L'Amour c’est mieux que la vie : les secrets du tournage

L'Amour c’est mieux que la vie est le 50ème film de Claude Lelouch. Le metteur en scène voulait, depuis longtemps, réaliser un long métrage sur deux copains cherchant à offrir une histoire d’amour à leur ami qui va mourir. Il explique : "Une histoire d’amour peut consoler de tout. Les moments les plus heureux de la vie y sont liés, un peu comme dans la chanson de Jean Gabin quand il dit : « le jour où quelqu’un vous aime, il fait très beau ». Les plus belles choses me sont arrivées quand je suis tombé amoureux, d’un film, d’une femme, d’un paysage… Bref, quand le mot amour est conjugué. J’ai raconté plein d’histoires d’amour dans mes films et je pensais que le moment était venu de les affirmer : c'est peut-être quand on radote qu'on est le plus sincère... car on est de plus en plus convaincu de ce que l'on dit."

Le tournage a été marqué par les circonstances sanitaires en 2020. Claude Lelouch se rappelle : "J’ai passé ma vie à m’adapter, aux évènements, aux gens, aux acteurs, à la météo… Le film s’ouvre par un tour du monde pour aboutir à un huis clos à Montmartre ! Ce n’était pas prévu. À l’origine, nous devions partir en croisière sur un bateau pendant plusieurs jours : Nous sommes tous prêts et nos papiers validés. Nous faisons les derniers tests… et la veille du départ, notre maquilleuse est atteinte de la COVID. Nous devenons tous cas contacts. Mon directeur de production me dit qu’il faut annuler et le bateau part sans nous. Si la pandémie s’est raccrochée au film, il faut l’intégrer à l’histoire. Nous réécrivons tout en 24 heures, dans la nuit."

L'Amour c'est mieux que la vie comprend plusieurs générations d'acteurs, de Robert Hossein à Kev Adams. Claude Lelouch précise : "Cette idée de génération s’est imposée. Il fallait que ces trois copains aient des âges différents : le plus vieux, Gérard Darmon, âgé d’une soixantaine d’années, suivi de Philippe Lellouche, une cinquantaine et quarante pour le dernier, Ary Abittan. Sans oublier le fils de Gérard Darmon, Kev Adams, qui a trente ans. Et enfin Sandrine Bonnaire dont l’âge devait être celui d’une femme d’expérience qui connaît les hommes comme personne."

Avec L'Amour c'est mieux que la vie, Claude Lelouch retrouve plusieurs comédiens et comédiennes qu'il connaît bien. Parmi eux/elles, nous pouvons citer Sandrine Bonnaire (Salaud, on t'aime), Philippe Lellouche (Chacun sa vie, La Vertu des impondérables), Béatrice Dalle (La Belle histoire, Chacun sa vie, La Vertu des impondérables), Ary Abittan (La Vertu des impondérables), Elsa Zylberstein (Chacun sa vie, La Vertu des impondérables, Un + Une) et surtout Gérard Darmon (Il y a des jours... et des lunes, Chacun sa vie, À nous deux, Tout ça... pour ça !, La Belle histoire).

Le film reprend deux figures familières du cinéma de Claude Lelouch : une histoire d’amour entre parenthèses comme dans Un + une et la description d’une bande de copains comme dans Une fille et des fusils, L'Aventure c'est l'aventure ou Tout ça... pour ça !. Le cinéaste confie : "En imaginant le film, l’amour et l’amitié sont arrivés ensemble. L’amitié est pour moi la roue de secours de l’amour, même si elle peut se révéler trouble : on peut être jaloux de la réussite de ses amis. Je l’ai souvent constaté avec plusieurs acteurs que j’ai fait tourner, très proches au début quand ils sont peu connus et dont les liens se distendent avec la réussite de l’un avant celle des autres."

La scène d’ouverture au commissariat a été écrite par Claude Lelouch pour un film qui devait s’appeler Oui et non... "Une façon de remercier ceux qui avaient dit non et qui m’ont permis de trouver ceux qui m’ont dit oui. Le film était construit là-dessus. Quand Jeanne Moreau me dit non pour Vivre pour vivre, je pense à Annie Girardot qui me dit oui avant même que je lui dise quoi que ce soit. Je ne fais jamais la gueule quand on me dit non car je sais que le diable me permet alors de trouver le oui. En plus, « oui » et « non » sont les deux mots peut-être les plus utilisés dans la vie", raconte le metteur en scène.

Trois des quatre derniers films de Claude Lelouch comportent le mot "vie" dans leur titre : Chacun sa vie, Les Plus belles années d'une vie et L'Amour c’est mieux que la vie. Le cinéaste justifie : "Parce que la vie est un immense scénariste… et que je travaille avec elle. Ce qui m’intéresse, c’est de la reconstituer en demeurant plausible. J’ai besoin de croire aux histoires. Une des scènes du film les plus compliquées à filmer fut celle ou les deux copains rencontrent Sandrine, qui dirige une agence d’escort-girls, pour acheter l’histoire d’amour. Je voulais qu’on y croie alors qu’elle est totalement invraisemblable sur le papier. Si je la rends crédible, c’est gagné."