On sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on trouve dit le dicton. Malheureusement on commence à se rendre compte que du Shia Leboeuf c’est loin de valoir du Robin Williams, et que les films actuels sont insipides par rapport à l’inventivité d’un « Homme Bicentenaire » par exemple.
Faut dire aussi que le pauvre n’est pas aidé, entre le scénario de Transformers et celui-ci, ia pas photo… Dans un futur proche, le passage d’un robot domestique à un humain c’est du pas si souvent vu. Même si je trouve le sujet un peu facile, encore faut-il savoir bien le réaliser, et Chris Columbus fait encore mieux que sur Madame Doubtfire (en tout honneur). Il amène bien le passage à l’humain, il reste très juste, tout se passe petit à petit, pas d’excès par la suite, le passage devant les dirigeants du monde en est le parfait exemple. C’est très bien fait donc hormis la trame, somme toute assez classique et donc devinable. Dommage car la fin est merveilleuse, le fait
qu’un robot finisse par débrancher un humain, chose possible actuellement,
est vraiment bien trouvé, et ça nous laisse sur une bonne morale, pas chiante ni lourde. Dans la mesure du possible vu le thème, ça reste réaliste, d’où une empathie renforcée pour le robot, bien aidé en cela par Robin Williams.
Si tous les acteurs jouent très bien (mention aussi à Sam Neil aux réactions très justes), Robin va plus loin encore, peut être parce que les rôles humanistes lui parlent plus. L’histoire d’amour est géniale, c’est trop rare pour ne pas être souligné, mais surtout on la voit arriver, venir, grandir et devenir une des plus belle du cinéma, très poignante. La musique aussi est bien gérée (James Horner), notamment un thème qui rappelle Braveheart, autre long métrage parlant de liberté (d’ailleurs on l’entend au moment où
Andrew veut la sienne
). On pourrait faire un parallèle avec Forrest Gump également mais pour une autre raison, plus métaphorique. Les dialogues (en VO en tout cas) suivent la tendance générale, donc rien à redire. Les décors sont sympas mais plus anecdotiques, de même qu’il y a un peu d’humour mais ce n’est pas trop le sujet non plus.
Bien sur je vais nuancer avec le rythme : inégal, pas mal de longueurs au début, et même si elles sont inévitables pour poser l’histoire elles plombent un peu. Le montage aussi coupe trop, on sent les scènes additionnées les unes aux autres sans vraiment de liaisons. Le maquillage, ou la cohérence même, pèche parfois, certains parents paraissant plus jeunes que leurs enfants, ou les années passant différemment (un long moment pour 10 ans, puis un plus court pour 30), ça déstabilise. Dans le même genre on zappe assez vite les personnages secondaires (la mère, la sœur et le fils de Little Miss notamment). Rien de grave mais ça dénote. Surtout quand on voit les sujets abordés ici : liberté, humanité, amour, différences avec l’autre et rejet. Belle prise de risque d’en mettre autant et des importants, surtout qu’ils sont tous bien traités.
Ne pas se fier à la note de la presse qui, décidément, ne sait pas voir la qualité d’une œuvre, mais plus la rentabilité et l’intérêt de leurs lecteurs. Les 2 heures passent sans soucis. Au final, ça reste un film splendide, intelligent et émouvant, comme il y en a trop peu…