quel film poignant !
il est genré dans l’horreur, mais honnêtement je n’ai pas eu de frissons, peut-être parce que l’horreur qui y est dépeinte ne ressemble en rien au paranormal ou à des fantômes. en effet, dès les premiers instants, je reconnais avoir eu beaucoup de difficulté à me projeter dans ce film. il m’était impossible de deviner quelle direction il allait prendre ; si bien, que j’ai songé le temps d’une seconde à le laisser de côté. mon amour pour l’Angleterre et plus particulièrement Londres est ce qui m’a fait rester et regarder ce film jusqu’à la dernière seconde. honnêtement ? je ne regrette absolument pas de l’avoir visionné !
on suit alors un couple de réfugié d’une tribu Africaine, dans leur reconstruction d’une nouvelle vie. très vite, on leur remet une maison dans un piteux état. entre alors en scène l’ingénieux Matt Smith. bien que son personnage ne soit pas au premier plan, j’aurais tout de même aimé le voir dans plus de scènes. il est tellement hypnotisant à l’écran qu’on a dû mal à détourner le regard.
dans cette triste maison aux murs étroits, une ambiance des plus moroses y plane. très vite cependant, on se rend compte que la vraie horreur n’est pas comme on avait pu l’imaginer, derrière les murs de la maison, mais qu’elle constitue en réalité leur passé à tous les deux. ils ont fuit la guerre. ils ont vécu et vu des choses terribles, dont la perte de leur petite fille. les fantômes de leur passé s’accrochent à eux. et, dans un dernier espoir sublimé d’une part légère de folie, ce couple brisé, marqué par des horreurs innommables, acquiert l’espoir de pouvoir ramener leur enfant à la vie et ce, dans un dernier sacrifice : une vie contre une vie.
au fur et à mesure des scènes, l’ambiance ne fait que s’alourdir et bientôt, l’horreur qu’on imaginait se dessiner derrière les murs (tous ses visages squelettiques et à moitié déformés qui ne sont finalement pas sans nous rappeler les zombies) n’est en rien égale à celle que l’on découvre durant de bref flashbacks, au moment de leur migration. une scène m’a particulièrement marqué, surtout pour son côté horrifiant, et presque inhumain (bien que ce soit principalement la raison humaine et l’instinct de survie qui l’a poussé à la réaliser) : c’est celle où l’on voit Bol s’emparer d’une petite fille à une inconnue afin de monter dans le bus et de rejoindre sa femme et sa fille. aussitôt dans le bus, la fillette crie après sa mère et on a comme dernière vision : sa mère en train de l’appeler en retour en courant derrière le bus. cette scène m’a déchiré le cœur. elle était atroce et presque insoutenable à regarder.
les scènes dans la maison ne font que s’obscurcir si bien, qu’on se retrouve en proie à une claustrophobie naissante. comme ce couple, on a besoin de prendre l’air, de sortir de la maison aux pièces étouffantes. les scènes en dehors de leur lieu de vie, semblent plus légères, plus lumineuses. on a l’impression de vivre à nouveau.
les musiques accompagnaient relativement bien l’ambiance générale du film. le seul bémol pour moi, reste la fin. j’ai trouvé que la conclusion arrivait trop vite, sans nous laisser le temps de digérer les horreurs de la guerre transmises dans les flashbacks. la créature qui finit par sortir du trou m’a plus amusé qu’autre chose ; elle était d’un ridicule assez comique. je n’ai malheureusement éprouvé aucun sensation de peur, pas même de dégoût. j’ai juste attendu que la scène ne prenne fin pour me faire un avis général de ce film. si le début commençait bien, amenait une histoire intéressante, la fin m’a tout de même laissé sur ma faim. j’aurais aimé voir quelque chose de plus violent ou de plus effrayant que cette pauvre créature ridicule.
toujours est-il que dans sa dernière scène, Matt Smith était exactement là où il devait être.
je le redis, mais c’était un film poignant qui se porte sur les sujets suivants : l’immigration, le deuil, trouver sa place au sein d’une nouvelle culture, accepter son passé malgré les atrocités, et le pardon de soi. ce film représentait tout cela à la fois.
je terminerais sur cette phrase : il mérite vraiment d’être vu.