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Claude DL
90 abonnés
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3,0
Publiée le 11 novembre 2024
Pas mal sans plus. Pourquoi ? Si, sur un plan purement cinématographique, le film est réussi, avec des acteurs au faîte de leur carrière, une narration fluide et une prise de vue classique mais de qualité. Par contre, l’ensemble fait trop théâtral, et, malgré la réhabilitation de la pellicule, l’image a beaucoup vieilli. L’histoire, en outre, tirée du roman de Louise Vilmorin, a quelque chose de ringard : bien pour une pièce de théâtre, moins pour un film.
De très bons dialogues et de très bons acteurs. La mise en scène est luxueuse. Le dernier tiers du film traîne en longueur. L'ensemble aurait gagné sans ces fioritures.
J'aime beaucoup Danielle Darrieux, en Madame de Rénal. J'attendais beaucoup de ce film d'Ophuls... Le problème est que Danielle Darrieux n'a pas de vis-à-vis masculin ! Charles Boyer, ce n'est certes pas Gérard Philipe ! Ce film est beau, mais quel ennui ! La fin arrive en queue de poisson...
Très daté bien sûr tant dans sa réalisation que dans la reconstitution luxueuse de la vie et des bals de la haute société de l'époque, ce film impressionne avant tout par la caméra et les cadrages magiques d'Ophüls. L'histoire, elle, est plus banale : mensonges, coïncidences capillotractées, adultère, vengeance...C'est Charles Boyer qui s'en tire le mieux en cocu guindé, glacial, impitoyable et cruel.
Un film très daté sur les amours constipés d'une femme frivole. On se demande vraiment pourquoi les hommes plutôt intelligents s'entichent d'une telle cruche
Cette oeuvre sublime d'Ophuls est un sommet dans la carrière de la grande Darrieux, dont le rôle ici est l'un des plus marquants du cinéma français. Tout est parfait : le scénario, l'atmosphère et le trio d'acteurs. Une splendeur.
Madame de … est un bon film signé Max Ophuls, avec Danielle Darrieux, éblouissante dans le rôle principale. L'actrice est impeccable et excelle dans chacune de ses scènes où son personnage passe par toutes les émotions. A ses côtés, Charles Boyer et Vittorio de Sica sont également très bons. Les décors sont magnifiques et rendent parfaitement même en noir et blanc. L'intrigue est très riche en rebondissement. Film très plaisant.
Un film impressionnant sur pleins de points. C'est amusant à regarder. Alors que le film est très calé, il est aussi très claire. Rien ne vient obscurcir le tableau.
Comme en témoigne le dernier plan, Madame de... est une œuvre sur la vanité terrestre, au point qu’une jeune femme accorde à ses boucles d’oreilles une valeur telle qu’elle est prête, pour les récupérer, à dégrader sa réputation et sa santé, ainsi que celles d’un époux et d’un amant. Max Ophüls compose un personnage principal instable et plutôt détestable, tant sa cupidité le conduit à se jouer des hommes, à devenir le sommet d’un triangle amoureux voué à la souffrance et à la destruction. Nous ressentons là la lecture d’une nouvelle bien-connue de Maupassant, « La Parure » (1884), qui mobilisait également une fascination pour un objet cristallisant des fantasmes et des angoisses avant de révéler à tous son artificialité fondamentale. La névrose liée aux jeux de hasard émane des tares chères aux auteurs naturalistes. En outre, nous connaissons l’attachement du cinéaste au romancier et nouvelliste, puisqu’il a brillamment adapté trois de ses nouvelles (Le Plaisir, 1952). Si le présent film donne parfois l’impression de se divertir du sort réservé à la comtesse Louise, regardée de haut pour mieux immortaliser sa lente mais certaine chute, il n’en demeure pas moins fort bien mis en scène et porté par d’excellents acteurs.
Il est toujours malaisé de tenter une critique de film sur une œuvre considérée comme un bijou du 7éme art. Car en effet, ici, la réalisation virtuose, une caméra enlevée et parfois même virevoltante pourrait donner le tournis et nous embarquer à jamais. L'histoire, sans grand intérêt, est portée à bout de bras par un scénario qui joue sur une originalité formelle : le destin amoureux d'un trio suspendu au voyage épique d'une boucle d'oreille en diamants. Le film de Max Ophuls est déséquilibré, semblant démarré comme une comédie de genre, jouant avec les codes sociaux de l'aristocratie et tombant dans un mélo dramatique surjoué, ponctués de traits d'humour censés alléger le propos, mais n'évitant pas les clichés à ses personnages. Mon intérêt pour ce film s'arrêtera à mon désir de creuser la filmographie de Danièle Darrieux, longue aventure en perspective puisque l'actrice a l'une des plus longues et prolifiques carrière cinématographique.
Mise en scène d’une belle précision et acteurs impeccables pour une observation cynique et sans jugement apparent de la haute société. Ce drame romantique et classe nous transporte de façon quasi documentaire dans un autre monde, un milieu, une époque avec ses mœurs, son code d’honneur et son cynisme : « Vous avez des remords et vous essayez d’en faire des souvenirs. »
Un magnifique film sur un amour tragique. Il faut voir comment le bijou devient un objet de désir. L’amour passionnel face à la jalousie. Et son brillant impressionne et étincelle au fur et à mesure de la déchéance de l’amante. Superbe film d’une élégance sublime.
De sa protagoniste superficielle et de son scénario anecdotique, Max Ophüls tire un très beau film - virevoltant, drôle, émouvant - et une héroïne inoubliable, sacrifiée en même temps qu'elle est sauvée. La cinématographie et les décors sont certainement parmi ce qui s'est fait de plus beau dans le cinéma français.
Un drame à la française (façon de l'époque), très codifié et nouant une intrigue à tiroirs autour d'une paire de boucles d'oreilles. C'est une mise en scène des plus sobres et classiques en son genre, jouant sur une addition de détails et de mots pour faire saisir au spectateur la catastrophe en marche. Plutôt bien interprété (même s'il n'y guère de séquences flamboyantes, on est plutôt dans la retenue), avec une reconstitution d'époque soignée, le film accuse un peu le poids des ans avec son style très ampoulé. A voir quand même.
C'est l'avant-dernier film de Max Ophüls, situé entre Le Plaisir (1952) et Lola Montès (1955). Librement adapté d'un roman de Louise de Vilmorin, il repose en partie sur une jolie boucle scénaristique, structure pour laquelle Ophüls avait déjà manifesté son goût dans La Ronde (1950). La mécanique narrative est plaisante, rythmée et soutenue par une caméra d'une merveilleuse mobilité. Le début du film est éblouissant en termes de réalisation. Et la suite confirme cette science du mouvement qui épouse avec subtilité les mouvements du cœur de Madame de… Un cœur d'abord un peu vide et futile, accordé à bonne distance aristocratique à celui de son mari, et pratiquant "la torture par l'espérance" avec ses prétendants... Un cœur qui s'éveille peu à peu à l'amour d'un homme, au gré des bals, au fil de scènes de danse brillamment chorégraphiées, dialoguées et montées. La légèreté va laisser place à la gravité ; le vaudeville va basculer vers le drame ; l'élégance va se teinter de cruauté. On peut être plus ou moins sensible à l'enjeu dramatique du film, une histoire d'amour impossible dans la haute société, mais il est difficile de ne pas admirer les idées de mise en scène de Max Ophüls et les mots ciselés de Marcel Achard, le jeu nuancé de Danielle Darrieux et le sourcil circonflexe de Charles Boyer.