Le Blanche-Neige de Joao César Monteiro est l'adaptation pour le grand écran du fameux conte imaginé par les frères Grimm et popularisé en dessin animé par Walt Disney. Mais le Blanche-Neige de Monteiro n'a rien à voir avec le classique du maître de l'animation : il est adapté de la relecture qu'en avait fait de l'écrivain suisse Robert Walser. Soit une version filmée en noir et noir, où l'on ne voit quasiment rien, ne distinguant que des ombres, où les flocons de neiges et les bruits ont une importance primordiale. Une expérience auditive et visuelle qui fut l'objet d'une vive controverse lors de sa sortie en salles en 2000.
Afin de filmer Blanche-Neige en "noir sur noir", le cinéaste Jolo-Cesar Monteiro a tout simplement posé sa veste noire devant l'objectif de sa caméra. Ce procédé a été ultilisé durant l'intégralité d'un tournage qui s'est déroulé dans le jardin botanique de Lisbonne.
Blanche-Neige est sans doute l'oeuvre la plus controversée du cinéaste portugais Joao César Monteiro, évocation du célèbre conte des frères Grimm traité ici en "noir sur noir", quasiment sans images, où l'on ne distingue qu'ombres et lumières. Artiste expérimental et sulfureux, célèbre notamment pour sa perversité et sa lubricité, chantre de son propre style (le "montérisme"), volontiers schizophrène (son alter-ego, Joao de Deus apparaît dans certaines de ses oeuvres), Joao César Monteiro est devenu en une vingtaine de films l'un des plus grands noms du cinéma de son pays. Parmi ses longs métrages les plus fameux, retenons la comédie dramatique Souvenirs de la maison jaune (1989, Lion d'argent au Festival de Venise), L' Eau : le dernier plongeon / Le Dernier Plongeon (1992), La Comedie de Dieu (1995), Les Noces de Dieu (1999) ou encore Va et vient, oeuvre posthume présentée hors-compétition lors du Festival de Cannes 2003.