Marco Berger est né en Argentine en 1977. Il fait ses études à l’Universidad Del Cine de Buenos Aires. Son premier court métrage, El Reloj a été sélectionné en compétition aux Festival de Cannes et Sundance. Son premier long-métrage, Plan B, lui permet de se faire remarquer et devient une référence du cinéma LGBT mondial. Son deuxième film, Absent, remporte le Teddy Award à la Berlinale de 2011. Après Hawai, son troisième film, il présente Butterfly à la Berlinale et gagne le prix Sebastiane au festival de San Sebastian. Taekwondo, son cinquième film, remporte un Sunny Bunny Award au Molodist Film Festival. Trois fois nominé, Marco Berger gagne le prix prestigieux Silver Condor Award en Argentine. Le Colocataire, son sixième long-métrage, a fait sa première mondiale au Queer Screen Mardi Gras Film Festival de Sydney en février 2019. Son nouveau projet, El Cazador, vient d’être présenté au festival de Rotterdam.
Marco Berger et Gaston Re sont devenus de très bons amis pendant le tournage du dernier film du réalisateur, Taekwondo. Une fois le tournage achevé, les deux hommes sont partis en vacance ensemble afin de renforcer leurs liens. "Nous nous étions rencontré dans le cours d’art dramatique que je dirige en Argentine, j’y forme des comédiens pour le cinéma. Taekwondo étant un film indépendant, le moyen de payer les acteurs était de leur donner une place dans mon école. Quand Gaston s’est présenté, j'ai immédiatement réalisé qu'il était formidablement talentueux. Je lui ai dit qu'il fallait faire un film pour montrer ses capacités comme acteur. C’est ainsi que le projet a été développé. Dans un premier temps, nous avons construit le personnage et puis le scénario autour de lui", se rappelle Berger.
Le désir réprimé est une thématique centrale dans les films de Marco Berger. Le metteur en scène confie : "Je pense que le désir est ce qui fait bouger l'humanité. C'est ce qui nous a fait construire des villes et développer des technologies. Dans mes films, je l'utilise comme moteur pour raconter des histoires. Cela peut souvent être un désir qui n’est pas exprimé, mais il est présent de toute façon. C’est là l’avantage du cinéma. Le désir peut être caché par les personnages, mais il n'est jamais caché au public."
Les personnages du film répriment aussi leur homosexuelité pour des raisons sociales. Marco Berger explique ainsi qu'en Argentine, comme dans beaucoup d’autres pays, la façon la plus simple d'être gay est d'être de la classe moyenne :
"Dans la classe ouvrière, il y a beaucoup de machisme. Ça évolue peu à peu mais ce n'est pas facile. Dans la bourgeoisie, les parents attendent des hommes un certain comportement, qu’ils prennent la suite du père où choisissent une certaine voie. Je dirais que c’est plus facile quand on se situe au milieu. Si vous vivez dans une grande ville comme Buenos Aires et que vous venez de la classe moyenne, personne ne se soucie de votre sexualité. Et vous avez la possibilité d’être médecin ou artiste, de prendre vos propres décisions. Quand on est pauvre, on ne peut pas toujours terminer ses études ou faire un travail qu’on aime vraiment. On est obligé de faire des choses qu’on ne veut pas forcément, comme fonder une famille, avoir des enfants... Si on ne peut pas choisir notre travail, comment choisir notre façon d’être ?"