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Jean-Charles ECHARD
1 abonné
230 critiques
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3,0
Publiée le 4 novembre 2024
Un film assez tendre sur le sujet (rare au cinéma) de l'aidance. Poelvoorde est sobre et à fleur de peau et sa jeune partenaire pleine de tendresse et de révolte (plus ou moins) contenue
Le film Normale est un film belge avec un humour noir, un grinçant. On y suit sa vie plate mais compliquée d'une ado qui doit être l'adulte dans sa maison depuis Le mort de sa mère et le diagnostic de sclérose en plaque de son père. Au lycée, pusieurs scènes m'ont rappelé des souvenirs de cette période. Elle se confie à son journal avec lequel elle se parle à la 3e personne. Une visite prévue des services sociaux déclenche une mésaventure qui aurait pu tourner au drame.
Disons-le d’emblée, « Normale » n’est pas un grand film inoubliable pour les spectateurs, pas plus qu’il sera marquant pour le septième art. D’ailleurs, le début est plutôt anodin et ne nous cueille pas vraiment pas sa photographie terne et son histoire apparemment classique d’un duo père-fille. Mais, plus les minutes passent, plus le charme opère. Le troisième film d’Olivier Babinet après le remarqué et loufoque « Poissonsexe » et si l’on omet son documentaire « Swagger » est un petit bijou de douceur et de tendresse. Le genre de film qui parvient à rendre léger un sujet pourtant très grave. En effet, ici le père de l’héroïne est atteint de sclérose en plaques et parvient difficilement à s’occuper de sa progéniture qui doit tout gérer depuis que sa mère est partie. La venue d’une assistance sociale va les obliger à être malins pour qu’elle ne soit pas placée en foyer. Sur ce canevas dramatique, le scénario de Babinet va faire montre de beaucoup de douceur et de fraîcheur rendant la situation toujours cocasse et amusante laissant la gravité de côté. « Normale » sait faire rire quand c’est tragique et c’est une qualité en plus d’être tout sauf évident. En témoigne, la scène (très drôle) où, aveugle, Poelvoorde fait semblant de voir. Une séquence qui cristallise bien le fil ténu entre rires et émotion, où le cinéaste sait arrêter ses effets comiques pile au bon moment pour en pas verser dans la gaudriole.
On rit donc de bon cœur devant ce tout petit film plein de bonnes ondes. Mais on est ému aussi par ce que traversent ses deux beaux personnages. Benoît Poelvoorde confirme ses grands talents d’acteur qui peut (et sait) tout jouer. Et « Normale » de cristalliser toute la beauté de son art entre drame et humour. À ses côtés, la jeune Justine Lacroix est incroyable de justesse tout comme Joseph Rozé en ado perturbé par ce qu’il renvoit. Tout sonne juste alors que Babinet se permet des envolées oniriques et/ou poétiques de toute beauté dans sa mise en scène qu’on croyait terne et impersonnelle au début du long-métrage. Il sait rendre des scènes anodines magnifiques comme ce spectacle organisé par le jeune homme qui aboutira à une envolée (dans tous les sens du terme) magnifique à l’écran. Le cadre et le contexte sont également bien sentis et lorsque le générique de fin arrive, on se dit qu’on s’est fait avoir par une œuvre en apparence anecdotique mais qui finalement s’avère remplie de belles et bonnes choses. Et aboutit, au final, à un très joli film rare et précieux.
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« Normale » est un de ces films qui parviennent à vous transporter dans un univers parallèle, où chaque détail raffine et peaufine le tout pour qu’on reste suffisamment éloigné du réel sans jamais le perdre de vue.
Le film d’Olivier Babinet nous plonge dans un monde, pourtant très proche du nôtre, où le spectacle d’un œil arraché de son orbite ne peut que procurer une sensation d’amusement et d’émotion.
La B.O composée par Jean-Benoît Dunckel est tout simplement fabuleuse et confère à « Normale » une atmosphère rétro post moderne 80/90 qui emplit nos oreilles de douceur et d’émerveillement.
Justine Lacroix est une vraie lumière qui nous guide dans ce conte rêveur, nostalgique, un peu morbide, toujours bienveillant.
Une étrangeté qui fait un bien fou, à découvrir absolument !
Il aurait été de bon ton d’apprécier ce film d’Olivier Babinet, sorti en 2023, mais que c’est poussif ! Malgré les évidentes bonnes intentions, rien ne fonctionne, tout tourne au ras du sol sans jamais décoller. L’histoire de cette jeune adolescente dévouée en charge de son père malade (un Benoît Poelvoorde en mode alimentaire) manque de consistance. Pourtant, on ne peut nier la tentative de mise en scène originale, s’éloignant des éternels clichés de la comédie française. Mais l’ensemble s’enlise dans un conte niaiseux et brouillon. Bref, du cinéma qui ne donne pas mal à la tête mais ne procure aucune émotion.
Entre drame familial et coming of age fantaisiste, le film évite le piège du misérabilisme sans éluder la misère grâce à un scénario fantasque glauco-rigolo. C'est souvent bancal, parfois maladroit, pas toujours d'un grand intérêt, mais toujours tendre vis-à-vis de ses personnages! On est loin du feel good movie ou du film social à la Ken Loach, on navigue plutôt dans une espèce de "Tideland" (Terry Gilliam 2006) de banlieue, sans le sou et plus ancré dans le réel mais avec une envie folle d'y échapper chaque fois que le sordide reprend le dessus. Ainsi le film tricote une hybridation ambivalente qui n'aboutit qu'à un film gentillet et sympathique, forcément frustrant eu égard aux ambitions affichées.
Le travail de jeunes aidants est une réalité qu’aborde Olivier Badibet dans ce film. Jonglant avec les soucis existentiels de son âge et son rôle de "mère" de famille auprès d’un père souffrant d’une maladie dégénérative, Justine Lacroix est touchante face à un Benoît Poelvoorde qui étonne dans cette comédie dramatique à la fois tendre et drôle mais qui, hélas, ne va pas plus loin.
Le principal défaut de "Normale", c'est peut-être de trop s'éparpiller dans ses sujets. D'un côté, on a une adolescente de 15 ans qui doit vivre avec un père célibataire atteint de sclérose en plaques, et perdant peu à peu ses facultés. De l'autre, cette même adolescente est doté d'un talent pour l'écriture, et d'une imagination débordante. Enfin, on suit ses déboires de collégienne. Ca fait beaucoup pour un film qui ne dure que 1h27 ! Mais c'est traité de manière touchante et sensible. Les thèmes ne sont pas évidents, le film parvient malgré tout à alterner entre comédie et drame très sérieux. Et s'il on excepte quelques clichés (l'héroïne qui devient mignonne en détachant ses cheveux, les racailles de collège qu'aucun prof de retoque), c'est plutôt bien écrit. Tandis que la réalisation parvient à surprendre par moment. Avec notamment un hommage appuyé à "Zombi 2" de Lucio Fulci, étonnant dans un film francophone ! Côté acteurs, Benoît Poelvoorde est finalement en retrait. C'est la jeune Justine Lacroix qui tient la vedette, et porte bien l'ensemble en collégienne subissant le poids du monde sur ses épaules...
Le film est l’adaptation de la pièce de théâtre « Monster in the hall » (« Le monstre du couloir ») (2014) de l’Écossais David CREIG. Le film est raté alors que son début promettait, avec l’écriture d’un journal intime par Lucie (Justine Lacroix), en classe de 3e, adolescente fantasque qui invente des histoires mais qui est rattrapée par la réalité de son quotidien assez misérabiliste [spoiler: soins à son père veuf (Benoit POELVOORDE, 58 ans), fumeur de haschich, atteint de sclérose en plaques entrainant une névrite optique rétro-bulbaire à l’origine de perte de la vision, d’où le risque d’être placée en foyer d’accueil et clichés du collège de banlieue ]. Le film n’est, ni réaliste, ni poétique et la musique, « Dolce vita » (1985) du chanteur italien Fabio Rosciolo dit Ryan Paris, fait passer la vacuité des scènes, parfois également grotesques.
Jusqu'à la dernière minute, on est accroché au destin du père, interprété avec une tendresse bouleversante par Benoît Poelvoorde. Son look improbable et sa performance des plus remarquables m'ont touché. De plus, le film jouit d'une photographie superbe.
Ce drame familial est une belle surprise. Bande son agréable et prédations des acteurs au top. Pauline Lacroix est juste et réalise un très belle prestation. Tout comme Benoit Poelvoorde qui est particulièrement touchant dans un rôle poignant qui lui correspond bien. On suit un duo père / fille qui risque d'être séparé suite à l'arrivée d'une assistante sociale