Attention, ça va gicler !
"Evil Dead Rise" n'attend pas 107 ans pour montrer la couleur, et elle va être bariolée dégueulasse. Dès la première séquence, le film envoie du lourd qui tâche.
Puis, après nous avoir présenté une famille un peu dysfonctionnelle mais bien sympathique, avoir su nous faire aimer chacun d'entre eux, il nous envoie le pâté impitoyablement.
"Ouvre la porte comme tu ouvres tes cuisses sale groupie de merde !"
Si le ton est déjà donné dès le début du film, cette phrase déjà culte pour moi, aimablement prononcée à sa sœur par une mère en furie, confirme que la suite ne fera pas de cadeau.
Après, personne n'est à l'abri, le réal' s'en fout que vous vous soyez attachés aux personnages, il s'en amuse même, et va leur faire voir du rouge, et pas que ça...
Si ce film est un excellent divertissement, j'ai été tout de même un peu déçu car j'en avais entendu tellement de bien, que j'avais d'emblée une attente très haute... Trop haute.
Néanmoins, même si on ne retrouve pas la maestria visuelle d'un Sam Raimi, force est d'avouer que le film reste spectaculaire et inventif.
Par contre, je ne suis pas fou des maquillages des possédés.
Je les trouve pas mal, assez efficaces, mais ils font trop fond de teint blanc, et pour le coup font vraiment "maquillages" plus que réels. J'imagine que quelqu'un de plus doué et inventif aurait pu faire bien mieux, et réellement effrayant.
Sans jamais être grandioses, il y a de nombreux moments très efficaces, et c'est toujours super bien rythmé et visuellement très soigné.
La créature finale, amalgame délicieusement immonde de possédés bien vénères, vaut franchement le coup d'œil... de loin, car je n'aimerais pas être à la place de ceux qui l'ont en face d'eux. :)
Étonnamment, la fin ne va pas au bout de son concept nihiliste, et finalement n'ose pas s'en prendre à tout le monde de manière absolue et définitive (des ados ça va, une enfant... on réfléchit encore...), sans tenir compte un tant soit peu du politiquement correct.
Tant pis... et tant mieux pour ceux qui, comme moi, n'aiment pas le jusqu'au-boutisme inéluctable et forcené dans l'horreur.
Le monde est suffisamment dur dans la réalité, pour qu'on nous propose en plus comme divertissement des situations sans espoir.
Tout cela est bien foutu, bien vu, même si un peu limité, et exploite bien son environnement.
Mais la cabane miteuse et isolée au fond d'une forêt malveillante me manque cruellement.
Ça apportait vraiment un truc en plus je trouve. Le changement de lieu casse quelque chose.
Mais bon, on ne peut pas tourner en rond après plusieurs films et "L'Armée des Ténèbres" s'en était déjà affranchi. Seulement, même avec du talent, tout le monde n'est pas Sam Raimi...