant comme une espèce de "Taken" politique qui se serait laissé concevoir avec un cerveau et une conscience pleinement fonctionnels). De plus, sur le versant moral - il vaudrait sans doute mieux dire existentiel, au sens d'un Berdiaev -, suivre le parcours de ce personnage "bien défini mais mal cerné", et sur lequel le système se referme comme s'est refermé le totalitarisme soviétique sur des multitudes d'autres damnés ordinaires au cours des purges successives, ce parcours enraciné dans une exigence cinématographique de vérité plastique totale, j'ai été subjugué. Il convient d'ajouter que dans ce film, l'espoir humain tient lieu de personnage spectral laissant des traces en cours de décomposition mais soutenant l'ensemble du dispositif de narration. Un film à voir avec l'estomac certes bien accroché, mais qui offre d'assez nombreux moments de Sublime à l'état paradoxalement brut. Pour ma part, c'est uniquement pour ce genre d'ambitieuses réussites artistiques que je m'intéresse, et me satisfait de temps en temps, du cinéma. Regarde-le, si vous vous sentez en mesure où cherchez à éprouver un choc salutaire.
La quête désespérée de pardon et de rédemption d’un bourreau des purges staliniennes, servie par une mise en scène fiévreuse, mais ternie par un faux rythme et un récit trop mystique. 3,25
Ce film russe assez décevant dans sa forme nous raconte pourtant un thème fort, en effet il se déroule en pleine purge stalinienne un capitaine de milice rouge va voir ses collègues se faire arrêter, lui aura de la chance de s echapper, une chasse à l l'homme va intervenir dont le malheureux capitaine va essayer tant bien que mal s en extirper,et surtout va en profiter et tenter auprès des familles des personnes qu il a emprisonné d accepter son pardon. Je ne suis pas impressionné par sa mise en scène et surtout c est mal joué ce qui affadit pour ma part le film. Je préfère et de loin les films de kyril sebrennikov dont la mise en scène notamment son film la fievre de petrov est largement supérieure
Ceux qui espèrent voir un thriller seront sans doute déçus, bien que le film compte quelques séquences de suspense. Il s'agit avant tout d'un conte philosophique très sombre sur la culpabilité et la rédemption. Le mécanisme de la terreur qui a régné en URSS au moment des grandes purges de 1938 est décrit de façon implacable, y compris sa logique absurde. Ce tableau de l'horreur quotidienne est parfois teinté d'humour noir. Cette fable traumatisante, si elle se déroule dans l'URSS stalinienne, pourrait tout aussi bien concerner d'autres régimes dictatoriaux ou simplement autoritaires. Elle nous incite à penser qu'il vaut peut-être mieux ne pas attendre une hypothétique absolution pour se révolter contre l'arbitraire politico-policier. Une oeuvre très forte qui ne peut laisser indifférent.
Un film très noir, très glauque sur les purges staliniennes. Le scénario est assez peu crédible et le rythme plutôt lent n’est pas sans distiller un certain ennui. Malgré les bonnes critiques, cela n’a pas trop fonctionné pour moi.
Film russe très violent ,radical,qui dépeint la terreur exercée par staline ,ça fait peur,la version française n'est pas trop mauvaise par rapport à d'autres films russes.J'ai aimé globalement .
Film oppressant de noirceur. Le communisme a toujours eu une image plus édulcorée que celle d'autre doctrines autoritaires alors que c'est probablement une des pires de l'histoire de l'humanité...
Pourtant ce film nous plonge dans un échantillon de la réalité de cette époque , misère , vie humaine sans aucune valeur , exécutions arbitraires , propagande inscrite au plus profond de soi (et encore on parle pas des goulags et autres joyeusetés) ...
Le scénario en lui même n'est pas exceptionnel , ni l'interprétation de l'acteur principal d'ailleurs , cependant l'ambiance du film réussit à nous mettre mal à l'aise malgré quelques longueurs. Les décors sont très réussis tout comme la photo.