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    Les Reines de la nuit
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Reines de la nuit" et de son tournage !

    1er contact avec le transformisme

    La rencontre de Christiane Spièro avec le transformisme a eu lieu à la fin des années 1990, à Lille. La cinéaste tournait un film de fiction lorsque, un soir, elle s'est rendue avec ses comédiens aux "Folies de Paris", un cabaret de transformistes qui faisait beaucoup parler de lui à l'époque. Elle se rappelle :

    "J’ai été fortement impressionnée par le bonheur que ces artistes s’autorisaient sur scène, mais aussi par les sentiments mêlés que je ressentais : du plaisir, du désir, du malaise…et de l’envie. Ils étaient libres. Libres d’être ce qu’ils voulaient être. Le temps a passé et j’avais toujours dans un coin de ma tête d’en faire un jour quelque chose. Œuvre de fiction ? Documentaire ? Il y a 5 ans, j’ai commencé à pousser la porte des cabarets transformistes et à chercher à en savoir plus. J’ai rencontré les artistes, ils m’ont parlé longuement sans filtre. Leur milieu d’origine, leur histoire, leur parcours étaient très différents, mais pour tous, le transformisme avait été une révélation et une solution. Je n’ai pas rencontré un transformiste qui faisait ce métier par hasard ou faute de mieux. J’ai rencontré des hommes qui ont tout lâché pour devenir artistes et quand je dis tout, le prix à payer est souvent très lourd ! À partir de là, je savais que je me battrai pour faire connaître leur parole."

    "Des poupées fascinantes"

    Christiane Spièro explique à quel point le milieu transformiste est disparate : "Chez les Transformistes, il y a des hommes virils, des efféminés, des "un peu ou beaucoup" opérés, des transgenres, des transsexuelles, des jeunes, des vieux, des beaux, des laids, des maigres, des gros. Après le spectacle, ils reprennent leur identité normale, mais sur leur visage, il y a des restes de maquillage, comme s’ils étaient en attente du prochain spectacle. Ce qui est remarquable, c’est qu’ils sont des artistes complets : comédiens, danseurs, maquilleurs, coiffeurs, certains chantent en live, sont musiciens, metteurs en scène, ils font les lumières, la prise de son… Toute leur vie se focalise sur ce moment où ils montent sur scène. Le reste du temps, ils apprennent à imiter telle ou telle artiste, répétant inlassablement son play-back et ses mimiques. Et puis ils fabriquent eux-mêmes leurs robes, les robes des artistes qu’ils vont imiter, mais aussi les robes de leur double féminin. Car beaucoup d’entre eux sont deux, il y a l’homme et la femme, leur identité masculine et leur pseudo féminin de scène, Pétunia, Sweety, Galipette, Vénus… et selon l’heure de la journée, ils sont l’une ou l’autre."

    L'élaboration du film

    Christiane Spièro a longuement choisi le panel de ses treize Transformistes parmi tous ceux qu'elle a pu fréquenter et le choix nétait pas simple, tant leurs différents parcours sont intéressants. La réalisatrice souhaitait faire un portrait croisé en les interrogeant sur les mêmes thématiques, en leur posant les mêmes questions. Elle se rappelle : "Ce film, je l’ai voulu sur eux. Dès le départ, je savais qu’il n’y aurait que leur parole et que surtout je ne serai jamais présente dans le film. J’ai voulu filmer les interviews chez eux pour l’évidente raison de la mise en confiance et du lâcher prise pendant l’interview. Mais aussi, j’ai voulu le plus possible montrer l’envers du décor : eux en homme dans un lieu simple, en rupture avec le faste et les paillettes des spectacles. J’ai choisi pour les interviews un tournage sobre, classique pour que toute l’attention soit sur leur parole."

    Ecueil à éviter

    Il y avait, pour Christiane Spièro, un écueil important à éviter : celui de donner forme à un film qui se repproche trop de l'émission de variétés, où les chansons connues chantées par les Transformistes prennent le pas sur eux. La cinéaste précise : 

    "Pourtant, il fallait que je montre leurs ressemblances. Grâce à la musique originale de Serge Franklin, j’ai pu donner avant tout à voir le travail des Transformistes sans qu’ils soient étouffés par les artistes qu’ils représentent. Nous avons travaillé par thèmes et par sentiments comme pour une fiction. Et les quelques chansons que j’ai gardées sont toutes signifiantes et au service du film. Pour toutes ces raisons, mon film ne s’orientait pas vers un documentaire pour la télévision, d’autant que je voulais tourner un long métrage et je savais que certains sujets risquaient d’être censurés. C’est à ce moment-là que Jean-Marie Vauclin de Zelig Films a manifesté son intérêt pour mon projet. Cela m’a conforté dans mon envie de persister. Je suis allée voir Jean-François Boyer (Tetramedia), avec qui j’avais déjà travaillé plusieurs fois et que je savais de bon conseil. Il a contacté immédiatement une productrice cinéma, Saga Blanchard de Midori Production, qui elle aussi a aimé mon projet. Jean-François Boyer s’est engagé en son nom propre dans cette aventure pour coproduire et pour que le film puisse se monter financièrement."

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