Film de science-fiction minimaliste, écrit et réalisé par Kogonada, After Yang est un long-métrage assez moyen. L'histoire se déroule dans un futur proche où la mode est marquée par des androïdes domestiques sous forme humaine qui sont considérés comme des nounous, et nous fait suivre des parents et leur fille qui tentent de sauver Yang, leur robot devenu inerte. Hélas, ce scénario pourtant prometteur n'est pas à la hauteur des attentes, et même s'il ne s'avère pas déplaisant à visionner pendant sa durée d'une heure et demie, on sort déçu de ce récit manquant de consistance. Pourtant, les premières minutes sont intrigantes, mais passé un certain temps, on se rend compte des limites. Cela ne décolle jamais car l'action est inexistante, tout comme la tension, et son rythme lent lui confère des longueurs. L'intérêt fini par s'estomper, d'autant plus que certaines scènes sont clairement trop répétitives. En outre, les sujets abordés ne sont pas assez approfondis et ne poussent pas à la réflexion malgré un aspect technologique assez imaginatif et une plongée dans la mémoire. L'ambiance se veut pour sa part douce et calme, certainement trop, au point d'être souvent ennuyante. Malgré toutes ces carences, l'ensemble est porté par des personnages appréciables, interprétés par une distribution qui l'est tout autant comportant Colin Farrell, Jodie Turner-Smith et Malea Emma Tjandrawidjaja pour les membres de la famille. Justin H. Min incarne lui l'androïde. Ils sont entourés par des rôles secondaires joués par Ritchie Coster, Haley Lu Richardson, Sarita Choudhury, Clifton Collins Jr. et Brett Dier. Tous ces individus entretiennent des rapports ne procurant malheureusement que très peu d'émotions. C'est trop neutre en émotions en dépit du caractère dramatique. La faute en partie à de nombreux dialogues pas assez touchants. Pourtant, ces derniers sont déclamés avec douceur par des voix apaisantes nous berçant de leurs mots. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain est grandement coupable du manque de dynamisme. En effet, sa mise en scène est très statique. Les plans sont fixes et la caméra fait très peu de mouvements. Cependant, ses cadres sont soignés et son esthétisme naturel est très beau. Ce charmant visuel est accompagné par une b.o. en retrait mais qui sait se faire remarquer quand elle apparaît à l'écran. Ses compositions sont agréables mais loin d'être mémorables. Reste une fin plutôt faible, venant mettre un terme à After Yang, qui, en conclusion, est un film proposant une vision futuriste assez soporifique malgré quelques jolies qualités formelles.