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    Histoire d'un regard
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Histoire d'un regard" et de son tournage !

    Naissance du projet

    C'est au moment où Mariana Otero finissait le montage de son documentaire À ciel ouvert (2013) que le scénariste Jérôme Tonnerre lui a fait parvenir la biographie du photographe Gilles Caron. En le feuilletant, la cinéaste a découvert de magnifiques photographies dont quelques-unes lui étaient familières. Elle se rappelle : "Et puis je suis tombée sur les dernières pages du livre. Elles relatent la disparition soudaine de Gilles Caron au Cambodge en 1970. On y voit son dernier rouleau de photos, des adolescents cambodgiens, sourire aux lèvres, revêtant l’uniforme pour aller à la guerre. Entremêlées à ces images de reportage, deux petites filles en bonnet dans un jardin en hiver, ses deux filles Marjolaine et Clémentine. J’étais saisie. Je retrouvais comme en miroir, les dessins que ma mère peintre, Clotilde Vautier, avait faits de ma sœur et de moi-même enfants, peu avant sa mort en 1968 alors qu’elle aussi avait à peine trente ans. Ces photos, cet écho étaient comme un appel, une invitation à faire un film."

    Suite des aventures...

    Mariana Otero a alors voulu rencontrer la femme et les filles de Gilles Caron pour savoir comment elles avaient vécu cette disparition et si des recherches avaient été entreprises. Suite à leurs longues discussions, la réalisatrice a compris qu’il serait inutile de vouloir enquêter une fois encore au Cambodge. Elle confie : "Et puis, très vite la famille a accepté de mettre à ma disposition sous leur forme numérique les 100 000 photos prises par Caron au cours de sa fulgurante carrière. Face à cette quantité gigantesque d’images, j’ai commencé par m’intéresser au reportage d’où est issue la célèbre photo représentant Cohn-Bendit face à un policier en 1968. Je voulais comprendre et reconstituer le trajet de Caron dans les quelques mètres carrés qu’il avait arpentés ce jour-là. C’est à ce moment-là, pendant le temps de cette recherche, alors que j’avais l’impression d’accompagner le photographe derrière son épaule que le désir du film est devenu évident, impérieux."

    L’écriture

    Pour structurer le film et dégager les moments charnières dans le travail et la réflexion de Gilles Caron, Mariana Otero a dû prendre de la distance avec les 100 000 photographies observées et les centaines d’informations, d’analyses, d’anecdotes, qu'elle avait accumulées pendant les six mois de recherche. "Ce qui nous a en permanence guidé dans l’écriture, mon coscénariste Jérôme Tonnerre et moi-même, c’était mon désir de rendre sensible la trajectoire du photographe : trajectoire d’abord physique comme dans le cas de la séquence autour de la célèbre photo de Cohn-Bendit mais aussi trajectoire mentale, intérieure", se rappelle-t-elle.

    Un récit à la première personne

    Comme dans ses films précédents, il s’agissait pour Mariana Otero de comprendre l’autre en se plongeant dans son regard et sa manière de voir le monde. La cinéaste précise : "Mais ce qui s’est peut-être modifié au fil de mes réalisations et qui influe de plus en plus sur mon mode de narration, c’est l’envie de mettre en évidence par la mise en scène ce déplacement du regard vers l’autre. Car c’est au fond ce déplacement, ce travail du regard qui me semblent être l’expérience artistique et politique essentielle à faire partager à chacun d’entre nous. C’est pourquoi dans mes films, depuis Histoire d’un secret, je suis de plus en plus présente à l’image ou par la voix. C’est aussi pour cette raison que j’ai eu envie que ma subjectivité et mon enquête sur Caron soient présentes dans le film à travers des scènes et à travers mon récit. Je ne pouvais tout simplement pas imaginer un film qui aurait ignoré mon propre regard cherchant le sien. Et six mois de travail et de côtoiement des images m’ont amenée tout naturellement à m’adresser directement à Gilles Caron et à le tutoyer."

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