"Evil Dead Rise", sous la houlette de Lee Cronin, marque une incursion audacieuse et autonome dans l'univers d'Evil Dead, un terrain fertile en horreur surnaturelle qui a vu ses hauts et ses bas depuis sa naissance sous Sam Raimi. Cette itération nous entraîne dans une lutte frénétique pour la survie, où la familiarité et l'innovation se côtoient dans une danse macabre. Avec Lily Sullivan et Alyssa Sutherland en tête, le film tisse une toile de terreur autour de deux sœurs prises dans l'étau des forces démoniaques, un thème récurrent mais toujours aussi captivant.
Là où "Evil Dead Rise" brille, c'est dans sa capacité à réinventer les éléments canoniques de la franchise tout en restant ancré dans une réalité urbaine étouffante. La décision de placer l'action dans un immeuble d'appartements condamné de Los Angeles, loin de la cabane isolée des bois, offre un terrain de jeu nouveau et inexploré, faisant écho à l'urbanisation croissante de nos peurs. Le film excelle également dans son utilisation d'effets pratiques, renouant avec les racines de la série tout en poussant les limites de ce qui peut être réalisé sans recourir à l'abondance d'effets numériques. La quantité de faux sang utilisée, un hommage au penchant de la série pour l'excès, est à la fois un point fort et un témoignage de l'engagement du film envers l'horreur viscérale.
Cependant, "Evil Dead Rise" n'est pas sans faiblesses. Bien que le film s'efforce d'innover, il se heurte par moments à la répétitivité, s'appuyant sur des conventions d'horreur établies qui peuvent sembler trop familières aux aficionados du genre. Les personnages, bien que convaincants, suivent parfois des arcs prévisibles, et le récit, malgré ses moments de brillance, ne parvient pas toujours à maintenir un équilibre entre hommage et innovation. Cette oscillation entre l'ancien et le nouveau s'avère à la fois une bénédiction et une malédiction, offrant une expérience qui, bien que solidement divertissante, manque par moments de la fraîcheur nécessaire pour se démarquer véritablement.
Comparé à ses prédécesseurs, "Evil Dead Rise" s'inscrit dans une continuité respectueuse tout en forgeant sa propre voie. Il ne capture peut-être pas entièrement la magie brute des débuts de Sam Raimi ni l'audace réinventive du remake de Fede Alvarez, mais il se positionne fièrement au sein de la saga, offrant une vision qui mérite d'être saluée pour son ambition. En somme, "Evil Dead Rise" est une addition digne à la franchise, une œuvre qui, tout en flirtant avec les grandes réussites passées, s'efforce de sculpter son propre héritage dans l'horreur surnaturelle, une tâche ni entièrement accomplie ni complètement manquée, mais qui mérite reconnaissance pour son audace et son respect de l'essence d'Evil Dead.