Le Placard : les secrets du tournage

« J'attends des acteurs qu'ils me restituent la musique que j'avais dans la tête au moment où j'ai écrit le texte parce que je suis d'abord et avant tout un scénariste. Quand vous écrivez, vous entendez chanter les répliques et vous rêvez d'interprètes qui aient le talent de vous restituer cette musique ; c'est ça que je cherche sur le plateau. Et quand je travaille avec des gens de qualité de Thierry Lhermitte, Gérard Depardieu ou Daniel Auteuil, j'arrive à retrouver ce à quoi je rêvais en écrivant et c'est le meilleur moment de la vie. »

Voilà bientôt quinze ans (Les Fugitifs, 1986) que Gérard Depardieu n'avait pas joué sous la direction de Veber. Le comédien était auparavant apparu dans La Chèvre (1981) et Les Compères (1983), deux grands succès du réalisateur.

« C'est un personnage qui me touche beaucoup parce que j'aime les hommes dans la foule. J'aime les gens à qui aucune fée n'a rien donné. On a l'impression qu'ils sont nés dans un berceau tout gris et qu'ils ont traversé la vie dans la même grisaille. Ils n'ont pas de haut-parleur pour porter leur voix. Ils n'ont pas de séduction apparente et pourtant ce sont des gens qui arrivent tout de même à survivre, qui sont touchants parce que justement leur combat est un combat obscur. Je les aime ces petits hommes parce que, quand la lumière les touche, quand ils passent du côté «ensoleillé du trottoir» alors là ils deviennent grands. »