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Jean-Charles ECHARD
1 abonné
261 critiques
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2,0
Publiée le 11 octobre 2024
Au départ on pense à un Ken Loach à la sauce espagnole. Malheureusement là où le cinéaste britannique est clair et percutant, ce film ibère se perd dans un scénario à 100 à l'heure : pas le temps de s'intéresser aux personnages rencontrés par l'avocat, intérêt douteux des relations avec son beau-fils,... L'intérêt s'amenuise très vire
Un film espagnol qui nous plonge dans l’univers des services sociaux et des expulsions de domiciles. Malgré l’écriture assez simpliste du métrage, c’est pour ma part un sujet très intéressant où l’on va notamment suivre spoiler: un personnage qui représente l’archétype de l’homme voulant faire de tout son mieux pour pleins de choses et de gens au quotidien mais au final, qui n’y arrive pas car il s’éparpille trop et veut satisfaire trop d’éléments à la fois . Les acteurs sont assez bien impliqués dans l’œuvre mais cela ne rattrape pas pour moi le manque de créativité et d’imagination en terme de mise en scène. Ce sera en effet sur la forme que j’aurais quelques reproches à faire. On a une exécution si convenue et classique que cela en devient assez ennuyeux. Une caméra qui, elle aussi, a l’air de s’ennuyer, qui tremble quasiment tout le temps bien que spoiler: cela pourrait alors illustrer la pauvreté des gens et leur quotidien très bancal . spoiler: Il y a aussi peut-être trop d’intrigues différentes et trop de personnages en même temps, même si cela nous a ainsi offert un climax assez mouvementé . Pour terminer je dirai qu’il est fort dommageable que la réalisation ne soit pas mieux travaillée pour sublimer ce lourd sujet, qui lui aussi, aurait pu être encore plus poussé et aller plus profondément dans la tristesse, l’urgence et la fatalité de la vie.
En los márgenes accumule les lourdeurs tant du point de vue du scénario que de celui de son exécution, cultive l’urgence non comme la retranscription esthétique d’une réalité mais comme pure construction artificielle d’un dispositif à même de tenir ensemble plusieurs intrigues qui sinon ne convergent pas. Aussi la mise en scène échoue-t-elle à signifier, et son état d’alerte permanent relève davantage d’un emprunt au cinéma de Ken Loach ou au film Hors Normes (Olivier Nakache et Éric Toledano, 2019) que d’une vision singulière de la détresse sociale en Espagne. Les acteurs prennent des mines graves, parlent fort et suspendent la fin de leurs phrases comme si un mot de plus risquait de renverser l’univers tout entier… Juan Diego Botto a beau s’entourer d’un casting talentueux, l’absence d’émotion ressentie par le spectateur prend le pas sur le reste, causée en partie par une caractérisation sommaire des personnages. Un film complaisant malgré lui dans l’inhumanité combattue et représentée.
Un drame social choral sensible mais trop larmoyant sur la détresse des desahucios en Espagne durant la crise financière de 2008, porté par un casting néanmoins convaincant. 2,75
Si le sujet (les expulsions en Espagne en raison de la crise du crédit hypothécaire) et la forme (chorale) sont intéressants, il y a de nombreuses scènes soit qui sont peu crédibles, soit qui manquent de subtilité. Il en ressort un film qui tire vers le pathos et que les interprétations de Penélope Cruz et Luis Tosar ne parviennent pas à tirer vers le haut. On ne peut pas dire que l'on passe un moment agréable ni qu'on ait vécu de belles émotions.
Un drame social plutôt haletant et bénéficiant de la belle interprétation de ses comédiens mais dont l'histoire et la réalisation manquent un peu de finesse.
Un film espagnol, a la ken loach, qui relate l’histoire de plusieurs personnes en souffrance dans la ville de madrid. Le recit est un peu fourre tout, mais cela se regarde sans ennui, et on éprouve de l’empathie pour les personnages. Pas mal meme si ca n’est pas exceptionnel
Un peu déçue de l'ensemble pourtant j'aime bien normalement le récit choral. J'ai trouvé que ça manquait de profondeur je n'ai pas accroché. Et surtout bordel pas de vraie fin je déteste ça.
On aurait espéré qu'il y ait un lien entre ces 3 situations dramatiques mais ce n'est pas le cas. On aurait aimé que TOSAR agisse en avocat "droit de la famille" pour découvrir les arcanes de la justice espagnole dans ces expulsions manu militari. On aurait mieux comprendre le pourquoi du comportement de cet homme qui ne répond pas aux appels incessants de sa mère (il a honte de quoi?) avec les conséquences dramatiques que cela va engendrer. On aurait comprendre pourquoi le mari de CRUZ l'abandonne dans son combat pour garder leur appartement. L'image est laide et la BO inintéressante et trop appuyée. Et le final ne fait qu'entériner une cause perdue.... OK TOSAR et CRUZ jouent bien mais ce n'est pas suffisant!
"À contretemps" est un vibrant plaidoyer pour la justice sociale et un témoignage poignant de la lutte quotidienne des plus vulnérables dans une société en pleine mutation. Juan Diego Botto nous emmène dans les rues de Madrid, où le temps est compté pour Rafa, un avocat au cœur d'or joué avec finesse par Luis Tosar, qui tente désespérément de réunir une fillette avec sa mère avant minuit. Le film dépeint habilement la course contre la montre de Rafa, mais va bien au-delà de ce simple scénario, en explorant les liens complexes entre les individus pris dans une spirale d'injustice sociale.
Penélope Cruz brille dans le rôle d'Azucena, une femme confrontée à l'expulsion de son logement, et qui se bat pour sa survie en provoquant une révolte citoyenne. Son interprétation est captivante et émotionnellement puissante. Les scènes où Rafa et Azucena se croisent et s'unissent pour une cause commune sont les moments forts du film, soulignant le potentiel de solidarité au sein de la société.
Le réalisateur Juan Diego Botto navigue habilement entre le suspense et la dimension sociale du récit, utilisant Madrid comme toile de fond pour exprimer les frustrations et les colères de ses habitants. Les rues de la ville deviennent le reflet des inégalités sociales et du désespoir, créant une atmosphère puissante et évocatrice.
"A contretemps" est un film engageant qui appelle à la réflexion sur les problèmes sociaux contemporains. Il met en lumière la force de l'individu dans la lutte pour la justice, tout en suscitant l'empathie du spectateur envers des personnages pris dans un système impitoyable. Le film soulève des questions importantes et offre un regard sincère sur la résilience de l'âme humaine face à l'adversité. Une œuvre cinématographique à la fois émotionnelle et politique qui mérite d'être vue et discutée.
Je n'avais pas la moindre connaissance de ces pratiques bancaires immobilières en Espagne après la crise mondiale. Tout ceci est lamentable et je me demande comment ceci a pu être rendu légal et comment ce laisser faire a été permis. Au delà du sujet qui mérite d'être connu, le film est haletant, parfaitement rythmé et joué avec finesse. Je n'ai simplement pas compris l'intention du réalisateur en évoquant le combat d'un homme pour qu'un enfant ne soit pas confié aux services sociaux.
À contretemps aborde plusieurs thématiques fortes, mais celle qui se démarque le plus est celle des expulsions. Le film dépeint avec réalisme l'injustice qui entoure ces situations déchirantes où des familles se retrouvent mises à la rue à cause des institutions bancaires. On voit la violence insoutenable exercée par les policiers, qui deviennent les bras armés d'un système libéral immoral. Ce sujet résonne particulièrement en Espagne, où des centaines de milliers d'expulsions ont lieu chaque année, créant une situation préoccupante.
La thématique de la familiale aussi est explorée. À travers des moments touchants, certaines scènes parviennent même à émouvoir jusqu'aux larmes. Le film présente différents cas de figure, tous liés de manière indirecte mais suffisamment cohérente pour tisser un récit fluide. Rafa, le personnage principal, incarne l'archétype de l'homme dévoué aux autres au point d'oublier sa propre famille, entraînant ainsi son déclin progressif. Parallèlement, nous sommes confrontés à la situation bouleversante d'une fillette séparée de sa mère. Au fur et à mesure que la journée passe, nous nous demandons de plus en plus si le choix émotionnel de les réunir est réellement le meilleur objectivement. De plus, il y a Azucena, qui voit son foyer s'effondrer en même temps qu'elle perd son logement. Les efforts qu'elle déploie pour l’éloigne de son mari. Enfin, nous découvrons une vieille dame solitaire. Ces quatre histoires parallèles s'entremêlent parfaitement, créant un tissage narratif captivant.
Le casting est d'un niveau exceptionnel. Penélope Cruz brille de mille feux, comme elle le fait toujours, avec une interprétation éblouissante. Elle insuffle une puissante présence à son personnage. Quant à Luis Tosar, il nous plonge profondément dans le déchirement interne de Rafa. De plus, l'utilisation d'acteurs non-professionnels pour certains rôles ajoute une véritable authenticité à l'ensemble.
En Espagne comme aux États-Unis, la crise des subprimes de 2008 a provoqué l’envolée des taux d’intérêt et la faillite individuelle de milliers de propriétaires endettés. À contretemps – traduction fumeuse de En los márgenes – traite ce sujet en entrelaçant trois récits filmés en parallèle durant la même journée. Le premier a pour héros un avocat qui peine à concilier sa vie de famille (son épouse effectue ce jour là une amniocentèse et son beau-fils était censé partir en excursion scolaire) et son militantisme pour des associations luttant contre les expulsions locatives. Le deuxième est centré autour du personnage d’Azucena (Penélope Cruz, qui co-produit le film et dont on imagine que la cause lui tient à cœur) qui est paniquée à la perspective de son expulsion imminente. Le troisième, réduit à la portion congrue, met en scène un fils et sa mère dont on ne saura pas avant l’ultime scène la raison de la brouille.
"À contretemps" peine à cacher les ressorts racoleurs sur lesquels il est construit. Tout est résumé dans la citation qui barre l’affiche française : « Une plongée en apnée aux côtés de ceux qui combattent ». Il s’agit, sans reculer devant aucun effet, de tourner un film rythmé sur un sujet sensible. Le cocktail pourrait légitimement rebuter. Force est de reconnaître honnêtement qu’il fonctionne très bien. Penélope Cruz y est pour beaucoup dans un rôle de Mère courage. Mais l’incroyable Luis Tosar ("Les Repentis") réussit à lui voler la vedette dans le rôle inoubliable d’un avocat au grand cœur. Nommé aux Goyas 2023, il a été éclipsé par Denis Ménochet pour "As bestas".