La Gifle, un de ces Pinoteau estampillés jeunesse qui fait partie de ses films populaires bien connus. Un métrage un peu court quand même.
En effet l’histoire n’a pas un intérêt débordant. Des proches s’éloignent, se retrouvent, au gré des tribulations et des interrogations d’Isabelle Adjani, ici Isabelle Doulean. Pas forcément désagréable le film n’arrive pas vraiment à décoller, il hésite trop clairement entre film réaliste (certaines séquences n’auraient pas été reniées par Pialat) et comédie douce-amère. Personnellement j’ai regardé le film avec un ennui un peu poli, et ce n’est pas très bon. Sans être désagréable, le scénario est donc trop plan-plan, et ça manque de profondeur sur un sujet qui méritait un traitement plus subtil, et plus fin.
Formellement Pinoteau nous offre un métrage simple et sobre. Un peu fainéant à mon sens, il y a quelques bonnes idées (très bonne exploitation de l’immeuble circulaire avec de bons cadrages) mais La Gifle, avec sa photo un peu vieillotte et grisâtre, ses décors limités, et une réalisation souvent trop paresseuse n’est pas outre mesure convaincant, d’autant que pour un film de jeunes, la bande son c’est pas terrible non plus.
On va dire que La Gifle c’est surtout un film d’acteurs. Il donne un voir un Lino Ventura dans un beau rôle, un rôle original dont il s’empare avec son efficacité accoutumée. Face à lui la jeune Isabelle Adjani, très crédible qui nous fait une belle démonstration d’actrice, tandis que les seconds rôles sont endossés par des interprètes de haute volée comme Annie Girardot, toujours boute-en-train, ou Michel Aumont. A noter la présence cocasse de Francis Perrin, qui assure un peu le quota humour du film parfois à la limite du hors sujet quand même !
En conclusion un film trop timide, trop hésitant, qui ne laisse pas un grand souvenir, si ce n’est peut-être par quelques numéros d’acteurs marquants. Le sujet était intéressant, mais au final sur ce méli-mélo familial sur fond de crise d’ado, Pinoteau s’emmêle un peu les pinceaux. 2.5