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Un visiteur
5,0
Publiée le 1 novembre 2020
Avant d'être un film d'horreur qui est franchement efficace, il s'agit avant tout d'une analogie sur le deuil. C'est très bien amené. C'est un petit chef d'oeuvre.
Fade, creux. Chercher à amplifier le caractère sensible de ce film pour ces tragédies humanitaires n'a pas marché à mes yeux avec le genre du film d'horreur.
Soulevant des sujets trop peu vus dans le cinéma d'horreur, His House fait plaisir. Plaisir car au niveau de l'horreur ça marche et le réalisateur Rémi Weekes s'en sort pas mal. Remords, choc de ce qu'ils ont vécus et difficultés d'adaptation, les personnages passent par tout les états.
His House est un thriller horrifique de Remi Weekes distribué par Netflix. Il a été plus tôt dans l'année diffusé au festival de Sundance (dans la section Midnight). Le genre de film qui laisse à réfléchir, d'une part, il semble refléter une réalité par une critique sociale et raciale, mais pas seulement, car le film se démarque vite pour démontrer que derrière tout ça se cache une histoire personnelle et d'épouvante. Nous sommes ici loin des grands manoirs ou grandes maisons, nous sommes dans un piteux et miteux appartement qui suffira amplement à nous confiner.
Une ambiance et des scènes par moments oppressantes et effrayantes. Nous n'échapperons pas à de petits jump scares, ils ne parviendront pas toujours à obtenir l'effet escompté, mais une certaine efficacité s'en dégagera, tout sera mis en place pour être très mystérieux. Le film réussit autant à nous faire douter que ses protagonistes, peut-être même encore plus pour nous. Ça ne m'étonnerait pas que certaines critiques viennent à penser de près ou de loin à du Jordan Peele. Le film ne cesse de pousser à la surprise au point d'en être touchant sur son twist et ça malgré la cruauté qui peut abonder cette histoire. L'horreur et la réalité ne feront ici qu'un. Enfin bref, un film subtil, mais pas aussi suggestif dont il en a l'air, c'est surtout stupéfiant !
Une vraie belle surprise! Il y a clairement deux niveaux de lecture et surtout une originalité dans le choix du sujet. Le cinéma d'horreur a trop souvent pioché ses protagonistes dans un même groupe ethnique. Pourtant, depuis qqs temps avec Us ou Antebellum, la communauté afro-américaine ou anglaise se voit représentée et pas seulement dans des rôles secondaires. Bravo!!! Je le conseille vivement!
Je fus d'emblée séduit par ce film auquel dès les premières minutes je trouvai un fort et bienvenu parfum de réalisme, et puis... Apparemment le mélange des genres à visée métaphorique est un procédé qui suffit à impressionner le chaland au mépris d'un minimum d'exigence: le film est mou, le côté fantastique est daté: il comporte qqs séquences "atmosphériques" intéressantes mais cet aspect n'est que très peu développé au profit d'autres séquences maladroites voire kitsch tant elles constituent une redite du vocabulaire du cinéma d'épouvante de ces 10 ou 20 dernières années, ainsi l'épouvante n'y est pas et la tentative d'un propos plus large sur la condition des migrants etc est assez pauvre, manquant tout à fait d'impact, et faisant figure de simple prétexte à un film sans colonne vertébrale.
Une fois de plus "l'horreur" contemporaine se figure que résonner avec des thématiques contemporaines suffit à donner force et raison d'être à un film, sauf que non, l'intention est loin d'être suffisante, il faut aussi... faire un film, or là nous qu'une caméra fixe captant des séquences soit très convenues soit singulièrement vide de tension.
La fin s'étire impitoyablement en longueur vers un climax cliché avant une résolution d'une grande platitude, les fantômes du passé tout ça. Il y avait clairement mieux à faire que du grand guignol, compte tenu du bagage horrifique supposé des protagonistes: l'imparfait Beasts of no nation m'a laissé une meilleure impression, par exemple.
Très bonne surprise que ce film "d'horreur". On est surtout sur l'ambiance même si, j'avoue, j'ai sursauté 1 fois ^^ La fin et sa morale m'ont beaucoup plu ! Je recommande
Le genre de petit film d'épouvante qui sort de nulle part -en l'occurrence aujourd'hui sur Netflix sans grande promotion- et qui surprend agréablement en s'attaquant à une problématique sociétale majeure dans un contexte chargé de surnaturel.
À travers ce couple de Soudanais fraîchement arrivé en Angleterre et aux prises avec une mystérieuse entité dans leur logement social, c'est évidemment la difficile condition des réfugiés dans son ensemble qui est abordée. Entre un passé, toute une culture, qu'on leur demande de renier et un futur où le processus d'intégration à une nouvelle vie se résume à un parcours quasi-carcéral accompagné de regards sans cesse suspicieux, le sort de Bol (Sope Dirisu) et Rial (Wunmi Mosaku, vue dans "Lovecraft Country") permet une charge critique féroce contre le système d'accueil anglais des réfugiés qui s'incarne plus particulièrement dans cette maison carrément hostile envers ses locataires étrangers.
Si l'on s'en tient seulement au registre de l'épouvante, on pourrait rapprocher "His House" du récent "The Vigil" par l'utilisation d'un folklore fantastique spécifique, rattaché à ses victimes et qui cherche avant tout à jouer avec les traumatismes encore très vifs de leur passé. D'abord très classique dans sa montée en puissance d'apparitions malgré tout efficaces, "His House" se montre bien plus impressionnant une fois révélée la nature de la malédiction qui pèse sur le couple et lorsque la menace joue de manière pernicieuse avec des remords qui ne peuvent rester éternellement enfouis. Ainsi, la construction ambitieuse de véritables tableaux fantastiques nous emmenant par-delà la réalité se conjuguera à des scènes en apparence plus anodines mais où le fantastique s'immisce en toile de fond pour trahir la perte de repères de ses protagonistes (la première sortie de Rial à l'extérieur est en ce sens très bien pensée avec ce paysage urbain si commun prenant des allures de dédales infernaux). Enfin, la dernière partie, celle par laquelle nous sera révélé la pire attache qui retient ce couple à son passé et la manière d'en envisager une possible rédemption, achèvera de rappeler de manière bouleversante que les réfugiés sont avant tout des êtres humains avec leur passé et leurs propres défaillances que tout un système oublie sciemment, par facilité, de prendre en compte.
"His House" divisera forcément les spectateurs entre ceux qui viennent y chercher un frisson facile, d'autres plus sensibles à son discours, etc. Personnellement, j'adore ce genre de proposition qui nous rappelle que l'épouvante peut sortir avec intelligence de son terrain de confort pour aller pointer du doigt les travers de nos sociétés modernes. Certes, il manque un petit quelque chose pour que "His House" soit un très grand film mais j'ai vraiment apprécié sa découverte, surtout sur Netflix où il est désormais susceptible d'être vu par le plus grand monde.
On pourrait croire un film de Jordan Peel ( Get Out, Us ), car franchement on y trouve pas mal de ressemblances. Angoissant, énigmatique, émotionnel, ce thriller fantastique ne m'a pas déçu. On peut noter un véritable effort d'écriture et de réalisation ( beauté des images ). Ce film n'est pas un navet!