Peut-être faut-il avoir passé de nombreux après-midi à s'ennuyer ferme au parc, ou avoir couru partout pour ses enfants (ou les 2, alternativement), le tout dans un brouillard de fatigue, bref, peut-être faut-il être une mère pour comprendre ce film ?
Oui, c'est un film lent, oui, il ne se passe pas grand chose, et c'est en cela qu'il peut parler à certains, et surtout certaines.
Tant d'aspects de la maternité sont abordés : la jeune mère épuisée, celle qui a
carrément abandonné ses filles
, celle qui a attendu des années et vit son bonheur de future maman... Et derrière toutes, le rêve d'une herbe plus verte ailleurs, l'impression confuse d'une déception sur la vie, sur son sens.
Les gros plans sont disgracieux, les paysages méditerranéens magnifiques sont à peine esquissés, à dessein. On entre dans la peau du personnage principal, une femme approchant la cinquantaine, seule en vacances, avec son maillot dadame, posée sur son transat, l'air sûre d'elle, mais finalement pas tant que ça, dans une nuée de jeunes familles.
La fin
n'a pas vraiment de sens, c'est vrai. Pourquoi l'héroïne vole-t-elle la poupée ? C'est absurde, comme il est absurde qu'elle ait abandonné ses enfants tout en en voulant à sa propre mère de ne pas avoir su s'occuper d'elle, tout comme il est absurde que la jeune mère trompe son jeune et beau mari qu'elle dit aimer avec un type qui ne semble pas valoir mieux. On retombe sur l'important : l'héroïne a renoué avec ses enfants malgré tout.
. Mais ce film ne raconte pas une histoire classique, plutôt une photographie des sentiments contradictoires et fluctuants qui ponctuent la vie des femmes.