Poète, critique de cinéma et scénariste, Alireza Motamedi signe avec Reza sa première réalisation. Il en est aussi l'acteur principal. Bien qu'il ait commencé sa carrière en tant qu'acteur de théâtre, Motamedi a fini par abandonner la comédie qui ne l'intéressait pas vraiment. À l'origine, il ne se voyait pas jouer dans le film mais n'a trouvé personne qui convenait pour le rôle : "Et, plusieurs personnes de mon entourage me répétaient régulièrement qu’il fallait que ce soit moi qui joue Reza. Certains traits de caractère du personnage leur faisaient beaucoup penser à moi. J’ai fini par accepter de jouer le rôle moi-même. Aujourd’hui, je suis convaincu qu’ils ont eu raison de me pousser à accepter, car cela m’a réconcilié avec le jeu et j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer dans le film".
Alireza Motamedi souhaitait, avec Reza, raconter l'histoire d'un homme qui ne renonce jamais à son histoire d'amour. Un motif récurrent dans la littérature qu'il souhaitait décliner au cinéma : "Comment serait représentée cette figure et comment vivrait-elle ses histoires ? M’est alors venue l’idée d’un homme qui ne désespère jamais de son amour et qui ne devient jamais fou, à l’opposé donc du motif classique".
Le personnage de Reza écrit un livre inspiré d’une légende persane qui est lui-même extrait d'un livre écrit dans la vraie vie par Alireza Motamedi. Il s'agit d'une histoire en perse ancien, à la manière des Mille et une Nuits, autour du mythe de la création de la ville d’Ispahan. Le réalisateur explique ce choix : "Le ton, la forme narrative et l’histoire ancienne, je voulais que tout cela figure dans le film. Reza fait entrer le charme des histoires anciennes dans notre monde contemporain et son amour donne vie aux mythes".
Alireza Motamedi admire des cinéastes tels que Fellini, Antonioni, Chaplin, Keaton, Bergman, Tarkovski, Truffaut, Godard, Woody Allen, Bela Tarr, Ozu, Mizoguchi, Kurosawa ou encore Kobayashi. Parmi ses compatriotes, il cite Dariush Mehrjui et Abbas Kiarostami comme références. Grand cinéphile, c'est pourtant surtout dans la littérature qu'il trouve l'inspiration : "la langue et la littérature persanes m’enchantent continuellement. Je suis écrivain : mes poèmes et mes histoires ont été publiés, pourtant la magie de la littérature reste pour moi intacte. J’ai essayé avec Reza de restituer quelque chose de cette magie".