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cécile C.
13 abonnés
30 critiques
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4,0
Publiée le 6 janvier 2022
j'ai beaucoup aimé ce film , le personnage principal crève l'écran et joue magnifiquement ce rôle de mère femme avec ses contradictions et ses émotions.
Ed Harris génial aussi et bravo à Maggie Gyllenhall qui est déjà une actrice hors norme pour cette réussite
La prestation remarquable de Jessie Buckley est le seul intérêt de ce film décevant, dont le scénario (primé à la Mostra de Venise, on croit rêver ...) est aussi inconsistant que le roman dont il a été tiré.
C'est sans soute son sujet inhabituel qui fait le succès médiatique de ce film. Une femme qui abandonne ses enfants pour vivre sa passion amoureuse, cela entre en contradiction avec la morale dominante qui interdit aux femmes ce qu'elle tolère pour les hommes. Les comédiens sont excellents et bien dirigés, ils composent des personnages forts et crédibles, surtout celui de l'héroïne dans ses deux versions, jeune et mature. Alors, qu'est-ce qui cloche ? Sans doute un scénario mal maîtrisé, qui s'étire en longueur et part dans beaucoup de directions. Peut-être que tout cela fonctionnait mieux dans le roman de Ferrante. Toujours est-il qu'on s'ennuie un peu et que certains aspects sont incompréhensibles comme le vol de la poupée. Plus rythmé et débarrassé de certaines séquences inutiles, peut-être ce film aurait-il été plus convainquant et plus passionnant.
Une première partie assez intrigante où on essaye de percer les mystères entre les deux époques du personnage de Leda incarné par la brillante Olivia Colman et Jessie Buckley jouant Leda plus jeune. Dakota Johnson nous fait également une jolie prestation de son personnage d’une mère complètement submergeait par son enfant. Concernant le scénario, il y a un moment où je me suis demandé si ont tourné pas un peu en rond. Je n’ai pas vraiment vu ou l’histoire voulait nous emmener. Le final est brusque, sans avoir la réponse à toutes nos questions. C’est bien dommage. Bravo pour le jeu d’acteur.
Le passage à la réalisation de Maggie Gyllenhaal ne doit vraiment pas représenter une surprise tant sa manière très personnelle d'investir ses rôles, en tant qu'actrice, laissait à penser qu'elle avait en elle la capacité d'aller plus loin que la simple interprétation. En adaptant Poupée volée d'Elena Ferrante, elle se frotte à un sujet de plus en présent en littérature ou au cinéma, alors qu'il a été longtemps tabou, celui de la maternité "contre nature", selon l'expression même utilisée par l'héroïne de The Lost Daughter. Le film voyage sur les rives d'une mère intérieure entre le présent (les vacances en Grèce d'une femme solitaire de 48 ans) et le passé (la même, une vingtaine d'année plus tôt, avec ses deux filles), avec des flashbacks de plus en plus prégnants, qui ne sont pas loin de briser l'équilibre du long-métrage. Mais le désordre émotionnel et l'absence d'harmonie sont au cœur de The Lost Daughter qui fait sourdre la tension dramatique d'événements parfois a priori anodins. C'est dans la création d'une atmosphère inquiétante sur cette île grecque, où tout ne devrait être que calme et volupté, que Maggie Gyllenhaal montre une maîtrise étonnante et fait regretter les trop nombreux retours dans le passé, évoqués auparavant. Indépendamment, et ce n'est pas non plus une source d'étonnement, c'est dans la direction d'acteurs que la néo-réalisatrice se révèle infiniment douée, y compris pour des rôles secondaires comme celui d'Ed Harris. Ses trois personnages féminins sont intenses et magnifiquement joués par Dakota Johnson, Jessie Buckley et, planant comme un aigle royal au-dessus de la mêlée, Olivia Colman, sublime dans sa force fragile et ses vibrations intimes.
Un film très beau dans sa mélancolie. On sent qu'il est maîtrisé de de bout en bout. La sensation d'oppression ne fait que grandir au rythme de la musique des vagues qui lèchent le rivage. Olivia Colman est vraiment extraordinaire.