Clockers 4
C’est fini de rire. Comme disent les américains : « this is some seroius shit ; autrement dit : « Passons aux choses sérieuses ! ». Le générique ne laisse planer aucune ambigüité, avec ce défilé de photos tirées des faits divers, cadavres de corps meurtris, criblés de balles le plus souvent, sanglants, et en contraste une mélodie sirupeuse signée Stevie Wonder ? Un contraste rouge sang qui met le rouge en valeur, sans ambigüité aucune. Cela commence comme une caméra cachée sur comment se passe le deal de drogue dans la téci, là bas on dira : projects. Cela se poursuit avec le jeune Mekhi Pfifer petite frappe lui-même, qui sert de punching ball entre gros dealers, et la police, sous le regard impuissant des mères cachées derrière les persiennes. Brutalité, survie à tout prix, jeunesse sacrifiée, c’est fini de rire, nous dit Spike. Une cité dortoir-prison, sorte de toile d’araignée dans laquelle personne ne ressort, un huis clos brûlant à ciel ouvert, une atmosphère étouffante. Et sa mise en scène nous fait penser à Scorsese par moments. On sent la chaleur, le vécu, reportage genre CNN de la rue. Avec des effets de style qui font sa marque, critique de la violence, du racisme et un questionnement du melting pot américain. Seule solution, mourir ou fuir. J’avais ressenti un profond sentiment de malaise la première fois que je l’avais vu, je comprends maintenant pourquoi. Ceci est un film pour adultes, à ne pas mettre entre toutes les mains, les sentiments exprimés sont ambigües, voire contradictoires, comme la narration elle-même, pour nous sortir de notre confort habituel, et nous laisser sans réponse, ni juges, ni spectateurs, seulement témoins.