Avec Freddy Contre Jason, Ronny Yu réalise un crossover alléchant entre deux icones du slasher, pour un résultat hautement réjouissant. L'histoire nous fait suivre Freddy Krueger qui est en enfer depuis quatre ans, oublié par la jeunesse de Springwood. Mais, le croque-mitaine veut reprendre du service et pour cela s'insinue dans les rêves de Jason Voorhees, le tueur de Crystal Lake. Freddy se sert ainsi de lui pour semer la terreur à Elm Street. Seulement, Jason devient vite incontrôlable et un groupe d'adolescents se retrouve confronté aux deux meurtriers rivaux. Ce scénario est franchement prenant à visionner pendant toute sa durée d'un peu plus d'une heure et demie. Il nous immerge dans l'horreur dès les premiers instants en introduisant les deux visages légendaires du cinéma d'épouvante de façon judicieuse permettant de comprendre qui ils sont et leurs motivations. S'ensuit une intrigue classique mais efficace où un groupe d'adolescent va devoir survivre entre ces griffes et cette machette, le tout sur un rythme soutenu empêchant de s'ennuyer un seul instant. Cette configuration donne lieu à des scènes de mises à morts sanglantes, brutales et inspirées, et à une confrontation où ça tranche à tout va entre Freddy et Jason. L'intrigue mêle d'ailleurs parfaitement les univers des deux sagas et ravira les amateurs à la faveur de nombreuses références très appréciables. Chacun des deux pénètre dans le monde de l'autre, celui des cauchemars et le réel. L'ambiance se veut particulièrement sombre et horrifique en plus d'être violente et sanglante avec les nombreuses mutilations infligées aux victimes. L'ensemble est porté par deux têtes d'affiches parfaitement incarnées par Robert Englund plus vicieux et malsain que jamais car on lui découvre un caractère sexuel jusqu'alors caché, et Ken Kirzinger qui donne une sensation de véritable machine à tuer dépourvue de tout sentiment. Ces deux bourreaux s'en prennent à des proies jouées par Monica Keena, Jason Ritter, Kelly Rowland, Katharine Isabelle, Christopher George Marquette ou encore Brendan Fletcher. Tous ces individus entretiennent des rapports de crainte face à ces menaces increvables. Des échanges soutenus pas de bons dialogues, notamment quand ils sortent de la bouche d'un Freddy plus insultant que jamais. Sur la forme, la réalisation du cinéaste hongkongais s'avère qualitative. Si sa mise en scène n'est pas aussi créative et originale que chez ses prédécesseurs, elle a le mérite de varier les angles. De plus, elle évolue dans des lieux bien connus des deux franchises, chose très appréciable. Ce visuel sombre et inquiétant est accompagné par une bonne b.o. signée Graeme Revell. Ses compositions sont vraiment percutantes tout comme l'ambiance sonore cherchant à nous faire sursauter. Le tout se marie parfaitement à l'action et aux images, renforçant l'atmosphère stressante. Reste une fin satisfaisante venant mettre un terme à Freddy Contre Jason, qui, en conclusion, est un long-métrage divertissant tenant sa promesse et méritant donc d'être visionné.