Rumba la vie est né de l’envie de Franck Dubosc de tourner dans le décor de la danse de salon : « Cet art repose sur un genre musical que j’affectionne, j’aime son élégance et le fait qu’elle se danse encore à deux. J’ai été inspiré par la couleur et l’humeur qu’on y trouve et la réaction que cela provoque : une envie de rire puis d’aimer. » Au même moment, le réalisateur et comédien ressentait de plus en plus de culpabilité à quitter ses enfants pour aller travailler. « Je dirais donc que ce film était une façon de me déculpabiliser dans un décor qui me plaisait », conclut-il.
Lors de l’écriture, Franck Dubosc s’est arrangé pour ne pas avoir à trop danser et savait que grâce au cadrage, il pourrait faire illusion. Le défi n’était donc pas tant dans la préparation physique que dans la mise en scène : « Nous avons affaire ici à un art très esthétique et je ne voulais surtout pas que Rumba la vie soit un film de danse, un clip ou même une démonstration. L’enjeu était d’utiliser le lieu pour s’intéresser davantage aux personnages, aux coulisses, à la passion que cela peut engendrer et surtout à la relation père-fille qui allait s’y jouer. »
À l’instar de Camping, Rumba la vie réhabilite ceux qui peuvent être considérés comme ringards par certains. « Parce que ce sont des gens que j’aime beaucoup, dont je (ou j’ai) peut-être fait partie », affirme Franck Dubosc. Il reconnaît cependant qu’il a abordé le milieu de la danse de salon avec une certaine distance un peu moqueuse : « Mais plus le temps passait, plus j’enviais les élèves et j’ai fini par vouloir faire partie de leur univers. C’était exactement le même processus pour Camping : les gens allaient voir le film en pensant rire des campeurs mais ils en sortaient avec l’envie de les imiter. Or, c’est ce à quoi j’aspirais en racontant l’histoire de Rumba la vie. »
Franck Dubosc a rencontré de nombreuses comédiennes lors du casting pour le rôle de Maria mais elles avaient 25-26 ans et il craignait qu’on puisse imaginer un rapport de séduction entre son personnage et celui de Maria. « Or, un beau matin, Louna a débarqué avec toute la fragilité de ses 20 ans et c’est en la voyant que j’ai compris qu’elle pouvait transmettre l’émotion que je recherchais. Car même en voulant jouer les jeunes femmes déterminées, elle dégageait toute la fébrilité qu’elle tentait de cacher. Je l’ai revue de nombreuses fois et elle ne m’a jamais déçu. »
L’écrivain français tient le rôle du cardiologue dans le film. On avait déjà pu le voir faire l’acteur dans L'Enlèvement de Michel Houellebecq, Thalasso ou encore Effacer l’historique. Pour Rumba la vie, c’est son agent qui a contacté celui de Franck Dubosc, lui faisant savoir que l’écrivain voulait tourner sous sa direction. Dubosc se souvient : « Sur le plateau, j’ai découvert un homme charmant, humble, très bon élève et même si on ne sait pas toujours s’il joue les Droopy ou s’il est lui-même, c’est un homme très intelligent qui entend et comprend tout. »
Afin de se former à la danse, Louna Espinosa s’est entraînée avec la danseuse-chorégraphe Denitsa Ikonomova, révélée auprès du grand public par l’émission Danse avec les stars. L’actrice, qui avait déjà pratiqué le flamenco pendant quelques années, raconte : « J’ai eu la chance qu’elle ne soit pas découragée par tout le travail à accomplir et qu’elle soit extrêmement pédagogue. Alors, même si c’était intense, et qu’il fallait tenir un rythme soutenu, avec elle et mon partenaire, l’apprentissage était tellement ludique que j’avais toujours envie d’aller plus loin. »
La voisine incarnée par Marie-Philomène Nga devait à l’origine être un homme mais Franck Dubosc a décidé de modifier le personnage après avoir auditionné la comédienne pour un autre rôle, plus mineur : « elle m’est apparue si formidable que j’ai transformé, pour elle, l’un des personnages principaux. »