Tout Le Monde M'appelle Mike : les secrets du tournage

Fasciné par la mer, Guillaume Bonnier a toujours voulu faire un film sur un bateau. Il a été particulièrement marqué à l'adolescence par ses lectures (La Longue Route de Bernard Moitessier et Le Léopard des neiges de Peter Matthiessen) et par un voyage de l’Île Maurice au Canal de Suez. "C’est un désir qui vient de loin, j’ai fait mon service militaire dans la marine, j’ai vécu la beauté des départs, les quarts de nuit, je dois dire que le grand large est un des endroits où je suis le plus heureux sur Terre. J’ai commencé à écrire le film le 1er janvier 2014, je revenais d’une transat Espagne-Guadeloupe. Le soir du 31, j’avais rencontré par hasard la spécialiste de la piraterie pour la défense française, et j’avais eu une discussion passionnante avec elle. Ça a été le déclencheur."

Dans Tout le monde m'appelle Mike, le bateau devient le décor d'un huis clos où s'affrontent deux mondes, comme l'explique le réalisateur : "Je voulais montrer un couple avec un très grand désir de liberté, de pacifisme, se prendre le monde en pleine gueule. Ils veulent échapper au monde, mais on ne peut plus échapper au monde, faire semblant qu’il n’existe pas, s’exiler loin des spasmes qui le secouent."

"Ça a été une aventure ultra intense et parfois compliquée. 28 jours en Guadeloupe, en plus du tournage à Djibouti", révèle Guillaume Bonnier. Il tenait à tourner sur un vrai bateau, y compris pour les scènes d'intérieur (normalement filmées en studio), avec une équipe réduite au minimum (deux personnes à la caméra, un ingé son, un assistant). Il ajoute : "Je devais accepter que j’allais tourner peu de plans par jour, d’autant que nous tournions souvent avec un enfant, qui d’ailleurs s’est révélé super. C’est une lutte avec des contraintes, au fond le tournage a été à l’image du scénario, une sorte de combat pour trouver sa liberté."