Les Fantasmes s’inspire de If You Love Me… un film australien de Josh Lawson sorti en 2014. Ce sont les producteurs Éric et Nicolas Altmayer qui ont proposé le projet à Stéphane et David Foenkinos : « Nous avons été cueillis par le concept et le sujet. Si nous avons repris le procédé, nous avons modifié la structure d’une grande partie des sketches, et en avons écrit de nouveaux. Immédiatement, nous y avons vu de nombreuses possibilités narratives avec un fort potentiel de comédie. Et cela nous permettait d’oser franchir encore quelques frontières, voire quelques tabous. »
Les réalisateurs se sont renseignés auprès de praticiens et ont effectué des recherches pour dresser une liste de près de 250 fantasmes : « Notre motivation principale était de rester le plus réaliste possible. Aussi incongrues que soient les situations, l’identification doit toujours nous permettre d’appréhender ce que vivent nos personnages avec empathie. Que cela nous excite, nous dérange ou nous révulse. »
Le film met en scène :
-La ludophilie : être excité par l’idée de jouer un rôle
-La dacryphilie : être excité par les larmes
-La sorophilie : être excité par la sœur de l’être aimé
-La thanatophilie : être excité par la mort
-La hypophilie : être excité de ne plus faire l’amour
-L’autagonistophilie : être excité d’être regardé en faisant l’amour
À l’instar de If You Love Me…, dont il s’inspire, Les Fantasmes est un film à sketches. Cela permettait aux réalisateurs d’avoir la possibilité de travailler avec de nombreux acteurs qu’ils apprécient mais aussi de rendre le récit plus réaliste : « Il aurait été très improbable que tous nos personnages, avec leurs désirs si particuliers, cohabitent dans un même univers ». Cette construction a été un défi narratif : « Nous étions moins focalisés sur la chute ou le twist obligatoire, que sur l’interrogation que le fantasme suscite, et l’impression qu’il laisse au spectateur. La véritable contrainte demeurait dans l’exposition de chaque histoire. Il fallait aller vite, tout en prenant le temps de bien comprendre les motivations de chacun. »
Stéphane et David Foenkinos retrouvent des acteurs qu’ils ont déjà dirigés (Karin Viard, Joséphine De Meaux, Marie-Julie Baup et Corentin Fila) et accueillent dans leur univers de nouveaux venus, dont Carole Bouquet, avec laquelle ils avaient eu un projet qui n’avait pas abouti. Pour Ramzy Bedia, Monica Bellucci ou encore Céline Sallette, ils avaient envie de leur offrir un contre-emploi. « Nous aimons les acteurs. C’est sans doute une de nos motivations premières quand nous abordons un film. Alors ici, nous nous faisons plaisir en les démultipliant. »
Les Fantasmes a été tourné après le premier confinement dans des conditions forcément particulières. « Six histoires d’amour avec des scènes d’intimité en plein boom des gestes barrières, et entre deux confinements. On ne peut pas dire : on a le sens du timing (Rires) », s’amusent les réalisateurs.