Imposture marque le retour derrière la caméra du comédien Patrick Bouchitey, près de quinze ans après coup d'essai très remarqué, Lune froide, oeuvre provocatrice qui avait secoué la Croisette en 1991. L'acteur s'était alors inspiré d'une nouvelle de Charles Bukowski. Il a choisi cette fois de porter à l'écran un polar grinçant du romancier espagnol Jose Angel Manas, intitulé Je suis un écrivain frustré.
Imposture est présenté en 2005 au Festival de Cannes, dans le cadre de la Semaine de la Critique, en séance de minuit.
Les héros d'Imposture évoluent, entre autres, dans le milieu de l'édition. Plusieurs personnalités du microcosme médiatique et littéraire défilent ainsi dans Imposture. Citons l'écrivain et homme de télévision Michel Polac, chargé d'annoncer l'identité du lauréat d'un prix littéraire, la vedette du petit écran Michel Field, l'animatrice radio Paula Jacques, ou encore les romanciers à succès Frédéric Beigbeder et Daniel Picouly.
"Pour moi, l'une des difficultés était de réussir à rendre le personnage de Pommier aussi effrayant qu'attachant. A travers son action condamnable, on pouvait devoir malgré tout sentir des sentiments que nous connaissons tous. Il était important qu'il paraisse à la fois débordé, décidé, dangereux, malheureux."
Outre le Requiem de Mozart, la bande son du film donne à entendre la musique de Steve Reich, dont Patrick Bouchitey loue les qualités : "Steve Reich, je l'ai découvert sur l'un de ses disques. C'est un muscicien d'exception, qui mêle des harmonies complexes à des sons du quotidien. Ce que l'on entend dans Imposture n'est pas une musique originale mais une partition tirée de son disque City in the life. C'est une mélodie paranoïaque, grinçante, répétitive, très grave. Je l'ai montée à l'image et elle sous-tend superbement le film, on dirait qu'elle a été créée exprès."
Imposture est produit par EuropaCorp., la société de Luc Besson. Le réalisateur du Grand Bleu avait déjà financé en 1991 le premier long métrage de Patrick Bouchitey, Lune froide.
Pour écrire l'adaptation du livre, l'acteur-réalisateur s'est adjoint les services de son vieux complice Jackie Berroyer. L'ex-standardiste délirant de Nulle part ailleurs, vu dans Encore et Calvaire, avait déjà travaillé avec Patrick Bouchitey sur Lune froide. Signalons que dans les deux films, Berroyer fait une brève apparition, à chaque fois dans le rôle d'un religieux... Par ailleurs, les dialogues d'Imposture sont co-signés par Gilles Laurent, qui fut le collaborateur d'un autre comédien iconoclaste, Albert Dupontel, sur ses films Bernie et Le Créateur.
Le cinéaste avait pensé intituler son film Vice et versa, Mea culpa ou encore Je suis un écrivain raté.