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    Gagarine
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    CinÉmotion
    CinÉmotion

    180 abonnés 223 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juillet 2021
    Quelle mini-claque !!
    Le film est magnifique, et filme la banlieue d'un point de vue jamais vu jusque-là. La cité Gagarine est déjà chargée d'histoire, inaugurée par Youri Gagarine lui-même, mais surtout chargée humainement d'histoires d'habitants, de familles ayant vécu toute leur vie ici pour certains.
    Le gros pari du film était d'allier onirisme spatial et banlieue ancrée dans le réel. Et clairement, la mission est totalement réussie, et même davantage. La maîtrise de l'univers est total, et il est difficile de se dire qu'il s'agit d'un premier film pour le duo de réalisateur Fanny Liatard, Jérémy Trouilh ! C'est visuellement très beau, c'est rempli de poésie, le film nous transporte avec lui totalement en seconde partie, dans cet univers de rêve spatial pour Youri, avec cette métaphore du vaisseau spatial utilisé comme personnalisation de l'immeuble aux briques rouges. Car l'immeuble est véritablement montré comme personnage à part entière du film, il prend vie, de façon onirique et fantastique.
    Les différents plans et cadrages sur cet immeuble sont très réfléchis. Et l'aspect banlieue se retrouve finalement en second plan, tellement on accroche et adhère ensuite intégralement à l'univers de Youri.
    Le scénario prend un vrai contrepied sur la façon dont est présentée la banlieue habituellement, loin des caricatures, à travers ses personnages principaux. Ici, les dealers, ce sont des français peau blanche, et les rêveurs ambitieux les français d'origine africaine et maghrebine. Pas de violences physiques, seulement de la violence verbale, issue de cet amour que les habitants ont tissé avec cette cité et cette immeuble. Je trouve une nouvelle fois que Lyna Khoudri est fabuleuse. Qu'est-ce que j'aime cette actrice qui apporte vraiment un vent d'air frais et d'authenticité au cinéma français. Elle est ici encore une fois à la hauteur de son rôle, qu'elle joue avec une justesse impeccable.
    Le scénario de façon globale, est bourré de bonnes idées, visuellement retranscrites de la meilleure des manières. J'ai juste une frustration car je m'attendais à voir un plan à un moment bien précis, et je pense clairement que les scénaristes ont loupé le coche, avec un élément qui aurait pu servir de plan émotionnel supplémentaire lors de l'éclairage des étages de l'immeuble... En effet, en début de film, lorsque Youri déambule dans l'immeuble, la caméra s'attarde quelques secondes sur un tableau d'affiche sur lequel est taggé "Ici on crève". Lors de la scène d'éclairage de toute la lignée d'étage, moment climax émotionnel du film, je m'attendais tellement à revoir en un seul plan ce tableau d'affiche et ce tag, éclairé par intermittence par l'immeuble, et sur lequel on aurait pu cette fois lire "Ici, on rêve" avec le C qui aurait été supposément barré par Youri durant sa résistance. Je m'attendais tellement à voir cette idée de plan arrivé, que ne pas le voir m'a frustré !! haha Ça m'aurait clairement achevé émotionnellement ^^ Cette séquence étant vraiment magnifique ! Soutenue en plus par la puissance de la musique, qui est aussi l'un des gros points forts du film. La musique est elle aussi personnage à part entière, et accompagne l'univers de rêve, de façon inspirante et inspirée.
    Les images en dernière partie de film sont sublimes, avec une très belle photographie et application donnée à la lumière.
    Clairement, Gagarine devrait être largement représenté à la prochaine cérémonie des césars, pour moi, à ce jour, c'est clairement un candidat sérieux pour le césar du meilleur premier film. BRAVO !
    Yves G.
    Yves G.

    1 481 abonnés 3 497 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 30 juin 2021
    Youri, seize ans, a grandi dans la cité Gagarine, à Ivry-sur-Seine, une barre HLM inaugurée en grande pompe en 1963 en présence du célèbre cosmonaute soviétique. Elle a, hélas, au fil des ans, connu la lente déchéance des immenses barres d'immeubles des Trente Glorieuses. Son évacuation, le relogement de ses occupants, sa destruction sont devenus inéluctables. Mais Youri, ingénieux Géo Trouvetou qui rêve depuis toujours de devenir cosmonaute, entre en résistance. Avec la complicité de Diana, une jeune Rom qui lui fournit les matériaux dont il a besoin, de Houssam, son voisin et ami, et de Dan, un petit dealer, il transforme son appartement en capsule spatiale auto-suffisante.

    Pour leur premier long-métrage, Fanny Liatard et Jeremy Trouilh ont planté leur caméra dans la "ceinture rouge" parisienne. Ils y ont filmé la destruction d'un grand ensemble. Ils auraient pu en faire un documentaire. Leur film en porte la trace depuis ses toutes premières images - qui montrent Youri Gagarine à Ivry-sur-Seine inaugurant la cité qui porte son nom - aux toutes dernières - où on entend en voix off le témoignage de quelques habitants. Ils auraient pu aussi en faire un film marqué au sceau du réalisme social, comme on en a tant vus pour raconter la banlieue depuis "La Haine" jusqu'aux "Misérables" en passant par "L'Esquive", "Bande de filles" ou "Divines".

    Le parti qu'ils ont choisi est radicalement différent et sacrément culotté. "Gagarine" s'inscrit dans le registre du réalisme magique voire de la pure poésie sinon de la science-fiction. Il accompagne Youri dans son délire jusqu'au-boutiste. Les critiques qui ont accueilli ce conte fantastique, sélectionné en compétition officielle à Cannes en 2020, sont laudatives. Elles saluent ce parti pris original, aux antipodes de la façon désormais bien conventionnelle de filmer les banlieues et leur anomie. Elles vantent sa douceur, sa beauté plastique, son inventivité, son onirisme.

    Sans rien dénier de ses qualités, je suis hélas passé à côté de ce beau film. Si j'ai été touché par le jeu de la formidable Lyna Khoudri, la révélation de "Papicha", j'ai trouvé bien pataud Alséni Bathily, le héros, et sous-employé le pourtant excellent Finnegan Oldfield dans un rôle de petite frappe. Je ne disconviens pas que le film soit poétique et doux. Mais j'ai trouvé que sa métaphore était filée avec trop de systématisme pour ne pas tourner au pur concept : filmer la destruction de la cité Gagarine comme le décollage d'une fusée spatiale. Un concept qui m'est apparu aussi artificiel que stérile.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 343 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 juillet 2021
    Celles et ceux qui me suivent le savent : chez moi le mot « artifice » n’est pas un gros mot. Bien au contraire.
    L’artifice est l’outil principal de l’artiste.
    C’est même – étymologiquement parlant – le cœur de l’activité artistique.
    "Artificium" c’est l’habilité. Le talent. La maîtrise.
    Habilité à signifier quelque-chose à travers l’objet.
    Talent pouvant aller jusqu’à faire oublier la nature artificielle dudit objet.
    Le cinéma du réel – le cinéma du vrai – est un leurre.
    Dans un art – et notamment dans le septième – seul compte la capacité de l’auteur à nous faire oublier le temps d’un film qu’on est assis dans une salle obscure à regarder des images projetées.
    Qu’on soit dans du cinéma naturaliste ou fantastique, un artifice est réussi sitôt on l’oublie.
    Et si je prends la peine de préciser tout cela en préambule de ma critique, c’est bien évidemment parce qu’il sera question de cela dans l’approche que j’ai eue de ce « Gagarine ».

    Car « Gagarine » c’est avant tout un regard qu’on cherche à porter sur un lieu.
    Un projet urbain. Un espace de vie. Une utopie…
    …Mais aussi une époque révolue qui s’efface.
    Or, à partir d’un tel sujet, si ce film avait voulu suivre les habitudes du cinéma hexagonal, il se serait sûrement engouffré soit dans du cinéma naturaliste à la Kechiche, soit dans du fantasme anxiogène à la Audiard.
    Seulement voilà – premier bon point pour le duo Fanny Liétard / Jérémy Trouilh – le pari adopté ici est totalement différent.

    Les premières minutes sont d’ailleurs assez éloquentes de ce point de vue.
    Des images d’archives du passage de Youri Gagarine à Ivry en 1963, le film transite tout de suite sur les lignes surréalistes qu’il reste dans le paysage urbain de cette autre époque.
    Le montage est habile tant l’enchainement des plans et l’habillage sonore cherchent en permanence à faire transpirer du lieu l’état d’esprit qui l’habitait à ses origines.
    L’apparition du soleil derrière un monolithe de béton donne au projet urbain une allure kubrickienne.
    L’écoute des communications du cosmonaute sur fond d’antennes paraboliques sur les toits rappelle comment cette cité a pu être perçue à ses origines comme l’incarnation d’un progrès tangible pour le monde ouvrier.
    Et puis surtout, observer les premiers pas du personnage principal dans un couloir teinté de rouge, au ralenti, en plan totalement débullé, donne à ce lieu de vie un aspect totalement futuriste – un futur révolu – qui tranche avec le regard qu’on pourrait traditionnellement porter sur ce genre d’endroit.
    Dès le départ donc, « Gagarine » se pose comme un pur concentré d’artifices visuels et sonores, mais des artifices qui participent à accomplir ce qu’il y a de plus intéressant et de plus noble au cinéma : offrir un regard nouveau sur l’objet qu’on entend filmer.
    …Autant dire que – sur ses débuts – ce film a su me brosser dans le sens du poil.

    Et pourtant, quand bien même s’engageait-il de la plus encourageante des manières que « Gagarine » n’a pas su tenir sa ligne.
    A se demander d’ailleurs si les deux d’auteurs avait une ligne bien claire sur ce long-métrage
    Partis au départ pour réaliser un documentaire, le duo a fini par bifurquer sur un projet de fiction, d’où peut-être ce résultat un brin bâtard qui ne sait pas trop sur quel pied danser.
    Parce qu’après cette introduction qui questionnait le projet grâce un habile jeu de montage, voilà que le film bascule tantôt dans la fiction « ladjiliesque », tantôt dans le naturalisme kéchichien, pour parfois revenir vers une forme d’onirisme qui n’est pas sans rappeler l’ « Asphalte » de Samuel Benchetrit.
    Le souci c’est que non seulement tous ces aspects peinent à faire corps entre eux, mais surtout – et c’est le vrai problème – c’est qu’à part l’introduction, aucun de ces éléments ne parvient à fonctionner à lui seul et pour lui-même.
    …Et c’est là que revient à la figure de ce film – et douloureusement – la question de l’artifice.

    Car comme je le disais plus haut : l’artifice fonctionne sitôt nous fait-il oublier que nous sommes en train de regarder un film.
    Or, me concernant, sur de trop nombreux aspects « Gagarine » a peiné à convaincre.
    Et plus que les lieux, ce sont surtout les gens qui chez moi ont fait toc.

    Un gamin dont les parents sont arrivés d’Afrique au début des années 2000 et qui décident d’appeler leur fils Youri en référence à la cité dans laquelle ils ont débarqués ? …Toc.
    Un gamin abandonné par sa mère mais qui peut vivre seul à la maison – chez lui – avec un super télescope qui vaut plusieurs milliers d’euros ? …Toc.
    Un gamin qu’on ne voit jamais aller à l’école mais qui dispose des compétences techniques d’un ouvrier qualifié titulaire d’un BTS d’électronique ? …Toc.
    Un gamin qui est teeeeeellement attaché à sa cité qu’il fait tout pour la retaper afin qu’elle ne soit pas détruite ? …Toc.
    (Je peux encore entendre qu’un vieux qui ait emménagé dans sa cité dans les années 60 ou 70 soit attaché à sa cité. Mais pas un gosse d’aujourd’hui.)
    Le jeune petit bobo qui essaye de jouer les dealers de pied d’immeuble ? …Toc.

    …Et puis s’ajoutent à cela toutes ces kéchicheries qui nous rappellent l’origine sociale des deux auteurs.
    Quand la vieille mamie raconte son arrivée à Gagarine, il faut qu’elle se mette à chanter.
    Quand la gamine rom se met à négocier avec le ferrailleur rom, il faut qu’ils se mettent eux aussi à chanter. (Véridique.)
    Quand des mamas du quartier se réunissent c’est pour faire une séance de yoga-karaté en dansant et en riant…
    Tout ça a des allures de carte postale pittoresque pour bobos de centre-ville en mal de safari en pleine Prolétarie.
    C’est certes plus maladroit que blâmable en soi certes, mais le résultat est là.
    Les kéchicheries, chez moi, c’est du toc au carré.

    Et franchement c’est dommage…
    …C’est dommage parce que je trouve que ce film était pétri de bonnes intentions : ça c’était manifeste.
    Il y a d’ailleurs de temps en temps de bonnes idées qui surnagent à droite et à gauche.
    spoiler: Je pense notamment à ce plan juste avant l’explosion de la cité, où on a l’impression que cette dernière est en train de décoller comme une fusée. C’est LE plan du film. Une idée géniale. Totalement en lien avec ce qui avait été amorcé au début.

    De même, cette promesse de début de film à vouloir questionner le lieu sous tout un ensemble de facettes était des plus louables. L’intention était la bonne.
    spoiler: D’ailleurs, conclure le film sur les véritables images de la démolition de la cité, accompagnées de témoignages d’habitants – raccrochent habilement les wagons.

    Dommage seulement que tout ça se fasse un peu tard.
    Mais au bout du compte, le sentiment qui a persisté me concernant ça a été - encore et toujours – cette terrible impression d’artifice factice.
    J’ai vu des acteurs.
    J’ai lu un scénario.
    J’ai perçu une intention.
    Mais à part durant l’intro je n’ai jamais été dans le film.

    C’est terrible à dire, mais faire du bon cinéma – même avec les meilleures intentions du monde – ça ne s’improvise pas.
    Bien traiter un sujet au cinéma – l’air de rien – ça nécessite à la fois de connaître l’art mais aussi et surtout de connaître le sujet.
    Et je pense que c’est tout ce qui sépare un film généreux mais factice comme « Gagarine » d’un film généreux ET maitrisé comme pouvait l’être par exemple les « Misérables » de Ladji Li.
    Car quand Ladji Li parle des cités, lui, il les connait. Il y a vécu.
    Et même si j’estime qu’il est toujours possible de parler d’un sujet qu’on n’a pas connu dans sa chair – et au fond le succès de « la Haine » du fils-à-papa-réalisateur Mathieu Kassovitz le démontre très bien – je considère néanmoins que, dans des cas comme celui-ci, il faut savoir se rappeler d’où on parle et savoir faire preuve de modestie.
    Car pour avoir lu quelques interviews de Fanny Liétard et Jérémy Trouilh, j’ai vraiment l’impression que tous deux sont venus avec leur bagage de représentations en tête ; cherchant d’ailleurs tellement à les fuir qu’ils ont fini par reproduire un négatif tout aussi ridicule et stéréotypé ; preuve s’il en est qu’ils sont restés finalement prisonniers d’une approche trop superficielle du sujet.

    Alors certes, je ne retirerais pas à ce « Gagarine » le mérite d’avoir voulu explorer un espace qui lui était jusqu’alors inconnu, mais force m’est malgré tout de constater qu’avant lui d’autres s’y sont déjà risqués et ont su d’ailleurs accomplir cet exploit avec bien plus de maitrise et d’habilité.
    Rien d’exceptionnel donc pour ma part.
    Juste la triste confirmation que, pour espérer nous emmener dans les étoiles, le cinéma a besoin de bien plus que de quelques artifices…
    …Surtout si ceux-ci se révèlent en fin de compte si factices.
    traversay1
    traversay1

    3 600 abonnés 4 870 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 juin 2021
    Faire rimer poésie avec banlieue et coïncider béton avec fantaisie, en voici une entreprise audacieuse, telle que Gagarine se propose de la mener à bien dans une approche cinématographique bien loin de l'imagerie commune des cités. Il faut se laisser entraîner dans cette rêverie à ciel ouvert et le film parvient assez souvent à nous transporter dans cette cité de l'espace, notamment par sa qualité esthétique, cette manière de trouver de la beauté dans des immeubles pourtant a priori sans grâce aucune. En termes de mise en images, Gagarine est une réussite incontestable, originale et innovante dans ses angles de prises de vue. Mais évidemment, le film n'est pas qu'onirique et il fallait bien se colleter au réel, montrer la solidarité d'une population menacée d'expulsion et les combats non-violents menés en forme de résistance contre une démolition programmée. Là, le film est nettement moins à son aise, ne parvenant pas à construire un scénario charpenté, la continuité du récit semblant peu fluide et souvent maladroite, insistant sur une histoire d'amour naissante qui semble surgie de nulle part (de l'espace ?) même si la présence radieuse de Lyna Khoudri, pour toujours Papicha, incite à l'émoi. A vrai dire, les réalisateurs de Gagarine ont bien du mal à connecter les deux aspects antagonistes du film : son extravagance d'un côté et son souci de réalisme, de l'autre. Le pari, il est vrai, était difficile à tenir mais le long-métrage, à défaut de nous mettre totalement en orbite, arrive de temps à autre à nous faire décoller de la terre ferme. C'est déjà cela de pris.
    atenn
    atenn

    3 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 juillet 2021
    Un film plein de bons sentiments sans profondeur. Savent-ils ce que c'est que vivre seul dans la pauvreté? On dirait qu'ils (les réalisateurs) ont montré la pauvreté telle qu'il la voudrait sans la saleté, la violence et ses vrais mots. On peut être dans l'onirisme et le réalisme en même temps, cela aurait pu être, dans tous les sens du terme, un film fantastique.
    L'imagination de la bourgeoisie peut être très dérangeante.
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    695 abonnés 2 746 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 mai 2023
    Fable moderne et visuelle onirique, poétique, touchante et créative qui porte un regard bouleversant sur la cité, sur ses habitants. Qualité d'écriture, de réalisation et de rythme hallucinante. Énorme final.

    https://www.cineserie.com/news/cinema/gagarine-decouvrez-lhistoire-vraie-de-cette-cite-divry-sur-seine-point-de-depart-du-film-5582425/
    mat niro
    mat niro

    356 abonnés 1 833 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 octobre 2021
    Cité Gagarine, Ivry-sur-Seine. Youri (comme le célèbre astronaute) ne se fait pas à l'idée que l'endroit qui l'a vu grandir est condamné à être détruit. Accompagné de Diana, petite rom au caractère bien trempé, il va tout faire pour retarder l'échéance. Ce film donne une autre vision de la banlieue, montrant la solidarité et l'attachement des habitants à leur quartier. "Gagarine" est superbement filmé avec des jeux de lumière éblouissants et Fanny Liatard et Jérémy Trouhil flirtent avec le fantastique dans ce conte poétique porté par deux acteurs lumineux (Lyna Khoudri confirme son talent remarqué dans "Papicha").
    capirex
    capirex

    94 abonnés 316 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juin 2021
    Film que j'ai là tout particulièrement apprécié et qui est hyper métaphorique sur cette cité d' Ivry qui fût rasé en 2019 . . Les jeunes acteurs sont tous mis en valeur !
    Christoblog
    Christoblog

    830 abonnés 1 680 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 juin 2021
    Faux documentaire, vrai film onirique, Gagarine pose un problème au critique consciencieux et objectif que je suis.

    D'un côté il faut reconnaître au film un élan vital exceptionnel, une sensibilité à fleur de peau qui fait parfois mouche, et enfin une façon de filmer la banlieue qu'on a rarement vu. Parmi les autres points forts du film, une idée de scénario géniale, très bien mise en scène : la reconstitution d'une cellule spatiale dans l'immeuble abandonné.

    De l'autre, de nombreuses maladresses difficilement pardonnables. Un casting très approximatif : un Finnegan Oldfield encore plus mauvais que d'habitude (si c'est possible), une Lyna Khoudri transparente, un Alséni Bathiny un peu asthénique. Il y a aussi dans Gagarine des ruptures de ton qui tombent un peu à plat et une sorte d'emphase naïve (la fin !) qui posent problème.

    Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce film sympathique mais imparfait. A vous de voir.
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    633 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 juin 2021
    Étonnement, je n'ai pas accroché. Pourtant Gagarine n'est pas sans intérêt car il rend hommage à une véritable cité HLM délaissée et vouée à la destruction, qui se situait à Ivry-sur-Seine. Youri, un de ses jeunes habitants, fait acte de résistance et se donne pour mission de sauver ce lieu, tout de briques rouges vêtu. Ce premier film de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, prolongement d'un court-métrage de 2015, est assez inventif et poétique je le reconnais. Les déambulations de la caméra dans l'apesanteur de cette cité, la sincérité touchante du jeune héros ainsi que le détournement du cliché de ces quartiers fatalement plongés dans la violence et l'illégalité font de Gagarine un conte urbain différent et fantastique. La grammaire cinématographique, utilisant la géométrie du lieu pour servir l'onirisme, est sans doute la touche personnelle que j'ai le plus apprécié. Déjà, il faut savoir que j'y suis allé sans savoir de quoi ça parlait et j'ai eu du mal à rentrer dedans, ne voyant pas trop ce que ça voulait raconter, entre ces images d'archives et cette communauté menacée d'expulsion. Au début, on est en plein dans le "film de cité", tout va très vite, on la traverse seulement et on a pas le temps de sentir l'attachement des habitants pour ce lieu qui tombe en désuétude. Hormis le personnage principal, joué humblement par Alséni Bathily, je n'ai pas été touché par les personnages qui m'ennuyaient beaucoup. Même s'ils sortent des sentiers battus, je n'ai pas réussi à me connecter émotionnellement à eux et je pense que la direction d'acteur y est pour quelque chose. Ça m'a manqué d'impacts, de nuances, de liens. La quête du personnage, sauveur de ces ruines et de son refuge, est belle mais ne m'a pas profondément emballé car on le sent seul dans sa bulle et incompris. Alors certes, ça parle aussi d'abandon, d'isolement, d'affranchissement du réel pour laisser libre cours au rêve et là, au lieu d'y voir une métaphore que la majorité des spectateurs semble avoir compris, j'y ai vu un scénario confus, maladroit, jonglant entre une esthétique SF et un propos très ancré dans le présent, à la limite du documentaire. Alors c'est très joli, l'hommage est original et sans doute rempli d'espoir, mais je ne me suis pas senti en connivence avec cet imaginaire-là. S'ajoute à ça une histoire d'amour, mignonne oui, mais qui trouve difficilement sa place, tout comme le rôle de Lyna Khoudri, qui m'a plus énervé que séduit. Et Finnegan Oldfield, bien que super acteur, ne sert absolument à rien dans cet ensemble (si ce n'est tourner en rond !). Pour ma part, je suis resté très extérieur à cette histoire dont le coté spatial m'échappe encore...
    Hélène D.
    Hélène D.

    30 abonnés 84 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 juillet 2021
    Un film entre rêve et réalité. Excellente idée de fusionner le nom du personnage et de sa cité. Le jeune acteur principal est excellent. Un film en dehors des clichés qu’on voit toujours dans certains journaux télévisés. Belle surprise.
    Laurent C.
    Laurent C.

    257 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 juin 2021
    On aurait presque oublié que le célèbre nom d'une cité parisienne vouée à la destruction est celui d'un astronaute. Le pari de ce film éminemment original et inventif est de proposer un conte qui allie la question des banlieues à celle de l'onirisme. Pour une fois, les jeunes ne sont pas présentés dans les stigmates qu'on leur connaît et les réalisateurs donnent la part belle aux communautés Rom. Le jeune héros principal est un garçon un peu abandonné, formidablement intelligent, qui est déterminé à restaurer son HLM et lui éviter la disparition. Il engage un combat touchant qui emprunte à ses talents d'ingénieur en herbe, à ses capacités à la rêverie et à sa sensibilité. Le film parle d'amitié, d'amour, d'attachement au territoire.

    Mais tout cela ne suffit pas. Le manque de moyens cinématographiques arrête un peu le projet des cinéastes. Deux CRS ne suffisent pas à faire croire à une révolte qui se prépare. Trois ouvriers qui sécurisent un chantier immense semblent bien ridicule. Même l'engin fantasmagorique que le héros s'invente paraît bien pauvre et désuet. Finalement, si les idées sont bonnes, on s'ennuie dans ce conte moderne qui ne convainc pas vraiment.
    Marcel D
    Marcel D

    105 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juillet 2021
    Une petite pépite qui restera trop peu connue ! Esthétisme, poésie, finesse, fraicheur, un film qui fait du bien, qui montre sans faire mal, qui parle de la vraie vie, âpre, mais sans plomber. Les jeunes acteurs assurent !
    Jonathan P
    Jonathan P

    67 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mars 2021
    C’est quoi « Gagarine » c’est tout d’abord un lieu sorti de terre dans les années 1961 à Ivry-sur-Seine qui est devenu l’une des banlieues emblématiques de France, la ville rouge. Une cité qui a vu grandir le groupe PNL, mais son histoire débute bien avant en 1963, le russe Youri Gagarine, premier homme à être allé dans l’espace inaugure la cité. C’est avec des images en noir et blanc que s’ouvre le premier film de Fanny Liatard & Jérémy Trouilh en route vers la conquête du bonheur. De la fenêtre un autre regard se dégage sur la banlieue. Gagarine d’Ivry-sur-Seine promise à la démolition ce qui est impensable pour Youri 16 ans où l’on découvre pour la première fois à l’écran le très talentueux Asléni Bathily qui a la carrure d’un héros avec le regard d’un enfant. La débrouille d’un résistant, la cité filmer comme un vaisseau, jusqu’à arriver dans sa chambre sa capsule de survie. Un immense terrain de jeux créatifs pour un cosmonaute en herbe. Quand...la suite sur Boulevardducinema.com
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    360 abonnés 1 804 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2021
    Youri, 16 ans, a grandi à̀ Gagarine, cité de briques rouges d’Ivry-sur-Seine, où il rêve de devenir cosmonaute. Quand il apprend qu’elle est menacée de démolition, il décide de rentrer en résistance.

    C’est le premier long-métrage de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh. Il est le prolongement du court-métrage que les deux avaient fait ensemble en 2015. Le scénario a été écrit avec Benjamin Charbit (La Nuit venue). Le film a eu le Label "Les premiers films" au Festival de Cannes 2020.

    Cette cité, construite en 63, était emblématique de la ceinture rouge communiste autour de Paris. Sa destruction en 2020 était donc un événement qui accouchait de ce très beau drame.

    En faisant ce film, les réalisateurs ont donc rendu un superbe hommage aux habitants et à cette cité, qui a marqué tant de générations. Que ce soit par l'inauguration par la venue du cosmonaute soviétique Youri Gagarine, ou encore la destruction, les images d'archives vont apporter beaucoup d'émotion. Elles sont placées aux bons moments. Au-delà de Gagarine, on peut voir des clins d'œil à d'autres quartiers détruits comme La Coudraie à Poissy.

    Mon ressenti s'est découpé en 3 axes au fur et à mesure de l'avancement. On commence par un panorama du quartier. A travers la quête de Youri pour sauver de la destruction, on a le droit à des histoires des habitants. Cela montre une image positive, comme une famille soudée. J'ai aimé l'énergie dépenser pour la résistance, une preuve d'amour.

    Comme vous vous y attendez, ce combat était perdu d'avance, mais cela ne va pas faire baisser les bras de Youri. Il ne veut pas quitter son foyer. Tout le concept autour de sa volonté d'être cosmonaute va ressortir. Une phase un peu expérimentale où va s'enchainer jeu de cadrage et de lumière. Une atmosphère particulière se crée. J'ai trouvé que c'était une vraie curiosité.

    Puis, de manière fluide et naturelle, on va conclure par des passages plus poétiques. Comme une finalisation de cette aventure, on va ressentir réellement ce qu'il y a dans la tête de Youri. Il se laisse porter par son rêve. Des musiques lunaires viennent donner une autre dimension à ces moments très beaux.

    J'ai beaucoup aimé la construction des personnages. Tout d'abord Youri par sa ténacité. Il est le symbole de l'attachement à un quartier. Ce bâtiment fait partie de la famille, et le voir s'en aller en fumer n'est pas facile. Les autres jeunes vont avoir le même sentiment de fond mais vont pas l'aborder de la même manière. Houssam va être dans l'acceptation alors que Dali va être dans le rejet le plus total. Comme désespérer à l'idée de sortir de sa cité.

    Le casting est génial. Un grand bravo à Alséni Bathily pour son premier rôle au cinéma. Il est brillamment accompagné de Lyna Khoudri. L'actrice Franco-Algérienne, César du Meilleur jeune espoir féminin en 2020 dans Papicha, impressionne par sa justesse. C'est aussi le cas de Finnegan Oldfield.
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