Le chamanisme pratiqué par les peuples premiers ne véhicule ni dogme, ni religion et remonte à la nuit des temps, puisqu’on en retrouve les traces dans la plus ancienne grotte de l’humanité, la grotte de Chauvet (datant de plus de 32.000 années). Il est en contact direct avec la source de la vie. De ce fait, il n’appartient ni à une époque, ni à quelque tradition. Il se vit au présent, évolue avec l’homme. D’un chamanisme communautaire, nous constatons aujourd’hui une évolution vers un chamanisme collectif, urbain.De la tradition à la modernité, le chamanisme porte un message et une façon universelle, écologique d’être au monde.
"L’être humain est fait d’un corps et d’une ou plusieurs composantes invisibles, souvent qualifiées d’"âmes", qui survivent à la mort. Le monde est également double. Il y a ce monde-ci, visible, quotidien, profane, et un mondeautre. C’est le monde des dieux et de leurs émissaires, des esprits de toutes sortes, des maîtres des animaux ou des végétaux, des ancêtres, des morts… C’est le monde que décrivent les mythes. Le chamanisme suppose aussi que certains humains savent établir à volonté une communication avec le monde-autre. Ils peuvent le voir et le connaître, à la différence des autres hommes, qui ne font que le subir ou le pressentir." Michel Perrin - Ethnologue
Elles sont des nimas (pouvant se traduire par chamane) au Gabon. Elles pratiquent la tradition du Bwiti fang, dirigent des initiations et des cérémonies dans le monde entier. Elles travaillent sur un terrain à 10 km de la capitale, Libreville, nommée "La source". Le Bwiti est issu des pygmées de la forêt équatoriale. Le Bwiti (ou Bwete) est un rite initiatique originaire des populations Mitsogo et Apinzi du Gabon central. Tout en conservant la tradition et les codes, Etincelle pratique un Bwiti plus inspiré, laissant une grande place à la transe et aux révélations.
"Un parcours de vie pourrait se résumer à avoir une vision et la suivre. La mienne était de parcourir le monde, de rencontrer la diversité des cultures pour finalement me rencontrer dans mon humanité. Ce film raconte cette vision au travers des peuples traditionnels fangs du Gabon (descendants des pygmées) et Shipibos du Pérou. À leurs côtés, j’ai compris que changer consistait seulement à percevoir différemment la réalité."
"La protagoniste du film, Stéphanie Lemonnier amène le spectateur à la frontière de son propre monde avant de découvrir d’autres mondes, d’autres réalités. Nous vivons tous dans un territoire défini par nos idées, nos croyances, nos habitudes, nos cadres mis en place souvent dès le plus jeune âge. Ce territoire est rassurant, confortable mais peut s’avérer être très restrictif."
"Dans cette course folle vers la modernité, la mondialisation, nous, pays occidentaux avons oublié notre lien à la nature et à notre humanité. Les peuples traditionnels ont conservé cette mémoire."
"Pour retrouver ce que nous sommes, il faut souvent passer par une initiation. C’est l’action principale du film. Stéphanie suit une initiation de 10 jours dans une famille du peuple fang au Gabon. Tout au long de ce rituel, elle sera enseignée par les nimas (pouvant se traduire par chamane) Gabonaises et deux grands-mères chamanes Sandra Ingerman et Guadalupe Retiz Tonalmilt (aztèque)."
"Ces initiations se pratiquent depuis toujours. Elles permettent à chacun d’avoir sa vision afin de (re)donner une direction à sa vie."
David travaille sur ces sujets depuis plus de 10 ans et il lui tient à coeur de diffuser leur message en Occident.