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    Profession du père
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    velocio
    velocio

    1 299 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 juillet 2021
    Pas facile pour un enfant de 12 ans d'avoir pour père un homme qui, pour lui, fait figure de héros mais est en fait complètement mythomane. C'est dans le roman homonyme de Sorj Chalandon que Jean-Pierre Améris est allé chercher la matière de son film, lui qui avais eu également un père mythomane. Dans le film, André Choulans est un père mythomane mais pas que : véritable dictateur envers sa femme, violent avec son fils, à qui, en plus il confie des "missions" insensées, comme d'aller faire des inscriptions de soutien à Salan, Challe et Jouhaud sur les murs de la ville ou d'aller porter des lettres de menace à qui ne partage pas ses idées pro OAS. Le sujet est traité avec beaucoup de tact par Jean-Pierre Améris. Concernant le jeu de Benoit Poelvoorde, interprète de ce père, certains trouveront qu'il en fait trop. Pour le réalisateur, on doit penser à ce que faisaient Alberto Sordi ou Vittorio Gassman dans la comédie italienne de la grande époque, ce qui n'est pas faux. Audrey Dana est excellente dans le rôle de la mère, ainsi que le jeune Jules Lefebvre dans le rôle du gamin.
    mat niro
    mat niro

    352 abonnés 1 817 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 juillet 2021
    L'action du film se déroule en 1961 à l'approche de la fin de la Guerre d'Algérie. Benoît Poelvoorde y incarne un père mythomane et violent qui va "retourner" le cerveau de son fils Cette oeuvre oscille entre humour fantaisiste et drame, car on se doute très vite que le père souffre de problèmes psychiques. Le point de vue de l'enfant (joué brillamment par Jules Lefebvre) est très bien analysé, voyant l'image de son père s'écorner peu à peu. Pour compléter ce trio, Audrey Dana joue la femme soumise d'un autre temps, ne voulant pas faire de vagues en sauvant les apparences. Un film moyen qui vaut néanmoins par la qualité d'interprétation des trois acteurs.
    Manset
    Manset

    6 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 août 2021
    Adapté du roman éponyme de Sorj Chalandon profession du père nous dresse l inquiétant portrait d un père paranoïaque entraînant son fils de onze ans dans ses délires.
    Joué admirablement par Benoît Poelvoorde et le jeune Jules Lefebvre dans le rôle du fils. Enfant partagé entre l admiration qu il voue à ce père mythomane et la crainte que ce père lui inspire, et entre les deux une mère tout à la fois empathique et dans le déni, ce huis clos tragique d une enfance brisée d une famille vivant en autarcie où le fils est livré aux divagations de son paranoïaque de père le conduisant à participer à l élaboration d une tentative d exécution du général de Gaulle.
    Contrairement à ce que peux nous faire penser l affiche du film, profession du père n est aucunement une comédie mais bien un sombre drame où nulle psychiatre n intervient si ce n est à la fin du film. Le dénommé Choulans ayant sévit pendant une quarantaine d année sans qu aucune intervention extérieure ne se soit signalée laissant seul l enfant face à ce père paranoïaque.
    La fin est glaçante avec la fameuse scène des poissons où la mère tout à la fois aimante et dans le déni révèle qu elle n a rien dit parce que cela était plus simple.
    traversay1
    traversay1

    3 560 abonnés 4 859 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 août 2021
    De l'Irlande au Liban, les livres de Sorj Chalandon évoquent le plus souvent des conflits et combats fratricides. A priori, Profession du père se situe sur un autre registre mais en vérité il y est aussi question de guerre : psychologique celle-ci et d'autant plus terrible qu'elle concerne l'ascendant d'un père sur son fils, l'histoire d'une énorme série de mensonges qui ont duré des années avec toute la monstrueuse perversité qu'elle suppose. L'adaptation de ce roman assumé comme autobiographique par son auteur reprend bien le fil du récit mais la couleur en est différente, bien moins noire en vérité. Quitte à trahir la tonalité du livre, Jean-Pierre Améris aurait pu choisir d'approfondir le regard sur la mère, par exemple, mais il a préféré rester à hauteur d'enfant, ce qui a pour conséquence d'édulcorer le propos. Poelvoorde n'est pas une erreur de casting mais il emmène souvent le film vers l'absurde, on n'ose dire loufoquerie, et quand Profession du père revient à une tonalité dramatique, son personnage peine à effrayer, comme il se devrait. Très décevante, la mise en scène se contente d'une illustration neutre et fade sans donner de l'ampleur à la narration. En revanche, rien à reprocher à la direction d'acteurs avec un Jules Lefebvre parfait et une Audrey Dana qui parvient à faire exister son personnage, pourtant ingrat et effacé.
    selenie
    selenie

    6 218 abonnés 6 178 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juillet 2021
    Comme à son habitude Améris opte pour un style qui flirte avec la comédie, un ton faussement léger, une fantaisie acidulé pourrait faire croire à du bonheur mais il s'agit bien d'un drame, familial et psycho-social qui va même ouvrir sur une porte derrière laquelle il pourrait faire froid dans le dos. L'effet miroir passant du père au fils est aussi intéressant, où comment un enfant peut mimétiser son père. Le jeune Jules Lefebvre joue bien sans pour autant impressionner, sans doute aussi pas aider par un personnage d'enfant qui semble assez naïf pour ses 11 ans. Poelvoorde est parfait, impressionnant quand il est violent et dangereux, touchant quand il est en mode complice père-fils. Audrey Dana est sans doute l'atout coeur en maman soumise, peureuse aussi mais tellement aimante. Notons aussi quelques séquences marquantes émotionnellement, comme la ceinture, le rendez-vous ultime chez le directeur où le "comble de la carpe". Améris signe donc un drame familial terrifiant et émouvant, déchirant même à la fin. Un très beau film à conseiller.
    Site : Selenie
    tixou0
    tixou0

    696 abonnés 1 999 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 6 novembre 2021
    "Mon père, ce zozo..." Le problème étant que "André Choulans" (Benoît Poelvoorde, familier du cinéaste, la voix plus éraillée que jamais - au moins 20 ans de trop par rapport au personnage, eu égard aux propos de la mère quant au service militaire de son mari, effectué juste après la 2e Guerre mondiale, en Algérie - passons..) est atteint de mythomanie pathologique. Mais loin d'être un simple hurluberlu rigolo (prolo professionnel du chomdu, en période de plein emploi pourtant : "Profession du père" - cruauté de la fiche de rentrée de son rejeton, il repeint un quotidien morose aux couleurs de son imagination... fertile et héroïque), il ne supporte pas la contradiction, et à la première frustration, il joue du ceinturon pour corriger "Emile", 11 ans, ou laisse son épouse (Audrey Dana) dormir sur le paillasson ! On est en 1961, au temps du "putsch des généraux" et du premier attentat (raté) contre de Gaulle alors occupé à liquider l'Algérie française. Le jeune Emile (Jules Lefebvre) passe (difficilement) en 5e, est asthmatique, doué pour le dessin, et cherche à faire au mieux selon les obsessions de son géniteur, quitte à prendre de (dangereuses) initiatives... Puis arrive 1962... Avec épilogue (particulièrement lourdingue) 25 ans plus tard.
    Adaptation laborieuse du livre homonyme (largement autobiographique) de Georges ("Sorj") Chalandon, par un Jean-Pierre Améris peu inspiré. Seule la reconstitution d'époque retient l'attention.
    Chris58640
    Chris58640

    208 abonnés 757 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 juillet 2021
    Jean-Pierre Améris porte à l’écran le roman autobiographique de Sorj Chalandon, et nous offre pendant presque 2 heures le portrait d’un homme spoiler: rendu fou par la Guerre d’Algérie
    . Son film, qui a plein de qualités, a quand même le défaut d’être un peu trop long. Franchement, les 20 dernières minutes n’en finissent pas de finir, étirant les scènes au-delà du nécessaire. Et puis il y en a quelques unes un peu trop longues ou bien dont l’intérêt peut se discuter, mais ce n’est pas bien méchant. Mis à part cela le film est bien tenu. La reconstitution des années 60 est soignée avec les costumes les accessoires, les décors, des images d’archives qui viennent illustrer le propos de temps en temps, histoire de donner le contexte de ces années politiquement très troublées. La musique est là, mais elle n’est pas envahissante. L’humour est relativement absent du film, ce qui peut se comprendre étant donné le sujet, et certaines scènes de violence familiales son pénibles à regarder, comme j’imagine elles on été pénibles à tourner. C’est d’ailleurs plus la violence psychologique (la scène de la porte) que la violence physique qui est pénible pour le spectateur. A part quelques longueurs le film tient la route et c’est aussi en grande partie grâce à son casting. Audrey Dana incarne un père aimante mais totalement passive devant la violence de son mari, et aveugle devant sa folie. Nous sommes dans les années 60 et je sais bien spoiler: qu’il est vain d’attendre de cette femme une révolte qui ne viendra jamais
    : les 10 dernières minutes du film en disant beaucoup sur elle, sur son attitude et sur sa part de responsabilité. Des trois membres de la cellule familiale, c’est la seule qui aurait le pouvoir de faire changer les choses spoiler: et qui ne le fait pas, par lâcheté et par facilité
    , c’est sans doute le rôle le plus insaisissable du film. Audrey Dana est très bien dans un rôle somme toute compliqué. Le jeune Jules Lefebvre est de toutes les scènes et il explore avec ce rôle toute la palette. Tour à tour fasciné, terrifié par ce père exalté, spoiler: et puis comme par mimétisme, machiavélique avec son ami d’école Lucas, une jeune pied-noir qu’il se met à manipuler comme son père le manipule lui, et avec un talent et un aplomb qui fait craindre le pire : le gamin suit-il les traces paternelles jusque dans la folie ?
    Ce tout jeune acteur est absolument parfait, à aucun moment (alors qu’il porte littéralement le film sur ses épaules) il ne baisse d’intensité. Jamais à côté du rôle, quelque soit l‘émotion à transmettre, c’est une petite performance. Benoit Poelvoorde, quant à lui, donne corps à un homme qui fait tout pour qu’on le trouve détestable : Il embarque son fils unique de 11 ans dans ses délires politiques, spoiler: lui fait poster des lettres de menaces, lui montre où il cache son arme, le fait sortir la nuit pour des pseudos missions, il utilise sans vergogne l’ascendant naturel qu’il a sur son enfant pour en faire l’instrument de ses délires mythomanes. Car André raconte tout à son fils : comment il a été écarté des Compagnons de la Chanson parce qu’il chantait trop bien, comment il s’est lié d’amitié avec un militaire américain qui aujourd’hui travaille avec Kennedy et il nourrit des délires avec des faux, des faux coups de fils, des fausses lettres.
    Le grand mystère de cet homme est de déterminer s’il croit lui-même à des délires où s’il ment effrontément et sciemment. L’interprétation de Poelvoorde est suffisamment ambigüe pour qu’on ne sache jamais réellement sur quel pied danser. Doit-on haïr un homme détestable ou plaindre un malade mental irresponsable ? La scène qui semble donner une clef arrive tard, dans le bureau du directeur d’école. Là, on comprend qu’on a surtout à faire à un pauvre type qui s’écrase mollement devant l’autorité, et se venge sur sa femme et son fils une fois la porte refermée. Il n’y a pas à proprement parler d’intrigue dans « Profession du Père », on est davantage dans la chronique familiale. Les faits se déroulent entre 1961 et 1962, le père est revenu d’Algérie complètement traumatisé (mais il faut attendre un bon moment pour comprendre cela), et il est devenu ingérable, psychotique et dangereux. La question est : tout cela est-il crédible ? Parce que cet homme là ne fait pas les choses à moitié question délires mythomanes ! J’aurais tendance à dire oui, vu qu’il s’agit de l’adaptation d’un roman qui, je crois, raconte l’enfance terrifiante de Sorj Chalandon. Une fois les portes de la folie ouvertes, il n’y a plus de limites et André Choulans est en roue libre ! Après, on peut quand même trouver que le scénario finit par tourner un peu à vide, faute d’une colonne vertébrale solide. On imagine que le film veut nous emmener vers le moment où quelqu’un dira (enfin) STOP à cet homme, spoiler: et ce quelqu’un, sans surprise, ce ne sera pas la mère d’Emile.
    Au-delà du cas extrême d’André Choulans, combien de combattants de la Guerre d’Algérie sont revenu avec un stress post traumatique jamais soigné ? Parmi eux, combien de tyrans domestiques, combien de suicidés, combien d’internés, combiens sont devenus des laissés pour compte ? Au travers de ce film, en dépit de ses maladresses et peut-être d’une certaine tendance à la caricature, c’est le sort de ces hommes là qui est évoqué. Et franchement, qui s’en est soucié, des ces hommes là ? Le film de Jean-Pierre Améris mérite d’être vu, pour la qualité indéniable de son casting, mais aussi pour toucher du bout du doigt cette question aussi douloureuse que dérangeante.
    PLR
    PLR

    465 abonnés 1 557 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 août 2021
    Une bande annonce est parfois trompeuse et susceptible d’attirer un public qui ne trouvera pas ce qu’il avait pressenti. Ici, avec notamment Bruno Poelvoorde en tête d’affiche, on pourrait penser à une comédie avec cet acteur dans le rôle d’un personnage un peu fantasque ou foldingue, héros, modèle et merveille de son jeune fils unique. Mais il s’agit en fait d’un drame ! Sur le registre psychologique. Un mythomane, tout au moins un personnage qui s’invente une vie qu’il n’a pas, et qui dans une relation père / fils finit par influer gravement et négativement sur sa progéniture. Avec une passivité de la mère qui interroge. Peut-être qu’on veut nous dire qu’à l’époque où se déroule ce scénario (1961), l’épouse dans une famille ordinaire était comme ça, effacée ? Toujours est-il que le spectateur lambda d’aujourd’hui aura un peu de mal à entrer dans le propos, à en mesurer les tensions et interactions psychologiques surtout, pour finalement conclure sur le plan médical en guise de dénouement quelques années plus tard en même temps que les trois personnages mis en scène. Ah, finalement c’était bien ça ? On se réjouira d’avoir cerné le fil conducteur mais on regrettera que tout ça manque d’entrain, de rythme, de pistes de réflexion et de vulgarisation.
    Audrey L
    Audrey L

    632 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 août 2021
    L'adaptation du roman de Sorj Chalandon a beau être honnête, s'offrir un Benoït Poelvoorde en très grande forme et un jeune Jules Lefebvre désarmant, on a un peu l'impression d'avoir navigué à vue dans ce Profession du père. Premièrement, la direction artistique semble être en conflit avec le contenu du film, ce qui pose vite problème : l'intrigue est très dure, sombre et violente (un enfant qui se fait battre à coups de ceinturon, subit une violence psychologique inouïe de la part de son père, une mère complètement assujettie et aveuglée par son amour, un autre enfant envoyé en maison d'arrêt alors qu'il n'a rien fait... Élu film déprimant de l'année.) mais pendant ce temps, la musique est guillerette et enfantine, semble ne même pas comprendre sur quelles images elle se pose... Le sujet est dur et montré sans aucune bulle d'air (impossible de sourire aux deux ou trois "simili-gags" que compte l'ensemble du film), ce qui nous donne une impression d'accablement continu (on a la cerise bien vite...) sans pour autant aller dans l'émotion (la musique gâche le drame), dans une poésie de l'enfance qu'on aurait pu attendre d'un Jean-Pierre Améris (qui nous avait enchanté avec son Les Émotifs Anonymes), ou même dans une sympathie pour les personnages que l'on n'aura jamais. On rêve d'étrangler le père, de secouer la mère, et on déplore les agissements du fils qui tourne comme son géniteur mythomane et dangereux (sans chercher de happy-end, on aurait aimé voir plus d'évolution positive vers la fin du film, car on ne constate que la pente descendante du gamin durant une heure trente, puis deux minutes finales de lucidité qui ne rattrapent pas l'antipathie qu'on avait forgée à son encontre). Aussi, si l'on n'est pas très à l'aise avec la Guerre d'Algérie, le film vous laisse vous débrouiller tout seul (on aurait dû mieux écouter à l'école... On a parfois été un peu perdu au début : dates, acronymes, événements...). Un film sur lequel on aurait pourtant parié gros, après le sublime Les Émotifs Anonymes, mais qui a saboté son côté dramatique (trop copieux) en y mettant une musique et une direction artistique qui ne lui vont pas au teint.
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    175 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 juillet 2021
    Dans la France des années 60 un père au chômage fantasque autant qu'il peut être violent, mythomane et inquiétant n'arrive pas à se remettre de ce qu'il considère comme une abdication de De Gaulle en Algérie et entraîne son jeune fils à laver l'honneur perdue de la France. On connaît le don qu'à Poelvorde pour jouer les personnages angoissants, celui-ci ne déroge pas à la règle et l'interprétation du jeune garçon est parfaite et se hisse sans problème à hauteur. Mais le film reste tout de même beaucoup trop fade pour emporter totalement mon adhésion.
    lionelb30
    lionelb30

    435 abonnés 2 591 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 29 juillet 2021
    Histoire pourtant pas inintéressante mais impossible de suivre cette histoire avec passion et même film très ennuyeux.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 juillet 2021
    Une belle morale sur la vie familiale et ses contraintes. Audrey dana incarne très justement cette mère de famille qui reste debout malgré tout, la fin est touchante « j’ai vu le poisson mais je n’ai rien dit parce que c’était plus simple , humbles aveux et un mélange d’amour et fragilité dans le regard posé sur son fils devenu grand. Son fils Désormais occupé par sa Propre vie familiale et sa maman qui demande à voir ses petits enfants... un très joli rappel sur l’importance des parents, ne jamais oublier ce qu’ils ont fait pour nous...j’adore
    Opera R
    Opera R

    14 abonnés 63 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 août 2021
    En dépit des mauvaises critiques distillées par les organes intellos de service, le film m'a paru tout à fait remarquable. Cette navigation constante entre rire et colère horrifiée face aux délires du père, le prodigieux déni de la mère, la fascination de l'enfant qui va reproduire le schéma développé par le père sur son copain pieds-noirs, tout cela est passionnant, donne à réfléchir sur la complexité des relations au sein d'une famille et sur l'art de la manipulation que certains êtres peuvent déployer. Poeldevorde renoue avec ces personnages de militaires que la guerre a rendus fous (ile pèrea fait la guerre d'Algérie et, comme beaucoup de jeunes gens de l'époque, il en est revenu amoché psychologiquement), comme Goupi-Tonkin, joué par Robert Le Vigan dans Goupi mains rouges. En même temps, c'est un grand malade mental ; la scène où il traite son fils de fou devant le proviseur du lycée est proprement poignante et suscite la colère. Bref, un très grand film.
    Yves G.
    Yves G.

    1 455 abonnés 3 482 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 juillet 2021
    Lyon. 1961. Émile a onze ans. Son père (Benoît Poelvoorde) exerce sur lui une emprise que sa mère (Audrey Dana) peine à endiguer. Partisan de l'Algérie française, opposant enragé à De Gaulle, il l'a enrôlé dans une organisation imaginaire qui fomente des attentats en métropole. Sous la coupe de ce père autoritaire et violent, Émile est incapable de lui opposer la moindre résistance et entraîne bientôt un jeune camarade dans son délire.

    Je suis un fan inconditionnel de Sorj Chalandon. Je le découvre en 2006 grâce au prix Médicis qui couronne son deuxième roman, "Une promesse". Je lis dans la foulée tous les autres avec une préférence pour le diptyque "Mon traître"/"Retour à Killybegs" sur le conflit irlandais. Jean-Pierre Améris, qui a l'habitude de s'inspirer d'auteurs contemporains (Anne Wiazemsky, Olivier Adam, David Foenkinos...), adapte son antépénultième roman sorti en 2015. Il y retrouve Benoît Poelvoorde qu'il avait déjà dirigé dans Les Émotifs anonymes et dans Une famille à louer.

    Ce choix de casting est peut-être un des défauts du film. Car Poelvoorde est avant tout un acteur de comédie. Il a certes fait de nombreuses incursions dans la tragédie ; mais ses apparitions souvent bouffonnes prêtent plus souvent à rire qu'à trembler. Or le père de cette histoire n'est pas un personnage drôle. Au contraire, c'est un caractère violent, terrifiant. Ses apparitions devraient nous glacer, d'autant que ni sa femme, ni son fils ne lui opposent de résistance, laissant libre cours à sa mythomanie délirante. Le problème de Benoît Poelvoorde est qu'il ne nous fait pas peur.

    Il y aurait de quoi. Car l'histoire est poignante qui confronte un homme malade, emporté par sa folie, et une femme et un enfant incapables de lui résister, victimes condamnées par avance de son emprise autoritaire. Le film de Jean-Pierre Améris est hélas un peu trop sage, sa reconstitution du début des années soixante un peu trop appliquée. Sa réalisation un peu fade peine à s'élever au-dessus du standard télévisuel.
    Bertrand Barbaud
    Bertrand Barbaud

    201 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 août 2021
    Jean-Pierre Améris avec sa ribambelle de films rasoirs et dérisoires, d'une tiédeur inouïe... Ici on a droit à une comédie croupissante, émolliente, inoffensive, qui ne fait pas rire (ni même sourire), qui ne sert à rien. Un film en pure perte avec un Benoît Poelvoorde épuisé-épuisant.
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